Il ne faisait pas bon naître noir dans l’Afrique du Sud des années 30 et pourtant, nous connaissons tous un sacré bonhomme qui choisit d’en faire une force pour le reste du monde. Jumeau spirituel d’un certain Martin Luther King, Nelson Mandela reste un symbole, voire un exemple de justice et de bienveillance.
Lui ne voulait pas grandir dans un monde où l’apartheid est banal et la résistance vaine. Se résigner à subir le joug du blanc arrogant lui était insupportable, et le mépris d’une minorité auto proclamée supérieure lui était impensable. Il aurait pu garder ses utopies pour les pages d’une nuit blanche, ou encore les partager sur le coin d’un zinc taché de boissons fermentées.
Et même après sa mort, Nelson Mandela irradie d’un courage infaillible, celui-là même qu’il a cultivé pour ses semblables, son pays, ses amis. Sans arme, sans haine et sans violence, de résistance en désobéissance, il indexa ses rêves sur sa vision d’une Afrique du Sud libre. Et il réussit. Non sans sacrifice.
De ses débuts dans la résistance contre la politique d’apartheid à son accession au siège de président élu démocratiquement d’Afrique du Sud, en passant par un emprisonnement et un prix Nobel de la paix, la route est longue pour qui œuvre à changer le monde. Mort le 5 décembre 2013, Nelson Mandela n’eu pas le temps d’achever le roman de sa présidence.
Mandla Langa, écrivain et journaliste africain s’est attelé à la lourde tâche de rassembler, trier, ordonner, compléter les notes de Mandela afin de boucler son œuvre. Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes fourmille d’explications, d’analyses de situations, de documents inédits, de feuilles de route, de stratégies, de politique sans courbette, levant le voile sur la présidence de l’homme souriant aux yeux malicieux.
Parangon pour les uns, père spirituel pour les autres, Madiba évoque le courage face aux embuches et aux blasés. Ses cinq ans de présidence posèrent le socle d’une nouvelle démocratie dans un pays où ce n’était pas gagné d’avance. Certes, le racisme a toujours la belle vie sur certains paliers, mais il se fait un peu plus chuchotis dans les assemblées, preuve qu’un seul homme bien motivé peut changer les choses. A méditer.
"Etre libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres." |