Seul en scène humoristique écrit et interprété par Emmanuel Van Cappel dans une mise en scène de Nathalie Louyet.
Le jeu de mots du titre augure du ton du seul en scène autofictionnel "Elle... Emoi" écrit et interprété par Emmanuel Van Cappel, celui de l'humour, tant en la forme qu'au fond pour décrypter les affres d'un musicien d'orchestre classique.
En effet, il explore toutes les déclinaisons des jeux de mots, de l'antanaclase à l'homophonie en passant par le calembour, et pratique avec bonheur la métaphore allusive, en l'espèce anthropomorphico-sensuelle, et les digressions métaphysiques pour narrer son divorce.
Un divorce inattendu, celui d'un Premier prix de trompette au Conservatoire de Paris qui a intégré l'orchestre de l'Opéra de Paris, qui entreprend de faire fi de sa vocation et quitter son instrument plus envahissant qu'une épouse et plus exigeant qu'une maitresse en brisant les liens quasi sacerdotaux qui l'y unissent depuis son enfance.
Prenant au pied de la lettre une citation-conseil du pianiste Glenn Gould qui indique que "le secret pour jouer d’un instrument réside partiellement dans la manière dont on parvient à s’en séparer", Emmanuel Van Cappel relate, de la passion au désamour, et de manière aussi sensible que jubilatoire l'envers du décor avec un regard rétrospectif sur l'art musical mais aussi sur les affres plus prosaïques du métier de musicien.
Sur le plateau, des néons verticaux qui évoquent les lignes de la portée musicale dispensés à la verticale, un canapé club vintage et des cuivres en apesanteur qui cependant ne sont pas destinés à faire de la figuration.
L'auteur-interprète est empathique et la partition textuelle épatante - et bien éxecutée, sous la direction de Nathalie Louyet qui l'a accompagné dans sa première aventure théâtrale "Le Piston ! De Manoche" - s'avère roborative pour les petites cellules grises comme pour les zygomatiques par Emmanuel Van Cappel dans une mise en scène de Nathalie Louyet. |