Le Centre Pompidou propose une exposition exceptionnelle pour une "nouvelle lecture de l'histoire de l'art comme champ ouvert à l'expérimentation" à travers 850 œuvres.

Le 20ème siècle y est envisagé comme le siècle du Big Bang pendant lequel l'art s'est complètement renouvelé selon un schéma de destruction créative.

Une exposition à voir et à revoir, en prenant le temps de se poser dans chaque salle que nous vous proposons de découvrir en deux épisodes.

Après, le big bang conduisant au ré-enchantement, voici un aperçu des forces créatrices qui ont guidé les artistes.

L'archaïsme, retour vers le futur

Dès le début du 20ème siècle, la découverte des arts primitifs, dont les caractéristiques semblent si bien correspondre aux recherches empiriques des artistes modernes, génère une régression vers toutes les pulsions du cerveau archaïque qui sont érigées en forces créatrices originelles.

Il faut mettre la raison en sommeil pour que se libèrent les forces créatrices des affects liées à l'abandon des règles et du libre arbitre qui annihilent l'acte créatif. Ainsi, la régression ("Seul" d'Eugène Leroy),

l'enfance ("La jeune idiote" de Paul Klee, Mickey Bato), le fantasme, la folie, l'onirisme ("Hallucination partielle" de Salvador Dali), l'hybridation ("La balançoire" de Fabrice Hybert et "Modèle Rouge" de Robert Magritte) sont-ils par essence féconds en terme de créativité artistique.

Du sexe comme terrain exploratoire de l'art

Le corps, qu'il soit profane ou sacré, ("Le couple" de John de Andréa) est l'objet de toutes les transgressions, de la mariée au travesti (les photos de Robert Mathlethorpe, Andy Warhol et Diane Arbus) en passant par l'image christique ("Bewtiful& Stwong " de Peter Saul).

 

 

 

 

 

 

 

Toutes les pratiques sexuelles, voyeurisme ("La pisseuse" de Pablo Picasso), obscénité, prostitution ("Joella" d'Ed Pasche), l'inceste (les photos de Michel Journiac), le viol ("Le viol" de Magritte), sont factuellement source d'inspiration sans connotation morale.

Sur fond de guerre

Siècle des révolutions et des guerres mais aussi des génocides et de la barbarie, le 20ème siècle a produit un art historique résultant du devoir de mémoire ("To the supreme being" de Kiefer Amselm et "Cheval majeur" de Toni Grand).

 

 

 

 

 

Mais il suscite également le questionnement sur la fragilité et la contingence de la condition humaine ("Infiltration homogen fur konzertrugel" de Joseph Beuys).

De l'esprit de subversion

Humour noir, grotesque, dérision, absurde, toutes les déclinaisons de la subversion vont nourrir l'action artistique.

Pastiches et parodies fleurissent ("Gaby d'Estrées" d'Alain Jacquet, la "Joconde" de Marcel Duchamp)et le grotesque s'affiche ("The moroccan de John Currin, "Architecture and morality" de Glenn Brown et "Le stropiat" de Magritte)

pour aller jusqu'à l'absurde et le kitsch ("Le mannequin" d'Alain Sechas, les gnomes de Philippe Starck)

Une mélancolie pérenne

Le monde révolu, dont la fin a été si ardemment souhaité, hante encore les esprits et la nostalgie doublée d'inquiétude face au réel et au néant existentiel devient également source d'inspiration

("Le portrait d'Iturrino" d'André Derain, "La journaliste Sylvia von Harden" d'Otto Dix, le "Portrait du comte Saint Genois d'Anneaucourt" de Christian Schald, "Sans titre" de Cindy Sherman)

 

 

jusqu'à produire d'inquiétantes étrangetés surréalistes ("Robe de chair pour albinos anorexique" de Jana Sterbak, le pied de Duchamp )


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une exposition à voir...et à revoir.