Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Le Dossier M, Livre 2
Grégoire Bouillier  (Editions Flammarion)  janvier 2018

Magistral. Fabuleux. Extraordinaire. Puissant. Incommensurable. Elégant (pas toujours). Ereintant. Soporifique (jamais). Erudit (tout le temps). Conséquent (toujours). Littéraire (c’est rien de le dire). Agaçant (parfois). Incroyable. Incomparable (pour longtemps). Inoubliable (évidence).

Tels sont les mots qui me viennent à l’esprit après avoir refermé le Livre 2 du Dossier M de Grégoire Bouillier, publié aux éditions Flammarion. Quelle claque ! Quel livre surtout ! Et quel talent ! Monsieur Bouillier, vous êtes tout simplement un génie. Le premier tome m’avait tout simplement ébloui, le second me procure le même effet, puissance dix.

Après avoir été subjugué par le tome 1 du livre Le Dossier M, après avoir attendu de longs mois le tome 2 de ce Dossier M, après l’avoir reçu un bon mois avant sa sortie officielle, j’ai du dans un premier temps me résoudre à ne pas le lire avant sa sortie officielle car je voulais le lire en ayant accès au Dossier M sur internet, site dans lequel d’autres pièces au dossier sont proposées et référencées dans le livre. Pendant ce long mois, je prenais le livre de temps en temps, lisait quelques passages puis me disait qu’il fallait mieux attendre. J’ai donc pris le temps de déguster ce formidable livre 2 une fois le site du Dossier M mis en ligne. Et utiliser le verbe déguster est un bien faible tant j’ai pris un plaisir immense à poursuivre cette aventure littéraire hors norme commencée avec le Dossier M livre 1.

Trois mois donc, pour lire les quelques 880 pages de ce livre 2 plus les dossiers proposés sur le site. Trois mois pour savourer ces multiples détails, les digressions érudites et passionnantes de l’auteur. Trois mois pour ne rien manquer, pour relire certains passages, pour faire les aller-retour avec le livre 1 quand l’auteur nous y invite, et au final relire certains passages du livre 1. Trois mois enfin, pour lire la suite et la fin de ce Dossier M, immense Dossier M. Trois mois aussi, pour lire un livre qu’on ne veut au final pas quitter, qui restera pour moi un très grand moment de lecture.

On avait lâché Grégoire Bouillier dans le tome 1 après une scène compliquée où sa belle le laissait tomber pour aller se marier avec un autre. La fin pour lui de sa relation, une rupture avec M qui ouvrait une période de dix ans marquée par le désespoir, la dépression, la paranoia et bien d’autres sentiments encore, tous décrits avec brio dans le livre 2.

Alors du coup, éconduit par celle à qui il vouait un amour inconditionnel, Grégoire Bouillier ne s’interdit rien dans ce second livre. Il nous dévoile tout, sa mauvaise foi, son honnêteté, son autocritique, ses obsessions et son masochisme aussi. On pensait avoir lu un livre particulièrement incroyable avec le livre 1, on se rend vite compte que l’auteur ne nous a pas encore tout dévoilé avec le livre 2 qui est à mon sens encore plus passionnant que le précédent.

Dans ce livre 2, Grégoire Bouillier nous raconte les dix ans d’errance qui ont suivi sa rupture avec M. Il nous le dit : "Je ne savais plus rien. J’affrontai le vide, le néant, le temps comme si il était mort, mon existence comme si elle était inexistante. L’absence de M me rendait absent à moi-même et au monde". Je comprends que l’absence n’est pas seulement la disparition de quelque chose. Elle est aussi l’apparition de quelque chose qu’on ne voyait pas jusqu’ici".

On le voit chercher à se débarrasser de son obsession amoureuse pour M par tous les moyens : il se met au poker et nous livre une analyse passionnante de ce jeu au passage, il se met à mater des films porno, il passe aussi beaucoup de temps à picoler aux comptoirs des bistros, rencontre de nombreuses filles avec lesquelles il va avoir des relations (il se tape des filles, bref) et se prend de passion pour le PSG. "Le pire, le sentiment le plus amer de la catastrophe que devint mon existence après M fut de devenir supporter du PSG", nous dit-il.

Son obsession pour M tourne souvent à la folie, faisant qu’il la voit partout. Très souvent, un évènement, un concours de circonstance, une rencontre, le ramène à son histoire avec M et à ses conséquences, notamment le suicide de Julien, qui ouvrait le livre 1, et sur lequel il revient longuement à la fin du livre pour constater qu’il est le fruit d’une banale histoire d’amour. L’auteur va alors comprendre comment et pourquoi il est tombé amoureux de M, et nous en même temps.

Car au fil du livre 2, un peu comme si l’auteur voulait filer une légère intrigue au milieu de multiples digressions, Grégoire Bouillier va nous faire comprendre que cette histoire d’amour avec M, n’est en fait que le résultat ou la reproduction d’une amourette d’adolescent avec une certaine Béatrice quand il avait treize ans ! Waouh, il aura fallu 1800 pages pour comprendre tout ça ! Fascinant.

Evidemment, les 1800 pages que forment les deux livres ne s’arrêtent pas à cette histoire d’amour avec M. Elles comportent les nombreuses digressions qui forment la véritable matière intérieure du livre, celles qui nous procurent un plaisir de lecture immense. Toujours variées, arrivant toujours au moment où on s’y attend le moins, toujours d’une grande érudition, elles concernent la littérature, le cinéma, la peinture, le sport, la photographie ou encore la musique. Au départ considérées comme anecdotiques, elles deviennent au fur et à mesure presque essentielles au récit. Et surtout, elles sont jubilatoires et souvent en rapport avec M, avec ce que vit l’auteur autour de cette relation.

Et le livre 2, comme le livre 1 n’en manque pas. On apprend que Patrick Edlinger, alpiniste spécialiste de l’escalade en solo intégral est mort en tombant d’un escalier. Un concert de Miles Davis au Chatelet en 1982 est longuement évoqué avec dossier sur internet et fichier sonore. Grégoire Bouillier nous offre aussi une analyse fascinante d’une scène mythique du film L’armée des ombres, tiré du roman de Joseph Kessel. La scène du tunnel est alors réinterprétée avec brio à l’aune de sa relation avec M. On trouve aussi une analyse de la maison de Marc Dutroux, le pédophile belge, qui est passionnante. Grégoire Bouillier nous propose aussi en fil conducteur du livre 2, le récit d’un navigateur, Don, qui participa en 1968 à la première course autour du monde à la voile en solitaire. Il abandonna tout pour y participer, famille et boulot et disparut pendant la course qui vit petit à petit l’abandon de quasi tous les participants. Enfin, parmi toutes les digressions, une autre est particulièrement intéressante, celle qui analyse un tableau nommé la vue de Tolède, peint par le Gréco, dans laquelle Grégoire Bouillier nous explique comment des scientifiques se sont rendus compte qu’elle cachait une crucifixion.

Le livre 2, c’est aussi de nombreuses pages détaillant les rencontres de l’auteur avec d’autres femmes. Ces nombreuses relations avec des filles rencontrées sur internet ou dans les bars font l’objet de nombreuses pages souvent crues mais toujours drôles. L’auteur va rencontrer de nombreuses filles, toutes différentes sans pour autant réussir à oublier M.

Au final, ce Dossier M, constitué de deux livres rassemblant près de 1800 pages restera pour moi un très grand moment de littérature. Je sais déjà que j’aurais beaucoup de mal à retrouver une œuvre de cette dimension tant j’ai pris plaisir à parcourir toutes ces pages aussi belles les unes que les autres, tant j’ai appris de choses dans différents domaines aux côtés de Grégoire Bouillier et tant j’ai eu entre les mains une œuvre à la construction d’une très grande originalité.

Grégoire Bouillier, page 77, nous dit : "le rapport (en référence à son premier petit livre rapport sur moi) c’était pour dire bonjour ; le dossier c’est pour dire au revoir". Que dire alors de cet au revoir sinon qu’il fut immense et qu’il restera inoubliable.

Grégoire Bouillier est un immense auteur, un être fascinant, qui possède une culture incroyable, qui rend évident l’anecdotique, qui parle d’amour comme personne (et de sexe aussi). Le lire nous apporte de nombreuses choses intéressantes sur la littérature et la culture contemporaine. Ses analyses sont pertinentes, son Dossier M est truffé de références littéraires qui font de lui l’un des auteurs les plus audacieux de sa génération.

Chapeau bas, donc, Monsieur Bouillier et merci beaucoup pour ce Dossier M.

 

A lire sur Froggy's Delight :
La chronique de "Le coeur ne cède pas" de Grégoire Bouillier
La chronique de "Le Dossier M, Livre 1" du même auteur
La chronique de "Charlot déprime suivi Un rêve de Charlot" du même auteur

En savoir plus :
Le site officiel Le Dossier M
Le Facebook de Grégoire Bouillier


Jean-Louis Zuccolini         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
# 28 juin 2020 : Nouvelle Vague ?

Le premier tour des élections municipales fut le signe du début du confinement. Espérons que ce second tour ne sera pas l'appel à un second confinement. Quoi qu'il en soit : Soyez prudents, soyez heureux et cultivez vous ! c'est parti pour le sommaire en commençant par le replay de la Mare Aux Grenouilles #4 (eh oui déjà !)

Du côté de la musique :

"Grand prix" de Benjamin Biolay
"The Beethoven collection Vol1 : Sonatas by Clementi, Hummel, Dussek and Wolfl" de Jean-Efflam Bavouzet
"Eivind Groven Symphonies N°1 & 2" de Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Peter Szilvay
"L'heure bleue" de Marianne Piketty, Le Concert Idéal
"Tu rabo Par'abanico" de Marion Cousin & Kaumwald
"Veines" de Merakhaazan
"Silas" de Silas Bassa
et toujours :
"As found" de Fugu
"Désordres" de Austyn
"Anda Lutz" de Cie Guillaume Lopez
"A l'instinct A l'instant" de Daniel Jea
"Cérébro dancing" de Epilexique
"Cobra" de François Club
"Coquette" de Hailey Tuck
"Springtime with no harm" épisode 18 des mixes de Listen In Bed
"Fanfare XP, volume 2" de Magic Malik
"Avec son frère" de Volo
"Safeplace" de Yadam

Au théâtre dans un fauteuil de salon avec :

des créations :
"Démons" par Lorraine de Sagazan
"Misery" de William Goldman
"L'obéissance de la femme du berger "de Sergio Martínez Vila
"Migraaaants" de Matéi Visniec
"Le Remplaçant" d'Agnès Desarthe
"Portrait d'Amakoé de Souza - Salade Tomate Oignon" de et par Jean-Christophe Folly

"La Chose Commune" de David Lescot et Emmanuel Bex
de la comédie de boulevard :
"Hier est un autre jour "de Sylvain Meyniac et Jean-François Cros
"Madame Doubtfire" de Jaja Fiastri
"Le Clan des divorcées" de Alil Vardar
"A gauche en sortant de l'ascenseur" de Gérard Lauzier
du côté des humoristes :
"Mimie Mathy - J'adore papoter avec vous"
"Denis Maréchal - J'dis franchement"
dans le répertoire classique :
"Le Jeu de l'amour et du hasard" par Catherine Hiegel
"Roméo et Juliette" par Eric Ruf
Shakeaspeare :
à l'anglaise au Globe Teater : "Macbeth"
et en comédie musicale "Roméo et Juliette, de la haine à l'amour" de Gérard Presgurvic
et de l'Opéra revisité :
"La Traviata" de Verdi par Simon Stone
"Cendrillon" de Jules Massenet par David Hermann

Expositions :

en "real life" avec la réouverture progressive des musées :
"Pompéi" au Grand Palais
"Turner, peintures et aquarelles - Collection de la Tate" au Musée Jacquemart-André
"Harper's Bazaar, premier magazine de mode" au Musée des Arts Décoratifs
"Christan Louboutin - L'Exhibition[niste]" au Palais de la Porte Dorée
"Otto Freundlich - La révélation de l’abstraction" au Musée de Montmartre
"Cézanne et les maîtres - Rêve d'Italie" au Musée Marmottan-Monet
"Coeurs - Du romantisme dans l'art contemporain" au Musée de la Vie romantique
"Les Contes étranges de N.H. Jacobsen" au Musée Bourdelle
les Collections permanentes du Musée Cernushi
"Le Monde selon Roger Ballen" à La Halle Saint Pierre
"Helena Rubinstein - La collection de Madame" et "Frapper le fer" au Musée du Quai Branly
"Monet, Renoir... Chagall - Voyages en Méditerranée" à l'Atelier des Lumières
"La Force du dessin - Chefs-d'oeuvre de la Collection Prat" au Petit Palais
"Esprit es-tu là ? Les peintres et les voix de l'au-delà" au Musée Maillol
"Le dessin sans réserve. Collections du Musée des Arts Décoratifs" au Musée des Arts Décoratifs
et en passant par la Lorraine, découvrir la Villa Majorelle œuvre de style Art nouveau.

Cinéma at home avec :

"Riens du tout" de Cédric Klapisch
"Noïse" de Henry Bean
"Sous surveillance" de Robert Redford
"La romancière" de John McKay
au Ciné-Club les années 50 :
"Un drôle de Dimanche" de Marc Allégret
"La vie à deux" de Clément Duhour
"L'homme au million ("The Million Pound Note") de Ronald Neame
des incontournables japonais :
des figures tutélaires :
"Tokyo drifter" de Seijun Suzuki
"A blind woman" de Teruo Ishii
et des plus jeunes :
"Mr Long" de Sabu
"Ichi, la femme samouraï" de Fumihiko Sori
et des raretés avec une sélection "Court metrage" :
"Le Chant du styrène" de Alain Resnais
"La chambre" de Chantal Akerman
"Pauline" de Céline Sciamma
"La traversée de l'Atlantique à la rame" de Jean-François Laguionie

Lecture avec :

"Be my guest" de Priya Basil
"De Gaulle sous le casque" de Henri de Wailly
"La faiblesse du maillon" de Eric Halphen
"Les jours brûlants" de Laurence Peyrin
et toujours :
"Le jour où Kennedy n'est pas mort" de R.J. Ellory
"Mauvaise graine" de Nicolas Jaillet
"Une immense sensation de calme" de Laurine Roux

Froggeek's Delight :

Toute la semaine des directs jeux vidéo, talk show culturel, concerts en direct sur la FROGGY'S TV

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

Les 4 derniers journaux
- 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
- 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
- 07 avril 2024 :Un marathon de nouveautés !
- 01 avril 2024 : Mieux vaut en rire !
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=