Monologue de Serge Valletti interprété par Martine Thinières dans une mise en scène de Catherine Marnas.
Un tube des années 70 tourne dans le mange-disque. Au sol, une pile de quarante-cinq tours. Elle est là, entourée de robes de mariées imaginaires. Sa robe à elle, c'est du papier bulle. Et sur la tête, une perruque carré court rose très 60's.
Maryse détaille sa vie, attendant depuis des années et des années que Jean-Louis Maclaren vienne la chercher. Même si elle sait depuis longtemps qu'il ne viendra plus...
Alors, elle se raconte encore et encore le temps d'avant, quand sa vie aurait pu devenir un joli conte de fées.
C'est un personnage touchant qu'a écrit l'auteur marseillais Serge Valetti. Une femme aux rêves brisés par la réalité, qui s'est réfugiée dans la folie pour continuer à y croire. Une poupée parlante disloquée qui continue à raconter son histoire, avec franchise et simplicité. Et dont on sent le manque d'amour à chaque instant.
Vingt ans après l'avoir monté avec la même interprète, Catherine Marnas met à nouveau en scène "Marys' à minuit", comme pour évaluer le temps passé, l'écho chez le spectateur de l'absurde de Maryse et ce que ce texte renvoie à notre imaginaire collectif.
Maryse c'est Martine Thinières. Avec sa voix douce et enjouée, elle est Maryse dès la première seconde, de ses rêves plus grands que sa frêle silhouette jusqu'aux confins de la folie où elle danse aujourd'hui.
Une comédienne sensationnelle qui peut atteindre des sommets de drôlerie et faire frissonner d'émotion à la minute d'après.
Dirigée avec précision par Catherine Marnas, elle fait par petites touches de ce "Marys' à minuit" un monologue inoubliable où cette femme devient de plus en plus déchirante dans sa solitude, à mesure que Maryse égrene les souvenirs avant que le soleil ne se couche... |