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Jacques Rivette  mai 2018

Réalisé par Jacques Rivette. France. Drame.1h34 (Sortie le 19 septembre 2018 - Première sortie 1966). Avec Liselotte Pulver, Micheline Presle, Francine Bergé, Christiane Lenier, Yori Bertin, Jean Martin et Anna Karina.

Tout avait commencé par une plaisanterie douteuse. Denis Diderot, philosophe des Lumières, facétieux à ses heures, avait écrit une lettre à un ami. Il y faisait parler Suzanne Simonin contrainte à prendre le voile par une famille impécunieuse et soucieuse de faire disparaître cette jeune fille qu’on ne peut pas doter.

Mais ses vœux sont en contradiction avec la volonté de Suzanne, qui refuse de rester cloîtrée, et qui en appelait à la bonté de l’ami de Diderot. Une correspondance s’établit. Et Diderot, peu à peu, se passionne pour cette histoire qu’il a inventée, et qui devient une œuvre d’une grande violence où sont dénoncées les exactions de l’Eglise, à travers un personnage avide de liberté.

Le roman fut un scandale. Le film aussi. En effet, plus de cent ans plus tard, en 1966, Jacques Rivette voit son film tout bonnement interdit. C’est alors la guerre dans le monde du cinéma, la rupture entre Malraux et la Nouvelle vague. Godard, mari d’Anna Karina, héroïne du film, s’en prend publiquement au Ministre de la Culture. Dans cette bataille culturelle, on peut lire les prémices de mai 68. Cette Religieuse éveille les passions de la France, et une histoire inventée au 18ème siècle se fait affaire d’Etat.

"La Religieuse" ressort grâce aux Acacias le 19 septembre 2018, dans une copie restaurée en 4K1*. En attendant, le chef-d’œuvre de Rivette, qui a regagné tout son éclat, a été présenté en avant-première à la Cinémathèque française en juin 2018. C’est l’occasion de retrouver cette œuvre à la fois passionnée et austère.

Rivette avait d’abord transposé "La Religieuse" sur scène, avant de l’adapter au cinéma. Les trois coups traditionnels marquent le début de l’action. Le public, ce sont les fantoches qui regardent la pâle et triste poupée qu’on mène de force vers l’autel.

Entre eux, des barreaux, qui isolent déjà Suzanne de sa famille, mais aussi des autres membres de l’Eglise. Il y a aussi un rideau, qu’on tire pour soustraire la malheureuse à la vue. Ce rideau, on le retrouvera dans le parloir où Suzanne peut rencontrer son avocat.

Parloir, cellule… Le vocabulaire du couvent est aussi celui de la prison. Dans ces lieux, on entend chaque bruit. Les pas résonnent sur les dalles, les verrous des portes claquent d’un coup sec, le silence même des hautes salles est assourdissant.

Les murs sont gris. Grise aussi la robe des nonnes, cette robe qui colle à la peau de Suzanne et dont elle voudrait se défaire. Elle longe les murs, se confond avec les murailles épaisses qui la séparent du monde extérieur.

Au milieu de tout ce gris, il y a les visages des actrices, sévères ou bienveillants. On retrouve avec émotion la beauté d’Anna Karina, dont le visage franc et déterminé affirme en permanence le désir de liberté du personnage.

C’est aussi la bonté de Micheline Presle, en mère supérieure torturée par la tristesse de sa novice, l’intransigeance de Francine Berger, la gaîté puis la douleur de Liselotte Pulver, dévorée par l’amour.

Des personnages passionnés, pris en tenaille entre le désir et le devoir. Chacune de leurs confrontations est d’une intensité rare, magnifiée par le dépouillement de la mise en scène.

Jacques Rivette organise minutieusement le ballet des corps qui traversent les couloirs, passent de cellule en cellule, se frôlent ou s’évitent, se cognent ou se caressent. On pense bien sûr à l’élégance de Robert Bresson dans "Les Anges du péché". Rivette y pensait peut-être aussi, quand il filme un petit chat noir qui traverse l’Eglise, comme celui que les nonnes exècrent dans le film de 1943.

Cette grande rigueur - qui jamais ne glace la vie qui parcourt le film - permet de désamorcer tous les pièges que pourrait présenter cette adaptation de Diderot : le sensationnalisme, l’aspect un peu feuilletonnant, le martyr de Suzanne qui tombe de Charybde en Sylla. Rivette offre ainsi un film à la beauté intacte où palpite, splendide, une femme trop libre pour le couvent et trop innocente pour le monde.

 
* Un DVD et un BluRay édités par Studio Canal ressortent en même temps

Anne Sivan         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

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"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
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"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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