Spectacle de théâtre musical conçu par Myriam Allais, mise en scène de Gilbert Ponté, interprété par Myriam Allais accompagnée au piano par Sébastien Joly (en alternance Camille Taver). Comédienne formée au chant lyrique, Myriam Allais a
conçu une partition piano-voix intitulée " Mes
Hommes" dans laquelle elle incarne une ouvreuse de théâtre, de celles de jadis, presque institutionnalisées qui faisaient partie du lieu où elles travaillaient toute leur vie et dont il reste quelques survivances, aussi discrètes qu'efficaces.
La sienne, prénommée Dora, petit bout de femme blonde qui n'a pas sa langue dans sa poche, connait parfaitement l'envers du décor et elle baguenaude chaque soir dans les coulisses avant l'arrivée des artistes, maître en ce royaume, tout en rêvant, ne serait-ce que pour un soir, d'être sous les feux de la rampe.
Qu'à cela ne tienne, avec la complicité forcée mais amicale du pianiste Bobby, la voilà qui joint le geste à la parole pour dérouler avec gouaille - et en chansons - une vie de femme libre qui assume, avec lucidité et humour, un coeur mi-midinette mi-artichaut et, sa passion des hommes annoncée in limine avec l'explicite opus "Moi, j'aime les hommes".
Gilbert Ponté met en scène sobrement cette comédie
musicale à un personnage au texte bien troussé qui propose également un voyage dans le temps avec une escapade dans le répertoire de la chanson française des années 1950-1960 et un choix judicieux qui ne verse ni dans le mélodramatique de la chanson réaliste ni dans le comique appuyé de la chanson fantaisiste.
Sous les belles lumières de Kosta Asmanis, avec passion, énergie, une belle gestuelle et sa voix de soprano, Myriam Allais enchaîne allègrement quelques partitions
connues comme "Le bricoleur" de Georges Brassens, dont le refrain se prête à une
pointe d'interactivité, et "Le tango corse" immortalisé par Fernandel et surtout des pépites oubliées telles "Si j'étais une cigarette" et "Je voudrais qu'un homme se tue pour moi".
Accompagnée dans ces tribulations en chansons par le pianiste Sébastien Joly qui ne compte pas pour une prune et campe
avec loufoquerie son homologue de théâtre, elle dispense un délicieux divertissement musical qui tient ses promesses. |