Et pourquoi pas ? Se disait un certain David Lafore. Au cours d’une visite chez un maniaque des ciseaux aiguisés qui raccourcit fissa sa toison, il puisa l’inspiration des mèches éparpillées sur le sol et balayées en un mouvement fluide et nonchalant par une professionnelle de la tresse africaine.
Naquit donc Les cheveux, va-et-vient de fluides statiques dans le microcosme électronique.
La musique d’abord. Des instruments plus ou moins identifiés se tissent les uns aux autres dans une toile en suspension entre ici et ailleurs. Des bulles, des synthé, un soupçon de basse et des sifflotements. La nonchalance tangue doucement en direction d’un firmament ourlé de vapeurs non identifiées.
En français et italien, les paroles sont un prétexte pour poser la mélodie et habiter les saccades électroniques d’un brin de volupté en dentelle : "Tu me dis laisse pousser tes cheveux jusqu’à ce que je revienne, maintenant je marche dessus et j’attends des nouvelles" ("Les cheveux").
La déclaration pudique d’un homme avare de mot et friand de souvenirs : "Moi je suis resté baba devant tu sais cette culotte bleue" ("Le pantalon blanc"), des lacrima et des seins qui "balancent des éclipses stromboscopiques", David Lafore use de métaphores acoustiques pour parler de l’amour qui va et vient comme le roulis des vagues.
Liquide et amniotique, Les cheveux is made by David Lafore presque all tout seul. De sa voix tantôt interstellaire à ses instruments tantôt subaquatiques, le mélange a la saveur des folies horticoles (sans sulfites of course).
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