Comédie dramatique de Philip Ridley, mise en scène de David Mercatali, avec Joséphine Berry, Louis Bernard et Floriane Andersen.
Un couple "moderne" : Fleur et Oliv' (Joséphine Berry et Louis Bernard). Elle, robe jaune citron et tatouage à la cheville ; lui en jean et polo, vit à la cité des lilas en banlieue. Ils vont avoir un enfant et veulent le meilleur pour lui.
Un jour, ils trouvent une lettre officielle dans leur boîte leur proposant, dans le cadre d'un nouveau programme de rénovation urbaine, de se voir offrir une "maison de rêve".
Alors qu'ils se rendent sur les lieux, ils sont accueillis par Mlle Luce (Floriane Andersen), qui semble en savoir beaucoup sur le couple et leur précise les termes du contrat : ils n'auront rien à débourser mais charge à eux d'embellir la maison. Ca tombe bien : Olivier est bricoleur et Fleur une as de la déco. Etrangement, Mlle Luce sait tout cela.
Dans la zone pavillonnaire où ils s'installent, au milieux d'autres maisons vides, les alentours sont plein de sans-abris, vite intrigués par l'arrivée du couple. Fleur et Oliv' découvrent alors, suite à un accident, qu'il existe un moyen infaillible pour rénover chaque pièce de la maison en trouvant pour chacune un "rénovateur"...
On est tout de suite saisi par le ton original de "Radieuse vermine" de Philip Ridley qui propose une parabole grinçante sur la société de consommation. L'humour noir qui se dégage des répliques sur un rythme soutenu de ping-pong verbal en adresse public permanente donne à cette comédie atypique aux confins du conte moderne, un ton acide et cruel.
Tout sur scène est blanc : les panneaux éclairés par des néons, éblouissant comme le bonheur dont ils rêvent. Les échanges du couple et les rénovations successives finissent néanmoins par être un peu redondants jusqu'à une jubilatoire scène de fête d'anniversaire où la mécanique s'enraye et leur bonheur commence à dérailler.
On y voit les deux comédiens interpréter le défilé des voisins dans le jardin comme dans un manège qui s'emballe. On salue leur belle performance dirigée à la façon d'un ballet par David Mercatali.
Malgré quelques longueurs, on apprécie toutefois cette comédie caustique mais pertinente, portée par des comédiens dynamiques et investis, qui met le doigt sur les dysfonctionnements d'une société consumériste à outrance et pose des questions essentielles. |