Réalisé par David Leveaux. Allemagne/Etats Unis. Guerre/Espionnage. 1h37 (Sortie le 30 novembre 2017). Avec Jai Courtney, Lily James, Christopher Plummer, Janet McTeer, Anton Lesser, Ben Daniels, Aubeline Barbieux et Martin Swabey.

Dommage que "Trahisons" de David Leveaux ne sorte qu'en VOD, il aurait sans doute trouver un large public en salles et, en premier lieu, aurait permis au public français de découvrir une jeune actrice anglaise, Lily James, promise à un bel avenir.

Dans la langue de Shakespeare, "Trahisons" s'appelle "The Exception" et ce titre est bien plus explicite de la manière dont les Anglais traitent encore de la seconde guerre mondiale.

En effet, Brandt, l'officier allemand (de la Wehrmacht, bien entendu), est sans doute le seul militaire de l'époque nazie a aidé une "espionne juive anglaise" à s'échapper des griffes de la police de Himmler, après avoir vécu avec elle quelques moments torrides, qui permettent d'ailleurs de découvrir la plastique de la belle Lily James.

Dans cette évasion rocambolesque, il faut aussi tenir compte d'une présence inattendue : celle du Kaiser Guillaume II !

Oui, grâce à "Trahisons" de David Leveaux, de nombreux spectateurs découvriront que celui à qui l'ont fait porter la responsabilité de la première guerre mondiale était encore vivant en 1940.

Réfugié aux Pays-Bas, dans un château digne de Moulinsart, il est rattrapé par l'Histoire puisque Hitler a la mauvaise idée d'envahir ce pays avant de fondre sur la Belgique et la France. Dès lors, le capitaine Brandt est chargé de la surveillance du Kaiser, car l'on craint à Berlin que les Anglais ne cherchent à le tuer ou à l'enlever...

Bande dessinée aux temps de la barbarie, "Trahisons" de David Leveaux, une fois de plus, montre la différence de traitement de l'époque par les cinéastes britanniques et les autres.

Si les Français séparent bien la "gaudriole" ("La Grande Vadrouille", "Papy fait de la résistance", etc) de la réalité même fictionnée ("Monsieur Batignole", "Lucie Aubrac", etc), les Anglais parviennent encore à mélanger hardiment les deux, comme le montre "Trahisons".

N'empêche que le film est plaisant et bien mené, que l'on a de belles prestations, comme évidemment celle de Christopher Plummer en Guillaume II nourrissant ses canards et des scènes dignes de "Babette s'en va-t-en guerre" avec la présence d'un Himmler parfaitement horrible.

C'est peut-être justement cette "légèreté" dans la manière d'aborder d'une époque devenue de plus en plus difficile à représenter qui pousse à ne pas sortir en salles "Trahisons" de David Leveaux. On le regrettera parce que, finalement, on n'est pas si loin de la vision fantaisiste de l'Histoire qui caractérisait "Dunkerque" de Christopher Nolan.