Spectacle musical d'après un livret de Antony Puiraveaud, direction musicale de David Jean, mise en scène de Stéphan Druet, avec Vincent Baillet, Gaël Cesbron, Jérôme Cuvilliez, Xavier Dauchart, Mériadec de Rigaud, Thierry Durot, François Dussillol-Godar, Duarte Fernandes, Amaury Guiraud, Jérôme Guérin, Alexis Haouadeg, Laurent Lapeyre, Jérôme Lhommeau, Sylvain Marx, Miko, Thierry Quessada, Olivier Segrettin, Yohann Sassier, Xavier Sibuet et Jean-Philippe Vincifore.
En plus de trois décennies de scène, Les Caramels Fous, troupe fondée en 1982 au sein du feu Piano Zinc, ont proposé une quinzaine de spectacles musicaux qui ont suscité une audience toujours croissante et rencontré un succès jamais démenti.
Avec l'arrivée de la chorégraphe Alma de Villalobos et, à l'écriture, de Antony Puiraveaud, elle ouvre un nouveau chapitre de son aventure en-chantée en s'orientant vers le show musical à l'américaine avec une évolution vers le show musical amorcée avec "Il était une fois complètement à l'Ouest".
Et ce sans remise en cause de leurs fondamentaux qui tiennent aux officiants sur scène, tous masculins d'obédience gay et interprètes amateurs, mais avec un niveau que beaucoup de professionnels peuvent leur envier, à la partition musicale composée de tubes de la chanson française et internationale traités sous la forme de goguette, détournement des paroles d'un air connu, et aux thématiques militants de la différence et de la tolérance.
Après son incursion dans un Far West de fantaisie, elle se trouve propulsée dans l'univers circassien traditionnel avec "Cirque plein d'airs", évocateur par son jeu de mot et son sous-titre "Le Barnum musical des Caramels Fous" des cirques fameux de la Belle Epoque au gré d'un livret qui relatent les petits et grands conflits internes de la famille du cirque et l'histoire du clown triste Victor (Miko) qui cache un secret qui le mine.
Avec la mort de Barburella, sa directrice - et attraction capitale en tant que femme à barbe - et l'inefficacité de son fils Fabio (Jérôme Cuvilliez), le Cirque Torticolli connaît une mauvaise passe que tente de franchir Monsieur Victor (Thierry Durot) en étoffant les numéros des acrobates (Xavier Dauchat, érôme Lhommeau, Sylvain Marx, Olivier Segrettin et Yohann Sassier) et des jongleurs (Laurent Lapeyre, Amaury Guiraud, Mériadec de Rigaud et Laurent Gordanengo) avec l'arrivée de tsiganes (Gaël Cesbron, Jérôme Guérin, François Dussillol-Goddar, Duarte Fernandes, Jean-Philippe Vincifore et Thierry Quessada) et la reconversion de l'écuyère (Vincent Baillet).
Tous vont tenter l'aventure sauf la dompteuse-tigresse Lola (Alexis Haouadeg) faisant cavalière seule pour réaliser son rêve américain.
Puisant dans un répertoire musical éclectique de à Alizée et Stromae en passant, entre autres, par Abba, Prince, Bernard Lavilliers et David Bowie, une quarantaine de tableaux s'enchaînent avec brio dans le décor à structure légère conçu par Alexis Haouadeg, sous le jeu de lumières spectaculaires de Christelle Toussine et avec l'éblouissante panoplie de costumes et de maquillages réalisée par Denis Evrard qui rivalise avec celle des revues et grandes productions musicales.
Aux manettes, Stéphan Druet qui n'est pas un néophyte en matière de mise en scène de spectacles musicaux, du conte psycho-glam argentin des "Divas de l'obscur" au mimodrame "Histoire du soldat" mis en musique par Igor Stravinsky qui attestent de l'étendue de sa palette artistique qui s'ajoute à sa rigoureuse direction d'acteur.
Et il coordonne parfaitement le jeu, le chant opéré sur des arrangements musicaux de Samuel Rozenbaum et vocaux de David Jean et les excellentes chorégraphies chorales dirigées par Alma de Villalobos.
Sur scène, tous concourent au partage de ce moment de partage festif. Mention spéciale à Miko pour son incarnation sensible, à Alexis Haouadeg pour son abattage en maîtresse-femme et à Vincent Baillet, dont la fine morphologie lui permet de camper la jolie et sexy Anna, avec deux prestations de trapèze et de tissu aérien remarquables de maitrise technique.
21 Caramels sur scène ça décolle pour un épatant et généreux divertissement. Alors, à ne pas rater quand leur cirque, selon l'expression consacrée, est "ce soir dans votre ville". |