Monologue dramatique écrit et interprété par Kelly Rivière.
Depuis combien de temps n’avait-on pas vu une comédienne aussi emballante et un seul en scène d’une telle qualité ?
Avec "An Irish Story - Une histoire irlandaise", Kelly Rivière est certainement une des grandes révélations de ce festival. Devant un fil où sont accrochées des photos d’enfance, avec juste un tabouret, elle nous entraîne dans une histoire palpitante.
A la recherche d’un grand-père irlandais disparu, Kelly Ruisseau (on notera le clin d’œil) découvrira ses racines dans un spectacle magnifique qui mélange avec le même dosage l’humour et l’émotion et ressemble à un film d’aventures ou à une bande-dessinée.
De sa voix douce, la comédienne après avoir évoqué la jeunesse de la Kelly de l’histoire, se transformera en autant de personnages qu’il y en a dans son récit, de sa mère s’intéressant plus aux biographies de dictateurs qu’à son mari jusqu’à des irlandais pur jus qu’elle finira par trouver au terme de son voyage.
De Paris où elle démarrera sa recherche dans une hilarante agence de détective privé, en passant par Londres avec son frère et son fils où elle ira voir sa grand-mère pour glaner quelques informations, elle parviendra finalement à retrouver la trace du fameux Peter O’Farell en Irlande.
Toute l’habileté de Kelly Rivière est d’avoir écrit un scénario flamboyant en s’entourant d’une équipe de talent (Jalie Barcilon, David Jungman, Suzanne Marrot, Sarah Siné) pour le découpage ou le jeu. Il en résulte un spectacle jubilatoire sur l’Irlande et l’Angleterre où l’on parle beaucoup de "cups of tea", que l’on suit avec plaisir grâce à la fluidité des enchainements et qui est un bel hommage à ses racines.
Quant à Kelly Rivière, virevoltante, en équilibre sur un fil ténu où elle désamorce la moindre émotion qui affleure par une pirouette, elle est absolument fantastique et offre des morceaux de bravoure comme jadis seul Philippe Caubère savait le faire.
Du grand art pour une comédienne dont on entendra longtemps parler, c’est une certitude. |