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Interview  (Paris)  11 octobre 2005

Avec Garçon d'honneur, son premier album, Alex Beaupain, auteur, compositeur, interprète, entre par la grande porte dans la cour des nouveaux talents de la scène française en sortant des sentiers battus.

Garçon d'honneur c'est la musique et les mots, le fond et la forme, le mariage de la chanson à texte et de la pop moderne sans revival ni vintage.

Rencontre et interview à bâtons rompus avec un jeune homme d'aujourd'hui qui mise sur la sincérité et l'exigence et revendique la "pop attitude".

Vous êtes compositeur de musiques de films, auteur compositeur interprète de chansons. Etiez-vous prédisposé à oeuvrer dans la musique?

Alex Beaupain : J'ai commencé à faire du piano quand j'étais petit, vers 8-9 ans et j'en ai fais pendant une dizaine d'années. Assez vite ,vers 10 ans, ce qui m'a intéressé j'ai découvert que jouer du piano permettait non seulement jouer des morceaux très jolis mais aussi qu'on pouvait en inventer. Donc à cet âge là j'ai commencé à écrire des chansons un peu "con-con". Je pense que cela vient de là. Ensuite j'ai fait d'autres choses. J'ai fait de la chorale mais je n'ai pas fait d'école de musique. J'ai arrêté le piano vers 16 ans.

Prédisposé donc un peu peut être oui à cause de cela. Aussi peut être parce que dans ma famille, on est tous un peu musiciens : mon petit frère joue de la guitare, ma mère fait du piano et de la guitare, ma sœur fait du chant, mon père ne joue de rien mais écoute énormément de musique don je baignais dans un univers où la musique occupe une grande place. A priori il y a donc bien quelque chose qui explique cela.

Dans votre biographie, il est indiqué que vous avez commencé par écrire des chansons bien que vous soyez connu pour la composition de musique de films.

Alex Beaupain : Ce que je voulais vraiment faire c'était la chanson. Et j'ai rencontré le réalisateur Christophe Honoré qui aimait bien mes chansons m'a proposé de faire les musiques de ses films. Cela m'a beaucoup plu, c'est bien sûr un travail différent, et je continue à en faire. Cela m'a permis d'expérimenter des choses en terme de composition musicale sans jamais perdre de vue mon objectif principal qui était de faire un album. Le vrai projet c'était d'être chanteur. De sortir un album.

Quelle signification a pour vous être chanteur ?

Alex Beaupain : Je voulais être chanteur, sans doute comme tous les chanteurs, parce que j'avais l'impression d'avoir quelque chose à dire. C'est une réponse un peu nombriliste. Dans mes chansons, je raconte ma vie mais je pense que tout en chantant des choses très personnelles on peut toucher plein de gens car il s'agit d'expériences intimes mais aussi universelles. Je voulais être chanteur aussi parce que j'ai écouté beaucoup de chansons et que c'était sans doute un milieu ou les gens, les chanteurs que j'aimais qui me fascinaient et que j'avais envie d'être comme eux. Au départ, il y avait eut être un phénomène d'imitation puis ensuite j'ai trouvé ma voie.

"Garçon d'honneur" est un album de chanson française à texte sur un registre musical pop. C'est réellement et album que vous vouliez faire?

Alex Beaupain : Je voulais faire de la pop, exactement. Après que l'on dise que c'est un bon album de variétés, cela ne me dérange pas. J'ai commencé à me rapprocher musicalement d e ce que je ovulais faire quand j'ai rencontré mes producteurs Lily Margot et Doc Matéo qui ont su traduire en termes d'arrangements ce que je cherchai quand je composais au piano. Je ne sais pas jouer de la guitare ce qui est un peu gênant quand on veut faire de la pop et je ovulais entendre guitare-basse-batterie dont je ne joue pas.

Faire simplement du piano voix comme dans "Brooklyn Bridge"?

Alex Beaupain : Je voulais vraiment ce morceau tel qu'il figure sur l'album. Pour les autres chansons je voulais quelque chose de plus rythmé, de plus pop. Cela ne veut pas dire que je ne referais pas des chanson piano-voix. Le choix est dicté par la chanson.

Les premiers textes sont souvent autobiographiques

Alex Beaupain : Beaucoup de textes sont vraiment purement autobiographiques car j'essaie d'être le plus sincère possible quand j'écris et de transcrire les émotions ressenties. Après sans parler de roman ou d'autofiction, il est vrai que j'essaie de trouver une forme poétique qui est l'acte de création qui opère une mutation sur l'événement. Mais l'essentiel pour moi réside dans la sincérité.

Vous faites donc de la pop à la française. Car la pop anglaise repose sur des mélodies mais des textes parfois voire souvent lénifiants. Ce qui n'est pas votre cas puisque vos textes ont du sens. Avez-vous une attirance particulière pour l'écriture et pas uniquement pour un format chanson?

Alex Beaupain : J'ai écris très jeune vers 15 ans, un peu comme tous les adolescents. Le format chanson est celui qui me correspond le mieux et dans lequel je mme réalise le mieux. Et il y a une musique derrière. Quand je lis mes textes à plat sans musique je me dis que c'est quand même un peu facile. L'écriture d'un roman est une forme artistique plus ambitieuse et que j'aurais du mal à me réaliser.

Vous écrivez la musique en premier?

Alex Beaupain : Oui, exactement. Je ne veux pas que la musique soit réduite à être un support ce qui est souvent le cas dans la chanson française à texte où ce dernier est mis en avant. Je reste très vigilent aux arrangements pour que ce soit un tout.

La musique conditionne donc le texte?

Alex Beaupain : Oui, mais quand j'écris une musique je sais déjà ce que je veux raconter. Les deux se répondent en fait.

Vous avez parlé de vos producteurs. Que vous ont-ils apporté?

Alex Beaupain : Nous avons d'abord beaucoup parlé ensemble et nous avons fini par très bien nous connaître. Ce qui est très important car cela veut dire que les arrangements nous en décidons ensemble même si ce sont eux qui les font. Donc ils savent très bien vers où je veux aller. Et puis, il y a des chansons que j'ai écrites au cours de la réalisation de l'album, qui a duré 2 ans et demi, parce que ce qu'ils m'apportaient musicalement me donnait envoie d'écrire de nouvelles chansons. J'écrivais et j'écris en pensant à ce qu'ils vont pouvoir en faire.

Donc ce n'est pas un album comportant des chansons anciennes?

Alex Beaupain : Il y en a quelques unes. "Brooklyn Bridge" fait partie de plus anciennes.

Avez-vous fait de la scène?

Alex Beaupain : Un peu. J'ai fait des petites salles sur Paris comme la petite salle des Déchargeurs. J'ai fait les Francofolies en 2002. mais cela reste très modeste.

Et en termes d'expérience?

Alex Beaupain : C'est très plaisant. Au début, quand on fait de la scène c'est plus de la peur que du plaisir. Quand on chante 10 chansons, on commence à se sentir bien à la 8 ème , on arrête de trembler à la 9 ème et à la 10 ème on se dit que c'est formidable de faire de la scène et "Oh flûte c'est déjà fini !". Maintenant j'arrive à prendre du plaisir dès la 3 ème chanson donc c'est quelque chose que j'aime beaucoup. Mais il faut que j'en fasse.

Et le concert à la Cigale de ce dimanche ?

Alex Beaupain : C'était incroyable ! Moi, je ne suis pas du tout blasé en la matière. C'est déjà incroyable pour moi de passer à la Cigale ! Quand on travaille très longtemps sur les choses et qu'elles arrivent on peut penser que c'est normal. Là, j'avais bien les miquettes avant. Mais comme je passai en première partie à 19 heures, je me disais que les gens arrivant, il n'y aurait pas beaucoup de monde et plutôt des gens que je connais. Et quand je suis entré sur scène la Cigale était pleine et c'était vachement bien de faire de la scène dans ces conditions là, devant une salle pleine, devant des gens étaient plutôt attentifs même s'ils ne sont pas venus pour moi. Et cela m'a fait beaucoup de bien de jouer devant des gens que je ne connais pas.

Parce que les amis trouvent tout magnifique?

Alex Beaupain : Oui ou alors ils trouvent toujours quelque chose à dire sur la moindre petite phrase que l'on dit de travers parce qu'ils connaissent tout par cœur.

Vos chansons relèvent plutôt du registre intimiste que du festif. Comment maîtrisez-vous cela sur scène face à des gens qui arrivent, parlent, boivent ?

Alex Beaupain : C'est vraiment une question d'application et d'intensité sur scène. A partir du moment où un set est bien organisé quant aux choix et à l'ordre des chansons de manière à mettre le plus difficile au milieu après une montée dans l'intensité je pense que ça fonctionne. En tout cas ça fonctionne sur moi en tant que public.

Vous sortez votre album à un moment où la scène française est littéralement envahie de ceux que l'on nomme les nouveaux talents. Avez-vous choisi le bon moment et pensez-vous pouvoir trouver une petite niche ?

Alex Beaupain : Voilà une vraie question difficile. J'y ai pensé quand j'ai signé. Effectivement, il y a plein de monde. Savoir si au milieu de tous je vais trouver ma place… J'essaie de me dire que, parce que je fais quelque chose qui est à la croisée entre la chanson à texte et la bonne variété avec une réelle exigence quant au texte et au niveau des arrangements, ce qu'il me semble peu de gens de ma génération fait, je propose une sorte de "3 ème voie". Je ne fais ni de la néo chanson française avec des accordéons et des pianos ni, je l'espère, ce qu'on appelle de la variétoche. Je suis entre les deux et il y a encore de la place.

Les comparaisons avec d'autres chanteurs sont inévitables. Quelle serait la référence la plus flatteuse pour vous et la plus désespérante?

Alex Beaupain : Me comparer à Michel Sardou m'énerverait mais il n'y a pas beaucoup de risque pour qu'on me compare à lui ! (rires). Pour l'autre, la bonne,il est très difficile pour moi de répondre. Par exemple, on a beaucoup dit pour certaines chansons qu'elles étaient "souchoniennes". Cela me flatte et je suis content. Quand j'entends cette référence 10-20 fois, j'aimerai bien qu'on remarque, enfin je l'espère, que j'ai une personnalité et que ce que je fais ne ressemble à rien d'autre. Et par ailleurs, les références sont inévitables quand on commence et c'est difficile aussi de dire que cela ne ressemble à rien d'autre parce que je suis nourri de ce que j'ai écouté.

Il y a sans doute une ressemblance avec du Daho puisque je cherche à faire de la pop à la française et que dans ce registre il est depuis 20 ans incontournable. J'espère que quelque fois me rapprocher, enfin j'espère d'écrire suffisamment bien, de Gainsbourg. Je sais que c'est prétentieux et je mets la barre très haute volontairement. C'est prétentieux dans le sens où "je prétends à" mais je ne prétends pas que j'y arrive.

Dans une interview, votre interlocuteur semblait très intéressé la chemise que vous portez sur la pochette de l'album. Vous avez répondu qu'elle correspondait à "l'élégance froissée que j'essaie de mettre sur l'album". On trouve également employé à votre sujet le mot de "dandysme". Y a-t-il un réel souci d'esthétisme chez vous?

Alex Beaupain : Oui. Je n'y arrive pas très bien mais il est vrai que j'essaie d'avoir une image globale. Le souci d'esthétique est partout, dans les arrangements mais aussi dans les textes. J'essaie de faire des textes qui ont du sens mais aussi qui sonnent agréablement, de manière élégants ou rythmiques. J'ai effectivement été très attentif à la confection de la pochette et c'est un ami que je connais depuis 10 ans, qui me connaît très bien et dont je sais qu'il ferait quelque chose qui correspondrait à mon univers. Quand je me présente sur scène, j'essaie d'avoir une attitude qui soit un peu "pop" et qui comporte un peu d'élégance et de nonchalance par opposition à la rock attitude tout en énergie et en violence.

Quel chanteur en France aurait cette "pop attitude"?

Alex Beaupain : Quelqu'un comme Alain Chamfort qui justement se situe aux confluents de la variété et de quelque chose qui musicalement est très compliqué à faire et très pop.

Vous parliez des chanteurs que vous appréciez. Vous écoutez la musique des autres?

Alex Beaupain : Oui, j'achète beaucoup de disques. Pendant une période, celle de la préparation de mon album, j'avais du mal à écouter ce que faisaient les gens de mon âge. Sans doute par amertume. Parce que cela me minait un peu. Je me disais "Pourquoi pas moi? " et quand c'était bien cela me minait davantage encore parce que je me disais que je n'en étais pas encore là. Maintenant, j'écoute de nouveau beaucoup de chanson française. Et puis je découvre des choses à côté desquelles je suis passé. Ainsi j'ai découvert Véronique Sanson grâce à un documentaire télévisé.

Quels sont les projets pour la promotion de l'album?

Alex Beaupain : Il va y avoir encore des dates en première partie de Jude au mois d'octobre avec qui j'étais en tournée. En novembre, je ferai la première partie de Martin Rappeneau à la Maroquinerie. Pour décembre, j'aimerais bien faire des dates en tête d'affiche.

Avez-vous déjà des chansons prêtes pour un nouvel album?

Alex Beaupain : Oui. Je travaille déjà sur de nouvelles compositions.

Et la musique de films?

Alex Beaupain : Je viens d'en finir une que j'ai fait avec mes producteurs car nous travaillons ensemble maintenant.

Vous devenez inséparables alors?

Alex Beaupain : Pour le moment oui car il me paraît important de voir si nous pouvons aller ensemble encore plus loin et j'aimerai bien travailler avec eux pour mon prochain album.

Si vous deviez donner un album de votre discothèque à votre meilleur ami quel serait-il?

Alex Beaupain : Ma réponse est conjoncturelle. Aujourd'hui, je donnerai "Fantaisie militaire" de Bashung, son avant dernier album qui m'a épaté.

Aimeriez-vous faire une carrière semblable à Bashung, et à d'autres, qui ont eu des hauts et des bas?

Alex Beaupain : En tout cas, c'est une carrière que j'admire. Dans les années 80, après ses énormes tubes comme "Gaby" "Vertige de l'amour" il s'est mis à faire "Play blessures" un album extrêmement compliqué avec Serge Gainsbourg, se coupe de la moitié de son public et se dit "Tant pis !" et qui 20 ans après est toujours présent sur scène. C'est une démarche de gens qui ne cèdent pas à la facilité et que j'admire. Cela m'épate !

 

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L'interview de Alex Beaupain (16 octobre 2008)

En savoir plus :

Le site officiel d'Alex Beaupain

Crédits photos : Thomy Keat


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