"Qui peut se contenter des phrases banales et des lieux communs du monde n'a jamais connu les doux épanchements de l'intimité". Cécile Fée, Les maximes et pensées (1832)
Il y a quelque chose de formidable quand la poésie se cache dans les petits riens, dans l’intimité, dans une simplicité. Il n’est pas nécessaire d’en faire des tonnes pour émouvoir !
Dans Les mots de Charlotte, la poésie et l’émotion sont partout : dans les graves de la contrebasse, dans le phrasé du piano, dans les vocalises du violoncelle, dans le naturel des mots, des maux, et dans la voix de Claire Tondon (qui écrit les textes et les musiques). Sans fard, désarmante de charme, elle est comme une équilibriste fragile sculptant des chansons sur des textes doux amers souvent pleins d’une belle tendresse.
Claire Tondon est comme nous. Ses préoccupations sont nos procurations. Ces paroles, ces chroniques de la vie quotidienne souvent sur l’amour possible ou impossible ("Je veux", "Même si..."), sur la difficulté de vivre ("L’eldorado"), sur l’éducation parentale ("Quand tu seras grand") sont forcément touchantes car elles pourraient être (sont) les nôtres. Cette façon de dire des choses fortes avec beaucoup de douceur. Les musiciens – Claire Moret (violoncelle, ukulele, voix), Mario Parutto (piano), Hervé Perrin (contrebasse) tissent, avec beaucoup de finesse et de délicatesse, tout autour, une très belle musique tout en rondeur qui sonne comme du velours. Les notes s’échappent, valsent, tourbillonnent, lumineuses, souvent frissonnantes comme une caresse d’automne. On pense parfois à Anne Sylvestre ou Linda Lemay, il y a pire ! Ce n’est pas toujours joyeux mais c’est beau, le charme opère indéniablement ! |