Si on ferme les yeux en écoutant cet album, on pourrait se croire vers la fin des années 80', plus précisément en 1987 à la sortie du single "Unhappy Birthday" contenu dans l'album Strangeways, Here We Come des Smiths. Ce single a dû inspirer ce groupe au point de s'appeler exactement comme ça : unhappybirthday.

Les Hambourgeois reviennent avec leur quatrième album Schaum sorti le dernier 21 septembre pour le label allemand Tapete Records.

On les avait laissés en duo, avec leur dernier album en 2015 Schauer, inspiré de Un Homme qui dort, roman de Georges Perec imprégné de la mélancolie méditative d'un jeune homme. On les retrouve à trois, dirigés par le producteur Berlinois Jonas Meyer avec cet album : huit pistes puissantes, un mélange très bien réussi de post-punk, synth rock, electro sur des mélodies aux faux airs de shoegaze.

La basse froide de Diana Kim, la nouvelle recrue, accompagne magistralement la voix baritonale de Daniel Jahn, un David Sylvian revenant avec l'accent de Blixa Bargeld - et son attitude élegante après sa periode berlinoise - et les riffs de guitare sulfureux, au fuzz léger, de Tobias Rutkowski.

Une simple et élégante drum machine qui exalte l'ambiance, comme dans "Kane", et un petit hommage à The Sisters of Mercy - "Niederung", un clin d'oeil à "Marian" (ndlr : First and Last and Always, 1985) - avec un souffle de la pop la plus sophistiquée ("Iden").

L'instrumental "Teer" est un rêve habillé de paillettes, avec une guitare délirante, suivie par des synths plus poussés, comme sur "Tennu" et "Miriam". Quand on écoute "Sou", le dernier morceau, on a presque une sensation de tristesse, car tout est fini, la musique s'est arrêtée et nous avons un peu trop voyagé.

Si vous cherchez la playlist idéale pour une fête sur le thème les années 80's ou si vous avez juste envie d'être chez vous et de vous chercher car on sait que vous êtes perdu depuis longtemps, cet album est, dans les deux cas, la solution.