La musique pop coule dans les veines d’Anthonin Ternant et elle a toujours irrigué ses différents projets (les immenses Bewithed Hands, l’espèce de comédie musicale The Wolf Under The Moon ou le plus intimiste Angel). Des projets qui semblent tous converger ici.
Avec Black Bones, le musicien Rémois (aidé de Samuel Allain, Marianne Morillon, Ludovic Caqué, et Odilon Horman) offre une musique pop ultra mélodique, où se mélange sa voix titillant les aigus, glam, groove dansant, refrains entêtants, disco, second degré, hip-hop, psychédélisme, musiques électroniques ou caribéennes. Le tout avec un côté visuel très important (ce qui est récurrent chez lui). C’est brillant (fluorescent même !), c’est ravageur, malin mais pas tapageur, c’est inventif mais cela ne laissera pas grand monde sur le bas-côté. Du divertissement intelligent, de la pop pas bébête, de la musique pétillante (normal quand elle provient de Reims, vous me direz...) comme une collection de singles (ce qu’est ni plus ni moins ce Kili Kili), effarants d’efficacité.
On pourrait penser que cela part dans toutes les directions, sans véritable fil rouge, sans idée directrice, or il n’en est rien, tout le disque beigne dans un certain hédonisme post millénaire où l’on danse autant pour s’amuser que pour oublier. Et il en faut du talent pour amener à un tel niveau son écriture pop. Mélodies mnémoniques à ressorts, corps à corps, Headscissors Takedown, Hurricanrana, Moonsault... Luchador j’adore !