"En amour, la fin justifie les moyens", nous annonce la quatrième de couverture du dernier livre de Karen Hamilton, La fille du ciel, publié dans la collection noire chez Calmann-Lévy. Sur la couverture, très sombre, une jeune famme attend en haut d’un escalier, une valise à roulettes à la main. L’espoir d’un thriller psychologique noir et oppressant nous attend, sur fond d’histoire d’amour nous attend et on ne sera pas déçu.
Dans le livre, deux êtres sont faits l’un pour l’autre, Juliette et Nate. Il est pilote de ligne et elle est devenue hôtesse de l’air dans la même compagnie. Histoire d’amour classique ? Non car Nate ignore que Juliette est devenue hôtesse dans la même compagnie que lui.
Nate a rompu avec Juliette six mois auparavant. Pour elle, cette séparation n’est qu’un détail. Elle va choisir les mêmes vols que lui pour pouvoir l’espionner aux quatre coins du monde. Son téléphone est surveillé à distance. Juliette ne recule devant rien pour atteindre son but, récupérer Nate. Rien ne l’empêchera et elle ne laissera personne se mettre au travers de son chemin. Pour elle, le grand amour se mérite, il fait souffrir et vaut toute la douleur du monde.
On va donc la suivre sous plusieurs identités, tantôt Juliette, tantôt Lilly, tantôt Elisabeth dans ses plans sombres et machiavéliques pour reconquérir celui qu’elle veut. On découvre son passé, ce qui ma foi n’est pas d’une grande originalité (c’est souvent le cas dans les polars), pour mieux comprendre sa réaction face à cette séparation et son acharnement à récupérer cet homme.
L’intrigue, pas d’une grande originalité non plus repose sur le fait de savoir si et comment elle va parvenir à son objectif de reconquérir son homme. Elle se termine de façon assez classique, reprenant des vieilles ficelles de polar qui ne vont pas forcement convaincre les lecteurs assidus de polars. Ni surprenante ni convenue, elle clôture un livre dont l’intérêt réside surtout dans la dimension psychologique construite autour du personnage de Juliette. Les obsessions qu’elle vit sont d’un réalisme glaçant et l’auteur arrive parfaitement à nous prouver que la frontière entre l’amour et la haine est extrêmement poreuse. Cela permet alors au livre d’être relativement captivant au-delà de l’intrigue.
Le fait de se retrouver dans la tête d’une narratrice complètement tordue n’est pas inintéressant. Il repose sur la construction de la part de Karen Hamilton d’un personnage fascinant et manipulateur que l’on voit raisonner, penser et agir de l’intérieur.
La fille du ciel n’est donc pas un véritable thriller si l’on cherche un livre au suspense haletant. C’est par contre un très bon polar psychologique sur les méandres de l’âme humaine.
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