Spectacle conçu et mis en scène par Elizabeth Czerczuk, avec Marie Chéreau, Laurence Crémoux-Colson, Szandra Deáki, Angela Diana, Aurélie Gascuel, Roland Girault, Valentina Gonzales Salgado, Yvan Gradis, France Hervé, Erik Karol, Yann Lemo, Barbara Orzelowska, Chantal Pavese, Sarah Pierret, Coralie Prosper, Zbigniew Rola, Elzbieta Rosa Desbois, Elzbieta Swiatkowska, Roxy R.Théobald, Miguel Angel Torres Chavez, Ozge Pelin Tüfekci, et Julien Villacampa Boya Saura.
La comédienne et metteuse en scène Elizabeth Czerczuk explore de manière contemporaine le répertoire de l'avant garde polonaise, celui de Stanislaw Ignacy Witkiewicz ("") et de Witold Gombrowicz ("Le Cri d'Yvonne"), et de son "Maître" Tadeusz Kantor ("Le banc de l'école"), dans une approche qui ressort au Formisme, contemporain du surréalisme et du dadaisme.
Elle conçoit des spectacles dans un registre qu'elle qualifie de "théâtre chorégraphique", aux antipodes du théâtre stanislavskien, qui s'apparentent au théâtre total par leur syncrétisme incluant le texte, la dramaturgie du corps, la danse et la musique.
Avec "Requiem pour les artistes", elle décline la conception de Tadeusz Kantor sur le théâtre métaphysique, un théâtre de ré-incarnation, comme "stargate" entre la vie et la mort, sur aacle comme rite et cérémonie et l'acteur-medium qui transmet une expérience sacrée du monde du sur-réel et de l'invisible.
Elizabeth Czerczuk y reprend également à son compte les éléments kantoriens récurrents tels les valises, matérialisation des souvenirs et actes de la vie passée, les fenêtres et les bancs d'écolier, pour signer un spectacle, comme toujours, atypique et singulier dans une radicalité artistique dont elle est l'unique praticante.
Sur une musique répétitive lancinante de Sergio Gruz, dans un décor de Joseph Kruzel qui, avec que les éléments simples, pose un univers onirique d'une inquiétante étrangeté, celui de la chambre de la mémoire, et les costumes d'inspiration burtonienne de Joanna Sroka Jasko, les officiants, comédiens(nes) et danseuses de la troupe de la compagnie du Théâtre Elizabeth Czerczuk, interprètent des morts-vivants, pantins désarticulés et souffrants, hantés par les événements traumatiques du passé et emportés dans une transe cathartique, symbole de l'anamnèse, par leur âme errante.
Plus qu'un spectacle, une expérience esthétique et sensible. |