Utro nous présente son nouvel album, Third album, dans la continuité de Solnze, mini-album paru à l’automne 2015. Si les musiciens sont les mêmes, et la philosophie identique, Utro ne se résume pas à un projet parallèle, secondaire et russophone de Motorama, l’autre groupe du trio formant Utro.

L’univers est ici plus obscur, plus expérimental, et les compositions chantées dans leur langue natale. Approche minimaliste de la musique, textes existentialistes, incantations, chez Utro la langue slave s’impose car elle permet aux musiciens une autre forme d’expression plus atmosphérique et solennelle.

Utro nous propose donc sur cet album 8 titres portés par des lignes de basse ténébreuses, des claviers froids et addictifs, une batterie métronomique et un chant proche et lointain. Hypnotique et envoûtant, Utro nous embarque vers des contrées lointaines, où la Sibérie n’est pas bien loin. Entre hymne mélancolique, chant incantatoire et danse noire, le panorama dévoilé par Utro est ici vaste et ouvert comme les paysages situés autour de Rostov-sur-le-don, lieu d’enregistrement de l’album.

Pas habitué à écouter des disques chantés en slave, les oreilles e contentent des sonorités un peu comme quand on écoute Sigur Rós. L’expérimentation reste plaisante, sans pour autant être essentielle, sauf pour ceux qui sont déjà fans du groupe Motorama.