Spectacle conçu et mis en scène par Bernard Bloch, avec Patrick Le Mauff, Bernard Bloch et Thomas Carpentier.
Sous le titre, "Le Voyage de D. Cholb" sous titré "Penser contre soi-même", qui sonne comme l'annonce d'un apologue philosohique, le comédien et metteur en scène Bernard Boch transpose à la scène un récit personnel intitulé "10 jours en terre ceinte".
Un récit-journal qui relate les émotions et réflexions suscitées par son voyage en Palestine organisé par un hebdomadaire chrétien qu'il a prolongé d'un séjour en Israël pour visiter une partie de sa famille qu'il n'avait pas vue depuis cinquante ans.
La partition élaborée avec la collaboration de Thomas Horeau et Raffaëlle Bloch pour la dramaturgie résulte d'une novation en fiction théâtrale inspirée de l'apologue ressortant au théâtre politique pour le fond, au théâtre documentaire pour la forme.
En effet, dans une scénographie archétypale de ce registre, un écran, une table de mixage, une carte géographique et un ordinateur, signée Didier Payen, le personnage-titre, officiant tel un candide et s'appuyant sur des éléments factuels avérés, livre son témoignage en adresse au public et celui des personnes rencontrées qui intervient sous forme de docus-fiction tournés en France avec la partition de nombreux comédiens dont, entres autres, Jacques Bonnaffé et Anne de Broca.
Bernard Bloch assume totalement la subjectivité de l'opus pour lequel Danreb Cholb constitue un double autofictionnel qui n'est donc pas vraiment, même s'il excipe du "regard étranger", le Huron de Voltaire ou le Persan de Montesquieu dès lors qu'il est d'origine juive ce qui n'est pas sans causer un dilemme intellectuel.
Sur toile de fond du bourbier israélo-palestinien qui existe depuis 1947 quand les Nations unies ont procédé à la découpe artificielle d'une région géographique pour la création des deux Etats, procédé toujours générateur de conflits, avec la droitisation de l'Etat israélien sous la pression des fondamentalistes juifs et la radicalisation palestinienne sous celle du Hamas, sont dispensés quelques exemples de la complexité, voire de l'absurdité, de la réalité quotidienne du vécu des populations locales.
Par ailleurs, sont instillées des observations sur ce qu'il classe dans la catégorie des mythes et croyances, dont ceux de la Terre originelle, de la guerre juste et de la figure du martyr, qui concourent à la consolidation des antagonismes ataviques.
Aux côtés de Thomas Carpentier à la régie et Bernard Bloch en assistant documentaire, Patrick Le Mauff porte avec conviction les points de vue et et l'utopie et /ou le rêve, peut-être prémonitoire, d'un homme de bonne volonté qui croit en la victoire de l'humanité avec la création d'une Fédération d’Isratine/Palestaël. |