Spectacle musical conçu et interprété par Hélène Arden dans une mise en scène de Valéry Rodriguez et accompagnée par les musiciens Mathieu Meyer (ou Jean-Charles Acquaviva) et Christophe Danvin (ou Clément Garcin). Comédienne et vraie chanteuse, danseuse et stage performer, Hélène Arden se conçoit des spectacles sur-mesure ressortant à la comédie musicale en solo dans le registre du biopic théâtro-musical qui rendent hommage à des chanteurs qu'elle affectionne et ce, avec éclectisme.
Ainsi, de Claude François ("Clodette for ever") à Yves Montand, large s'avère le spectre et, pour ce dernier, avec "Montand, le French lover", elle ne propose pas la forme attendue de la scène du music-hall sur laquelle il a débuté et sur laquelle il revenait régulièrement alors même que sa carrière s'est ensuite résolument orientée vers le cinéma.
Pour raconter le destin hors du commu de ce fils d'émigrés italiens, elle a opté pour l'angle de l'intime, sans verser cependant ni dans l'hagiographie ni dans la mièvrerie, privilégiant la tendresse et l'admiration en érigeant comme narratrice Lydia, sa soeur aînée qui tenait un salon de coiffure à Marseille et représentait son point d'ancrage à la famille.
Et pour l'incarner, Hélène Arden, de naissance marseillaise, a repris son "assent" et adopté la gouaille de la coiffeuse dans son environnement professionnel représenté sobrement de manière graphique sur une toile en fond de scène. Bien évidemment, la partition qui retrace les événements majeurs de son métier, de son engagement politique et de sa vie privée, est scandée par les grandes figures féminines qui ont jalonné la vie de Montand, Edith Piaf, la marraine amante, Simone Signoret, le couple mythique, et Marilyn Monroe, l'aventure américaine, et ponctuée d'un judicieux florilège de chansons.
Des premières, telles "Dans les plaines du Far-West" et "Luna Park", aux grands titres de la chanson française, comme "Une demoiselle sur une balançoire" et "Grands boulevards", et, notamment celles signées par le duo Jacques Prévert-Joseph Kosma dont "En sortant de l'école" et "Les feuilles mortes". Dans la mise en scène efficace de Valéry Rodriguez et accompagnée d'une émérite formation piano-guitare, respectivement Mathieu Meyer et Christophe Danvin dont la longue silhouette lui permet de camper ponctuellement le séducteur, Hélène Arden propose un spectacle peaufiné et délivre une prestation impeccable qui, en outre, avec sa tessiture mélodieuse, rafraîchit l'écoute de ces intemporels. |