Curieux de voir le Mardi Gras Brass Band, à la fois une fanfare jazz teutonne, un orchestre des années 30, un brass band louisianais, qui, avec 6 cuivres, 2 percussions, 1 guitare et un DJ, revisite tous les registres musicaux, évoluer sur la scène du club de jazz le New Morning dévolu davantage à des sets feutrés qu'à des claquements de cuivres encore que le concert du groupe allemand s'est avéré plus cosy qu'à l'accoutumée.
Même le Révérend Krug Holly Hook, Mister Mardi Gras BB himself, le grand pape du soubassophone, avait adopté une tenue sobre, costume et chapeau claque noirs et le Docteur Wenz avait troqué son costume de mexicano pour une tenue plus cabaret avec veste blanche rayée et pantalon noir.
Si Mardi Gras BB est renommé pour ses concerts maelstromiques, ce soir, il a mis un peu de côté ses titres rentre-dedans et festifs au profit de ses morceaux les plus "pop" comme pour mieux subjuguer l'auditoire et surtout les préparer à un étonnant revirement de registre.
Car la lineup de leur dernier album Introducing the mighty three est considérablement amputée puisque réduite à un trio (le Doc Wenz à la guitare et au chant, le toujours Reverend Krug à la contrebasse et Sir Erwin Ditzner aux percussions) et les nouveaux morceaux lorgnent davantage du côté du rock, du jazz et du Delta blues.
Dès lors, si en introduction de leur set, ils jouent quelques nouveautés, le reste de la soirée est constituée d'une sorte de best of de leurs 5 précédents opus et le groupe se retrouve au complet .
De droite à gauche, M. Bishop à a trompette, Rudy et M.Robert le filou au trombone, le Révérend Krug, aux percussions Javier El tigre et
Drago von Traben, le Docteur Wenz, au saxophone baryton
Lömsch Le Mans et au saxophone alto
Gary Offsteen et quelque juste derrière le Docteur, aux platines le DJ Mahmut the first of Istanbul.
Bien évidemment l'incontournable "Kung fu fighting" mais aussi le dissonant "25 gramms of rhumba" et la ballade "I was blind" de l'album 29 moonglow, "Moto boat" de l'album Heat et un peu de nostalgie, comme le soulignera le Docteur Wenz avec "Down Down Down", "The prescription blues" et "Jungle telegraph" de leur premier album, Alligatorsoup.
Les musiciens s'en donnent à coeur joie et les duos de cuivres rythment les morceaux. Le Docteur Wenz, imparable frontman, joue de tous ses atouts pour séduire le public : oeil de braise, voix de velours et déhanchements langoureux.
Il sait aussi s'éclipser discrètement pour laisser les musiciens interpréter quelques instrumentaux. Alors ça déménage bien parce que le penchant naturel des cuivres pour le déluge sonique revient au galop.
Et puis en rappel, un hommage à Donovan avec une belle reprise de "Mellow Yellow" après que le Docteur Wenz ait manifesté son émotion en lançant son coeur dans la salle.
A la fin du concert, comme à leur habitude, les musiciens descendent de scène pour aller faire une parade dans la salle ce qui réjouit toujours le public.
Sorte de bœuf qui témoigne du regret de se quitter mais aussi du simple plaisir de jouer, encore et encore.
Pendant ce temps, le Docteur Wenz range déjà ses instruments car la tournée française ne fait que commencer et le tour bus les attend déjà !
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