"Yo vide una garza mora, Dándole combate a un rio, Así es como se enamora, Tú corazón con el moi, Luna, luna, luna, llena menguante" Tonada de Luna Llena
Si nous disons que Sílvia Pérez Cruz est une excellente chanteuse capable de jouer avec les timbres et une interprète polyvalente, nous serions en dessous de la vérité. La chanteuse de Gérone assimile depuis des années des personnalités musicales différentes et des répertoires disparates allant du flamenco au boléro en passant par la habanera, le fado, le jazz, le rock arty, le folk… Elle a toujours montré une inclination naturelle à tendre vers l'aventure, à la recherche de nouvelles expériences musicales nourrissant sa curiosité créative.
Entre 2001 et 2011, elle chante dans une dizaine de groupes (Las Migas, Immigrasons, Llama, En la Imaginación, Coetus...) aux styles différents : flamenco, jazz, pop, musique traditionnelle catalane, folklore ibérique et folklore sud-américain. Elle collabore avec Javier Colina, Eliseo Parra, Lluís Llach, Gino Paoli, Rocío Molina ou Jorge Drexler.
Ce Vestida de nit ne déroge pas à la règle. Accompagnée d'un quintette à cordes, la chanteuse Catalane combine dans ce disque chansons populaires et nouveau répertoire. Tout l’intérêt de ce Vestida de nit est dans la voix de velours de Pérez Cruz, dans la subtilité des arrangements, dans cette profondeur, dans l’émotion et dans la poésie qu’elle arrive à véhiculer, dans la patine qu’elle donne à ces morceaux.
Avec un certain lyrisme noir, elle transforme la lambada en presque danse macabre, donne au "Loca" de Ramón Arias Vasquez, repris par Shakira des airs de lamentation, nous renverse avec "Tonada de luna llena" de Caetano Veloso et Simón Díaz ou avec le célèbre fado "Estranha forma de vida" d’Alfredo Duarte et Amália Rodrigues et termine sur une version fiévreuse de "Hallelujah" de Leonard Cohen. Comme une lumière dans la nuit profonde. Un disque enivrant...