Pièces courtes de Georges Feydeau mises en scène par Raymond Acquaviva, avec avec en alternance Maxime Béhague, Aurélie Frère, Marion Jadot, Jérémie Laure, Mathias Marty, Aurore Medjeber, Quentin Morant, Florent Mousset, Juliette Storaï et Michaël Zito. Le comédien, metteur en scène et pédagogue Raymond Acquaviva met en scène un diptyque feydeauien qu'il a malicieusement sous-titré "Hommes au bord de la crise de nerfs" car le point commun de ces opus de format court tient à une des thématiques de prédilection du vaudevilliste.
Celle de la scène de de ménage que Georges Feydeau décline a l'envi comme fer de lance du pandémonium conjugal en levant le voile sur l'intimité petite-bourgeoise de la Belle Epoque.
Raymond Acquaviva met en scène ces deux opus en miroir avec de jeunes comédiens formés à son école judicieusement distribués qui opèrent en alternance et s'avèrent tous épatants.
La première, "Feu la mère de Madame", épingle l'acidité rance du couple dans une veine courtelinesque avec le retour de bamboche au petit matin d'un mari à l'inertie indolente (Jérémie Laure) servant de prétexte à l'épouse "bobonne" en chemise de pilou (Aurélie Frère) courroucée pour vitupérer tous azimuts. Montée dans son "jus", elle accuse son âge par un jeu volontairement naturaliste.
La seconde, "Mais n'te promène donc pas toute nue !", dans laquelle le mari fulmine contre la manie de sa femme de se promener en petite tenue, a été écrite dans la foulée de "On purge bébé". Nonobstant la substitution d'argument comique, la grivoiserie du suçon thérapeutique remplaçant la trivialité intestinale, elle présente une similitude de situation et de personnage féminin qui allie déconcertante ingénuité et ténacité chicaneuse. Raymond Acquaviva a opté pour la contemporanéisation et les codes de jeu de la comédie de boulevard qui privilégie les effets comiques. Juliette Storaï campe parfaitement la bonne sotte, tout comme Michaël Zito le journaliste précieux et Quentin Morant l'élu de province mal dégrossi.
Et l'affaire est rondement menée par Jérémie Laure qui manie en expert l'humour loufoque et l'incontestable nature de Aurore Medjeber qui révèle un abattage comique digne des grandes dames du théâtre de boulevard.
Divertissement assuré.
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