Alors on va être très franc, nommer son groupe Zëro demande une certaine dose de courage, d’inconscience ou d’humour. Peut-être, et ce n’est qu’une interprétation personnelle, parce que le groupe repart de zéro justement.
L’histoire débute il y a 25 ans avec Eric Aldéa et Franck Laurino (batteur) qui fonde Deity Guns puis Bästard et ont alors à leur actifs quelques albums dont certains signés Lee Ranaldo (Sonic Youth) et sont considérés comme les pionniers du post-rock en France. En 2006, le groupe se reforme sous le nom de Zëro avec l’arrivée d’Ivan Chiossone, ancien complice d’Eric au sein de Narcophony dans les années 2000 et en 2016, le groupe devient trio lors du départ du guitariste François Cuilleron (ancien membre lui aussi de Bästard). Tout le monde a suivi ou je dois vous faire un croquis ? Bon parfait.
Dès lors le groupe, qui aurait pu disparaître ou au moins en pâtir, se libère et leur renouvellement est alors flagrant. Le groupe va aller s’amuser du côté de la pop tout en conservant leurs influences no wave, indus, noise voire alt-jazz.
Le groupe qui s’est amusé à reprendre du James Brown sur scène puis sur 45 tours s’amuse aujourd’hui avec une reprise de Screamin’ Jay Hawkins : "Alligator Wine". Mais attention, il serait bien réducteur de parler de ce groupe uniquement pour leurs reprises, alors qu’ils ont un univers bien à eux, un univers légèrement obscur, oppressant voire même "riche de sa confusion" dixit.
Le titre de l’album parle de lui-même : "Ce serait pas un peu le bordel ?" (Traduction proposé par le groupe lui-même !). J’ai même appris que Mayhem signifie chaos mais vient du vieux français mahaigne à savoir mutilation. Quand le rock devient culture !
Le titre parle de lui-même tout autant que la pochette dévoilant un monde post alpocalyptique et les morceaux s’enchaînent nous entraînant dans cet univers tantôt doux et angoissant tantôt nettement plus agité ("Marathon Woman", "Deranged").
C’est clairement un album complexe, agrégeant des sonorités, des instruments inattendus, des empilements hypnotiques et comme le dit si bien le groupe lui-même au sujet de cet album : à l’instar d’un vieux manoir qui sert d’écrin à ce disque, on se demande presque comment tout ça tient debout.
Et c’est vrai que c’est très étrange, parfois à la limite de l’angoissant. Un album complexe qui méritera plusieurs écoutes avant d’arriver à en saisir pleinement les subtilités.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.