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puce Oberkampf : Pat Kebra
Interview  mai 2018

A l'occasion de la réédition de l'ensemble de la musique d'Oberkampf, Pat Kebra a accepté de nous accorder une interview.

Est-ce que tu pourrais te présenter pour ceux qui ne te connaîtraient pas ?

Pat Kebra : Je suis à l’origine un faiseur de bruit issu de la vague punk primaire de 77. J’ai vu les premiers concerts des Clash, des Ramones, des Damned et des Siouxsie à Paris et j’ai été embarqué dans cette mouvance punk avec beaucoup d’énergie et de foi dans ce mouvement qui voulait changer le monde.

J’ai monté un groupe, en sortant du Bataclan, puisque les concerts de punk à l’époque étaient tous au Bataclan, qui s’appelait Oberkampf Contingent, pour un peu imiter le Bromley Contingent qui suivait les Sex Pistols et donc j’ai commencé à composer des morceaux sur ma mobylette comme "Maximum" ou "Rien à Foutre" et des chansons assez agressives mais qui étaient assez joyeuses, à l’époque il n’y avait pas beaucoup de musiciens, on était tous inexpérimentés.

Mon premier chanteur est parti, j’ai rencontré Joe Hell, le chanteur avec qui j’ai suivi pendant 6 ans le groupe et 1985, l’année où on a déposé notre fardeau, puisqu’à l’époque le punk était très mal aimé et donc nous on était épuisés et on est un peu mort de faim et de désespoir. C’est une histoire assez triste, on a arrêté, sans se fâcher et on a coulé le bateau, on s’est dit : "voilà, ce n’est plus la peine, ça ne marche pas et de toute façon cette musique-là personne n’en veut".

On s’est arrêté et c’est assez rigolo et c’est pour ça que je te raconte ça : on est mort deux ans avant un oasis. Un an après à peine, la vague alternative arrivait et notre musique était appréciée par ces gens qui ne nous avaient jamais vu en concert, ou presque, 90% ne nous a pas vus en concert parce qu’ils étaient trop jeunes, c’est toute une génération qui est née entre 66 et 72, qui avait 5 ans d’écart avec nous et qui avait 20 ans à l’époque des Bérus et nous on en avait 25 ou 26 quand on a arrêté. Il y avait un décalage qui fait que ces gens-là ne nous ont pas vus et que mes copains d’école écoutaient Genesis et Santana et n’écoutaient pas les Ramones, alors que cette génération elle, écoutait Les Ramones et Oberkampf au bahut.

On s’est arrêté sans savoir…

On pensait vraiment que le mot punk n’existerait plus jamais et que notre groupe, personne ne s’en rappellerait. On était vraiment dans cet état d’esprit. Et il se trouve que moi je suis parti dans d’autres horizons, j’ai eu une vie familiale, des enfants, bref une vie normale. Je ne savais même pas que le groupe avait pris de la notoriété et parfois je rencontrais des gens qui connaissaient Oberkampf et je leur donnais des vinyles que j’avais conservés de l’époque parce que nos vinyles se sont arrêtés de vendre en 88, 3 ans après la mort du groupe, on a fini de rembourser nos dettes d’ailleurs. Et du coup je n’ai pas sorti de CD, j’ai refusé, j’ai dit c’est fini, allez hop. On boucle l’histoire, il n’y a pas besoin de ça.

Et puis 20 après j’ai repris la musique, j’ai fait un groupe qui s’appelle Futurs Ex et puis ensuite 3 albums solo et je me suis aperçu, parce que j’ai fait beaucoup de concerts aux quatre coins de la France, qu’il y avait beaucoup de gens qui avaient finalement aimé mon groupe, et l’étonnement que j’avais au départ s’est transformé en certitude que l’on avait réussi à faire quelque chose mais à notre époque. C’est un hommage un peu posthume et cela à été difficile à comprendre pour moi, parce que c’est douloureux de couler son navire. Parce que moi je ne faisais que ça, c’était mon groupe, ma vie.

Récemment, il y a eu encore des éclairages, sur France Culture, à la Cité de la musique, l’expo Etienne Daho et je me suis dit : il est peut-être temps de mettre des choses que les gens peuvent écouter, parce que les gens entendent parler d’Oberkampf mais ils ne savent pas ce que c’est, on n'a pas fait de CD, les vinyles ne s’écoutent plus, je n'en ai même pas en vente, sur les radio ils ne peuvent pas diffuser parce qu’ils n’ont pas de platine vinyles pour la plupart.

Je me suis dit : il y a un outil qui est très simple que j’ai utilisé pour mes derniers albums, c’est le numérique, donc je vais mettre les albums sur Deezer, alors que j’ai retiré les miens de Pat Kebra parce que je ne voulais pas qu’ils diffusent tous les albums en entier et gratos, etc. Pour Oberkampf, vu que l’on n'a rien à vendre, c’est une très bonne formule, je numérise toutes les bandes que j’ai et je balance ça en distribution numérique. Sauf qu’il y a eu un petit soucis, les sauvegardes que j’avais sur CD étaient complètement nazes, il y avait des bruits parasites et c’était inécoutable, et les DAT, qui est un support des années 90, ont foiré, elles ont cassé. Il ne me restait rien de valable à diffuser.

Je suis reparti des bandes originales, j’ai eu la chance de rencontrer l’ingénieur du son de l’époque, qui avait encore un magnéto pour écouter les masters analogiques que j’avais et il savait le faire marcher, il a mis des petits coups de marteaux pour le faire redémarrer, enfin des trucs de fou et il l’a nettoyé et du coup on a numérisé toutes les bandes, les maquettes, les inédits de l’époque et tout ça a été sauvegardé.

Et je suis très content car j’ai redécouvert un album que l’on a fait, le premier, qui s’appelle P.L.C. (Plein Les Couilles). En fait, c’est un album qui a été massacré par le vinyle parce qu’à l’époque, les gens ne savaient pas masteriser ce genre de musique.

Moi je croyais que c’était parce que l’on en avait mis de trop et que cela avait écrasé parce que les sillons étaient très petits. Je sors une référence par mois. J’ai sorti les deux 45 Tours : Linda et La Marseille et Couleurs sur Paris et du coup P.L.C. c’est une tuerie. J’ai redécouvert un album que je pensais raté mais qui en fait est très bon. Donc je pense que les gens vont se régaler à écouter ça.

Et effectivement, c’est du bonheur ! (Oui, je suis un peu privilégié). J’avais un copain punk qui m’a fait découvrir Oberkampf peu de temps après la fin du groupe. Puis un jour, un pote me propose d’aller voir Oberkampf en concert, mais il n’y avait que Joe Hell de la formation d’origine. Donc quand l’occasion s’est présentée de chroniquer les rééditions, je me suis précipité.

Pat Kebra : C’est super. Je faisais la promo des groupes dont je m’occupe et je n’avais même pas pensé à envoyer mes trucs d’Oberkampf aux radios et je me suis dit : "tu es vraiment con parce que tu fais ça toute la journée pour les autres et tu n'as pas pensé à informer les radios, leur envoyer les morceaux". Maintenant, j’ai envoyé tous les liens Dropbox remasterisés et s’ils l’écoutent sur une bonne chaîne, ils vont pouvoir redécouvrir un excellent album.

Plein de gens disent que le vinyle c’est super, mais je peux te dire qu’il n’y a pas de support idéal selon ce qu’on en fait. P.L.C. est un album punk et les gens ne savaient pas masteriser ce genre de musique, on était dans un No Mans Land, entre 80 et 85, il n’y avait pas de locaux de répètes, de studio qui enregistraient, enfin bref, tous les gens qui avaient ce genre de choses débutaient, comme les Studio WW, le Studio Garage et on a fait ce qu’on a pu.

Je croyais vraiment que l’album était massacré et là en studio, j’ai découvert un album qui était vraiment super et je suis content de le partager, de donner à mon groupe, qui est mort, une reconnaissance, qu’il n’était pas si naze que ça et je sais que Cris Sans Thèmes a été sauvé, bon ce n’est pas vraiment ça que l’on voulait, mais c’est un bel album, on a réussi à finir sur quelque chose d’honorable, mais pour moi P.L.C. était raté. Et là, grande découverte de voir la patate qu’il y a et de me rendre compte que le vinyle, bon je savais qu’on avait mis trop de minutage, mais j’étais étonné parce que chez les Anglais et les Américains, dans les albums que j’aime, il y en a des assez longs et je n’ai jamais entendu un son écrasé comme ce que l’on a pu avoir et là du coup je comprends, mastering raté comme tout ce que l’on a pu faire pendant 7 ans, on a eu que des galères et là c’est encore une de plus.

On a fait le premier autoproduit punk de l'histoire de France

Et 35 ans après, l’album va pouvoir être découvert et les gens vont pouvoir se rendre compte qu’Oberkampf était un bon groupe et qu’on a fait le premier album autoproduit punk de l’histoire en France, parce qu’il y avait des gens comme la Souris (ndlr : Déglinguée) qui étaient signés et qui ont fait eux aussi un album à la même époque mais nous on était vraiment autoproduit à 100% et producteurs. On avait un statut qui était très différent des autres puisqu’on n’avait signé nulle part. C’est moi qui faisait la promo, j’avais un petit bureau et je faisais la promo Presse et Radio, ce que je fais maintenant d’ailleurs.

Et ça plaît !

Pat Kebra : Je suis quelqu’un de très rigoureux, mais à la limite de la rigidité, et à l’époque cela ne plaisait pas, c’était beaucoup trop sérieux, surtout pour un punk, ce n’était pas vraiment bien compris et si tu veux les répètes commençaient à l’heure, les contrats qu’on pouvait signer, c’était au centime près, j’étais vraiment très rigide sur certaines choses et cela ne plaisait pas et maintenant dans le travail que je fais avec la même rigueur, les groupes en sont enchantés.

Donc j’ai une reconnaissance pour ce genre de travail que je sais faire et au lieu de faire chier les gens, j’arrive à leur rendre service, ils font de la pub et il y a des dizaines de groupes qui m’appellent pour faire la promo. Je vais même faire la promo pour le parolier de Johnny. Il a fait 150 chansons pour Johnny et il fait des chansons dans le style de Thiéfaine.

Je n’ai pas de style musical pour le travail que je fais. Mon style c’est groupe indépendant, cela peut aller de la pop légère au rock de hard-core, comme Fuck Cheeta. Je n’ai pas envie de refuser un groupe par rapport au style musical, j’ai trop souffert quand nous qui avions un style quand même très pointu, de se faire jeter parce qu’on était punk.

Tout le monde a le droit d’être écouté et moi ce que je fais, pour tous, c’est de relier leur travail, parce qu’ils se sont donnés du mal, quel que soit le style, ils ont répété, fait des chansons, des pochettes etc. le truc que tout le monde fait et ils ont besoin d’être écouté. Je ne fais pas de commercial mais par contre, je fais du travail relationnel, et ils ont la chance d’être écoutés, diffusés, aimés ou pas, mais en tout cas, ils le savent. Ils ont des réponses précises.

Ce qui est bien, c’est qu’à ce moment de l’interview, tu as répondu à 4 questions que j’avais prévu de te poser. Tu es musicien, tu fais de la promo, mais ce n’est pas un label ?

Pat Kebra : Si, c’est un Label. C’est Kebra’s Records, un label que j’avais créé dans les années 80, auquel j’étais attaché affectivement, du coup je l’ai réveillé pour Futurs Ex quand j’ai sorti mon album en 2006 et pour mes 3 albums après. Et c’est avec ce label que je fais la promotion des groupes.

Qu’est-ce qui t’a motivé à reprendre la musique ?

Pat Kebra : Si tu veux, j’étais dans un milieu totalement différent, j’étais dans le commerce et j’avais une activité très très intensive. Et il y a eu plusieurs évènements dans ma vie qui ont fait que j’ai commencé à me réveiller un petit peu et la reformation de Jo y a participé. J’aimais ce que je faisais mais il manquait quelque chose et si tu veux, j’ai ressenti la même chose qu’à la fin d’Oberkampf, un sentiment que les choses sont finies.

Cela ne me correspondait plus. J’ai une famille à charge, donc je ne pouvais pas trop faire le con, donc j’ai réfléchi à comment sortir de ce milieu et j’ai réussi à vendre mon affaire et cela m’a permis de me resituer pendant un an ou deux, en ayant un petit boulot, pour envisager ce que j’allais faire.

Je me suis dit pourquoi pas faire de la promo pour les groupes, puisque ce que j’avais fait Futurs Ex cela avait très très bien marché, j’avais réussi à faire passer un groupe inconnu sur plus de 100 radios et du coup j’ai cherché des groupes, sur Myspace à l’époque et notamment un qui avait une couleur, qui était dans la veine de ce qui passait sur Ouï FM à l’époque et je me suis dit : "tiens, je vais leur proposer de faire leur promo et un autre groupe m’a demandé la même chose", cela a super bien marché et je les ai fait passer sur plus de 130 radios chacun.

Il y avait beaucoup de travail mais le résultat était là et ça vaut le coup de le proposer. Avec une amie, on a fait de la pub sur Myspace et j’ai réussi à avoir beaucoup de groupes et assez rapidement.

Ce qui m’a fait baisser en activité après, c’est que j’ai du lever le pied pour mon activité musicale et là du coup, j’ai eu du mal à retrouver des gens intéressés. Là j’en ai entre 15 et 20 par an. Ce qui marche, c’est le bouche à oreille, la pub ne marche pas. Je commence à avoir des groupes d’un niveau un peu supérieur, j’en ai signé par un label, en distribution (PIAS) donc des gens qui ne débutent pas comme Shaggy Dogs… C’est un peu une traînée de poudre depuis 6 mois.

En fait les artistes indé, personne ne s’en occupe bien. Il faut aller chercher les réponses, tu ne peux pas attendre que les gens viennent te voir, et te proposent des plans de promo.

Moi ça me fait chier, je n’en fais pas. J’envois des CD aux gens susceptibles d’aimer la musique qu’ils font et après je vais chercher des réponses, j’envoie des mails, j’appelle. J’entretiens des liens assez proches avec les gens avec qui je travaille et cela se passe assez bien.

Celui qui me demande de ne pas appeler pendant un mois, je le note, je rappelle un mois après, cela ne me pose pas de soucis, mais par contre je rappelle. Ce qui fait que j’ai des réponses, fermes, positives ou négatives ! Les gens n’ont jamais eu autant de résultats et tout est clair, ils ont les mails archivés. Je travaille pour eux comme j’aurais aimé que l’on travaille pour moi. Mais en même temps, je ne trouvais pas, donc je le faisais sur un petit bureau.

Ce qui est rigolo, c’est que sur une interview que j’ai fait pour BuzzOnWeb, je lui ai envoyé une photo de mes fichiers de l’époque, en bois avec des fiches bristol sur lesquelles je notais tout : les formulaires de programmation, à qui j’avais envoyé mes vinyles, à quelle date, sauf que je n’avais pas des fichiers informatiques mais des fiches bristol.

Est-ce que le fait d’avoir été guitariste d’Oberkampf, d’avoir une certaine notoriété cela t’ouvre des portes ?

Pat Kebra : Oui tout à fait parce que ce que j’ai fait à l’époque, où la musique que l’on faisait été méprisée et le travail que je faisais emmerdait tout le monde, vraiment on était dans un désert musical et extra musical, on a essuyé tous les plâtres. C’est une expérience que j’ai eue, musicale également, avec une sensation de mort de faim, sans concession, on ne s’est jamais vendu à qui que ce soit.

Du coup, même si on n’a pas vendu beaucoup et pas gagné d’argent avec (ma dernière feuille de SACEM était d’un euro cinquante), cette intransigeance nous apportait et les gens se sont aperçus que nous avions une certaine pureté dans la démarche. Cette intransigeance fait partie de ma personne, elle s’est assouplie bien sûr, je vois très bien le jeune que j’étais, et je pense que les gens qui font appel à moi savent, excusez le terme, que je ne vais pas les "niquer". Parce qu’ils savent à quel point j’ai mis du sérieux et de l’honnêteté dans ce que j’ai pu faire. Le fait d’avoir été pionnier dans l’autoproduction résonne chez beaucoup de gens qui font appel à moi et ils ont beaucoup de respect pour ce parcours difficile.

C’est sûr que quand un groupe fait un parcours comme celui que l’on a eu, aussi intense, et finit sans rien gagner et en mourant de faim, il y a une forme de respect parce qu’on n’a pas fait semblant.

Comment tu réagis quand tu vois que le terme punk est employé à tout va ? Tu ne trouves pas que tous ces termes de punk, rock etc. sont galvaudés ?

Pat Kebra : Le terme punk a été galvaudé à partir de 79, ce n’est pas nouveau. C’est-à-dire que les Pistols sont morts et le punk est mort avec. Si tu veux, il y a eu en Angleterre, la New Wave qui est arrivée très rapidement, tous les groupes punk de l’époque, les pur et durs, c’est-à-dire les Clash, les Damned, les Siouxsie and the Banshee, les Ramones, quoi que ce ne soit peut-être pas le meilleur exemple, et encore même eux ont essayé de s’améliorer, donc tous ces groupes là sont devenus de très bons musiciens. En 79, les Clash enregistraient London Calling, ce n’est plus un album de punk, c’est un album de groupe de rock et les Damned enregistraient le Black Album qui est une symphonie incroyable.

Donc le punk est mort, il y avait à la suite de ça, tous les ans, des vagues successives en Angleterre, avec la vague Ska, Oï, tous les ans il y avait une nouveauté, pour lancer un mouvement assez incroyable, parce que ça cassait tout par rapport aux Pistols, mais cela apportait des sons très novateurs, c’était assez froid, mais c’était puissant.

On n’est plus du tout dans le punk qu’on avait connu en 76-77, et la particularité d’Oberkampf est qu’on nous a considéré comme des ringards, parce qu’on était toujours dans cette mouvance punk qui n’avait jamais démarré en France. En plus, les gens qui n’avaient jamais participé, savaient que la vague était finie en Angleterre donc ça rajoutait plus de mépris au parcours qu’on avait et sans savoir qu’en France cela allait se réveiller, mais 10 ans après, avec des groupes qui eux, pour moi, faisaient un revival, toute la vague alternative.

Les looks, ce sont ceux que l’on avait 10 ans plus tôt, la musique est exactement la même, pour moi Bérurier Noir est la copie conforme de Métal Urbain. Déjà employer le terme de punk, enfin plus le terme d’alternatif que punk, mais déjà, pour moi, c’est récupérer. Et voir que le punk devient un style musical est un contresens, parce que le punk n’est pas un style musical. Il n’y aucune ressemblance entre le style de Siouxsie, des Clash, des Damned et des Pistols. Ce sont des groupes complètement différents. La seule ressemblance est dans leur attitude et dans leur côté primaire, ils ont tous commencé avec 6 mois d’expérience musicale et ça s’entend, par contre il n’y a aucun rapport.

Il n’y a pas de style musical punk

Maintenant on l’associe aux Ramones, Offspring, mais les Ramones n’ont jamais été des punks. Les punks n’avaient pas de cheveux longs, les Ramones n’étaient pas Anglais (où la vague punk était majoritaire), mais les Ramones n’ont jamais changé de look, ils étaient adorés par tous les punks, mais ils n’étaient pas punk.

Le punk s’était avant tout un style vestimentaire, on n’est pas punk avec des cheveux longs, ça paraît con, on était très sectaire. C’est ce qui a fait la force de ce mouvement. Pour nous, on avait rasé tout ce qu’il y avait avant nous. Les années 70, à part les New York Dolls et les Stooges qu’on vénérait, les autres on n'en avait rien à foutre. C’est comme ça qu’on raisonnait.

Effectivement, quand je vois des gens qui s’apparentent au punk, musicalement, vestimentairement et même dans l’attitude, cela ne correspond plus. Je ne veux pas porter de jugement, parce que je ne veux plus être dans cette énergie-là, mais c’est quelque chose qui ne me plaît pas, parce que le punk, c’était quelque chose qui était une tornade, une révolution sociale et musicale et les deux-trois ans qu’on a vécus, étaient des années exceptionnelles qui ont renouvelé, quand même, le paysage musical. Après les punks, il y a eu beaucoup de groupes qui sont montés sur scène, qui ont osé, sans vraiment savoir jouer. Cela a ouvert des portes.

Est-ce que tu envisages de refaire un album ?

Pat Kebra : Le prochain album est prêt là. J’ai fait trois albums en cinq ans, donc j’étais assez productif, donc parfois ça vaut le coup de s’arrêter vingt ans. Si je peux donner un conseil, c’est que ça vaut le coup de s’arrêter, peut-être pas 20 ans, mais quelques années ou mois pour se ressourcer. La créativité ne part pas, c’est étonnant, mais je me suis aperçu que la source ne se tarie pas.

Quand je suis arrivé avec Futurs Ex, au bout de 6 mois l’album était fait, composé, enregistré. Et donc ensuite je me suis lancé dans ma carrière solo, on a fait des concerts partout, on a joué dans des endroits improbables, on a été vraiment les Don Quichotte du rock et prenant la voiture, jouer dans des cafés concerts, faire 2000 kilomètres pour voir 100 personnes, bref. On a vécu une épopée.

Puis je me suis dit, j’ai plus 20 ans, je vais peut-être mettre mon énergie dans des choses constructives parce que j’ai envie de la garder. Si tu n'as pas la même énergie, à 20 ans tu te casses les dents mais elles repoussent, à 50 il n'y a rien qui repousse. Je suis en pleine forme, mais je me suis posé, donc j’ai fait mon troisième album en 2015 et depuis je n’en ai pas refait. J’ai eu une vie personnelle, privée, qui a pris un peu d’ampleur et j’ai un peu laissé la musique de côté, j’avais beaucoup donné.

Je me suis posé la question de savoir si je continuais la musique ou pas et les chansons sont arrivées d’elles-mêmes quand j’ai pris un peu de temps pour jouer. L’album est quasiment fini et je cherche un groupe pour m’accompagner, c’est peut-être un scoop. Parce que je vais partir, certainement en province et trouver un studio sympa et il y a un mec sur Facebook qui m’a proposé son studio, sur Toulouse, et il me paraît extraordinaire. C’est un mec qui me connaît les années 80. Donc en fait tout était… Je veux dire c’est un signe et je cherche un groupe pour m’accompagner, répéter avec moi, passer en studio.

Si tu pouvais jouer avec quelqu’un sur scène avec qui et pour quelle raison ?

Pat Kebra : Le groupe avec qui j’ai joué pendant mes aventures Pat Kebra était vraiment formidable. Le batteur Rascal que j’aime beaucoup. Il y aussi un autre batteur avec qui j’ai joué, c’est Nirox, qui est le batteur de Manu, c’est un batteur que j’aime beaucoup mais c’est le batteur de Manu, donc je ne cherche pas à le débaucher.

Le duo que j’ai fait avec Manu m’a beaucoup plu, parce que je n’avais jamais fait de duo et du coup ça m’a sorti d’un univers, cela m’a fait découvrir autre chose et j’aime bien découvrir d’autres facettes de ce que je peux arriver à faire. D'ailleurs, je suis en train de préparer certainement un autre duo, et je fais un essai avec une chanteuse vendredi.

Sinon il y a mon ancien chanteur d’Oberkampf avec lequel, depuis que j’ai repris la musique, j’ai eu l’idée de refaire quelques chansons, il m’a reproposé il y a 3-4 ans de faire une reformation, j’ai dit non. Moi je ne suis pas pour les reformations, parce que c’est quelque part des vieux qui se prennent pour des jeunes et ça ne me plaît pas du tout. Si tu veux, il n’y a pas besoin de refaire le passé, rejouer des chansons comme "Couleurs sur Paris", je le fais sur scène mais je le joue comme une reprise.

Nous on était au premier degré. Quand on disait la fin du monde arrive, on la voyait vraiment arriver, on ne faisait pas semblant. Quand tu fais une reformation, que tu arrives à 50 ans et que tu joues des chansons comme ça, parce qu’elles sont toutes aussi sombres les unes que les autres, ce n’est pas possible de les jouer au premier degré, ou alors tu es à moitié fou, parce qu’avec des enfants tu ne vas pas souhaiter que la fin du monde arrive, déjà et d’une, tu ne vas pas parler de te suicider, parce que tu dis ça quand tu as toute la vie devant toi et tu ne peux le reprendre que comme une reprise. Ça ne le fait pas avec un groupe comme Oberkampf. On n’était pas un groupe de baloche.

Et refaire (et je vais peut-être m’attirer tes foudres) comme par exemple les Insus, où les musiciens sont presque tous les mêmes, mais ne garde pas le même nom…

Pat Kebra : Oui sauf que depuis que j’ai refusé de faire la reformation avec lui, il me fait la gueule…

Ça va être compliqué…

Pat Kebra : Puisque tu me poses la question avec qui j’aimerais faire une chanson, sur scène ou en studio, avec lui j’aimerais faire une chanson, pas forcément avoir un groupe, parce qu’au niveau caractère on a fait le tour de la question ensemble. On n’est pas forcément fait pour se côtoyer mais ensemble, il y avait une alchimie qui était vraiment exceptionnelle. C’est-à-dire qu’il mettait des mots sur la musique que je faisais.

On dirait que la musique parlait. Et il sortait des mots qui me donnaient beaucoup d’émotions parce ce qu’il faisait ses textes en écoutant la musique que je faisais avec un yaourt et il disait : "je puise mes mots dans ton yaourt". On ne se rendait pas compte parce qu’on bricolait et avec le recul, je réalise qu’il y avait une véritable alchimie entre nous. C’est pour ça que je lui ai proposé de faire des nouvelles chansons, au moins une et voir s’il y avait encore quelque chose ou pas ! S’il n’y a rien, ce n’est pas grave, au revoir, on boit un pot et c’est terminé. C’est une interrogation que j’ai gardée puisque cela ne s’est pas fait.

Sinon tu vois, j’ai envie de trouver un groupe qui existe parce que les trois albums je les ai faits avec des bassistes et des batteurs qui ne se connaissaient pas, qui n’ont pas joué ensemble. Je n’avais pas ce groove qu’on a quand on joue avec un groupe qui se connaît et qui joue ensemble. C’est ça que j’aimerais obtenir et l’inconnu ne me fait pas peur.

Partir à l’autre bout de la France jouer et répéter avec des gens que je ne connais pas, cela ne me fait pas peur, ça me motive. Je n’ai pas besoin de retrouver des gens que je connais déjà pour être bien musicalement, pour retrouver mon univers, j’ai plutôt envie d’exploser mon univers en permanence plutôt que d’essayer de reproduire quelque chose que j’ai déjà fait.

Dernière question, ouverte, est-ce que tu as un message à faire passer ? (c’est la libre antenne on va dire)

Pat Kebra : Par rapport à la discussion qu’on a eue, je dirais que pour moi la musique est un mode d’expression et c’est le rock plutôt qui doit porter aussi un message subversif. Ce n’est pas une musique complaisante, qu’on joue pour occuper le samedi après-midi avec les copains. Soit tu as quelque chose à dire, soit tu n’as rien à dire !

Je trouve qu’il y a beaucoup trop de groupes de rock actuellement et donc je ne vais pas encourager les gens à arrêter de jouer. Le rock ce n’est pas pour s’amuser, ce n’est pas festif. Tous les groupes de rock que j’ai aimés, David Bowie, Lou Reed et d’autres que j’ai découverts comme les Doors n’ont jamais été gais. Le rock, ce sont des sentiments très noirs que l’on met, des messages de révolte et c’est peut-être quelque chose qui n’est pas bien compris en France et qui mérite d’être au moins réfléchi.

On ne fait pas un groupe de rock pour s’occuper les samedi après-midi et faire un concert à la MJC du coin.

Du coup, cette musique-là a perdu de son essence et elle ne veut plus rien dire. C’est comme ça que je le ressens et c’est pour ça que je me dirige plus vers des chansons, des mélodies au son de guitare que j’ai toujours gardé, parce que je joue de la guitare électrique et pas de guitare acoustique. Pour moi, cela n’a plus de sens de m’apparenter au milieu du rock, je dis que je fais de la chanson rock, voilà, pour essayer de me démarquer de cette mouvance actuelle, où les gens sont techniquement excellents, mais alors d’un niveau technique que je n’atteindrais jamais. Je me revois à leur âge et dans mon groupe on avait un niveau technique qui était loin d’être celui-là, c’est incroyable comme les Français ont rattrapé les niveaux que l’on n’avait par rapport aux Anglais ou aux Américains. En tout cas, je trouve que l'on ne retrouve pas l'essence dans beaucoup de groupes actuellement.

Alors ce n’est pas un message très positif mais peut-être qu’au travers de ça, on pourrait dire aux gens de réfléchir à ce qu’ils mettent dans cette musique, de ne pas avoir honte de franchir les limites avec cette musique, explosive à l’origine. Tous les gens qui ont fait ça dès Elvis Presley, ce sont des gens qui ont mis leurs tripes dedans…

Et dans la nouvelle génération, il y a des groupes qui t’interpellent plus que d’autres ?

Pat Kebra : Oui, il y a des gens qui mettent leurs tripes dans ce qu’ils font, j’en vois, mais il y a beaucoup trop de groupes, alors du coup des groupes comme Deeva que j’aime beaucoup, d’electro punk, dont je me suis occupé en octobre-novembre, ce sont des gens supers.

Avec Oberkampf, on a eu finalement dans notre malheur beaucoup de chance, parce qu’il n’y avait pas tellement de groupes, donc quand on allait faire un concert, ou sortir un album, les gens le prenaient en considération. Du coup cette profusion, tout le monde a un groupe, cela enfouit… Les gens reçoivent des centaines de mails, des CD, il y en a encore énormément sur les radios, le discours est brouillé et je trouve cela dommage.

Mais ce n’est pas un message. Tu m’as demandé un message, c’est plus un constat, par rapport à ce que je vois du rock, par rapport à ce que j’ai connu et de ce que je vois maintenant. Alors il y a des groupes qui font de bonnes choses comme Devil Jo.

Ce revival rock, vintage, où tout le monde cherche une Gibson, je trouve que c’est con, parce qu’il vaut mieux laisser tomber le vintage et prendre des choses modernes, des instruments de maintenant et essayer de trouver des sons qui n’ont pas été faits. Cela n’a pas de sens de reprendre des instruments du grand-père.

Comme je suis avec la vague punk, j’ai envie de tout raser. Qu’ils rasent tout et puis voilà. Et qu’ils remettent un son neuf et si demain tu n'as pas un bonnet sur la tête avec je ne sais pas quoi, tu n'es plus dans le coup et tu rentres chez toi. Tu vois. C’est un peu ce que nous avons fait avec des cheveux très courts, des couleurs dans les cheveux, les pantalons trop courts et des Rangos. On avait un look dément et ça n’a aucun sens de reprendre ça. C’est vu et revu. Le discours, la société a complètement changé, tu ne peux pas avoir la même réaction à notre époque qu’en 77.

En 77, c’était une époque où le matérialisme était roi. C’était l’anti hippie. On voit que le matérialisme aujourd’hui va droit dans le mur. L’écologie prend plus d’ampleur. Il y a d’autres sujets. Etre contre la société n’a plus de sens. S’il y a quelque chose dans la société qui ne nous plaît pas, il faut essayer de le changer.

Il faut apporter des idées constructives et non pas être dans la critique systématique, c’est fini ce truc-là.

La contestation pour la contestation c’est fini, ça ne sert plus à rien. Il y a eu une époque effectivement où les syndicats, les ouvriers en avaient besoin, les gens étaient exploités. C’est plus le cas. Il y a des structures qui sont obsolètes. Si un ouvrier en Asie voit les conditions de vie d’un ouvrier en France, il va le prendre pour un patron. Tout a changé. Il faut réactualiser les discours que l’on a par rapport à l’époque où l’on est.

Je ne veux pas rentrer dans un discours politique. Je veux juste dire en tout cas, que pour ce dont on parle, c’était un mouvement contextuel, cela avait du sens, à l’époque où il était. Parce qu’il y avait un matérialisme oppressant. On a compris que ce mode de vie est mort. Et ce n’est pas la peine de rajouter de la violence à la violence que l’on vit. Pour le punk, on venait après les hippies qui dormaient. Le punk est arrivé, électrique, avec des morceaux de 3 minutes. Plus c’est fort, mieux c’est.

Cela n’a plus de sens sous cette forme. Après on trouvera toujours des gens qui essayeront de sortir du conventionnel.

C’est un beau message.

Pat Kebra : Finalement on l’a trouvé. Il y a eu une époque où l’on pouvait être contre, se battre contre le monde environnant, maintenant cette attitude est périmée. Maintenant, quand on n’est pas d’accord, on doit être POUR quelque chose. C’est-à-dire amener une idée.

On a quelques années pour réagir. Il faut savoir qu’on est rentré dans la sixième extinction, l’espèce humaine pourrait disparaître de la surface de la terre en 2050. Il y a des gens comme Hubert Reeves qui s’en "occupent", qui amènent une conscience autour d’eux sur ce que l’on peut encore faire. On peut encore réagir. On voit que tout a changé. On voit que c’est une nécessité d’arrêter de polluer les sols, supprimer des espèces animales.

Belle conclusion.

 

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