Présentée à la Cinémathèque française dans une scénographie dynamique réalisée par l'Atelier Maciej Fiszer, l'exposition "Il était une fois Sergio Leone" retrace la carrière du cinéaste italien considéré comme le premier metteur en scène post-moderne.
Sergio Leone, dont personne, même parmi les non-cinéphiles avertis, n'ignore le nom, est l'homme qui, entre le western classique et le wester crépusculaire, invente un sous-genre d'un film de genre, le western spaghetti.
Conçue sous le commissariat de Gian Luca Farinelli, directeur de la Cinémathèque de Bologne, la monstration se déroule de manière classique selon un parcours chronologique soutenue par la scénographie inspirée et dynamique élaborée par l'Atelier Maciej Fiszer.
Sergio Leone, les décennies prodigieuses de sa révolution filmique
Etayée de nombreux documents archives et photographies et instillée par des extraits de films, la monstration met l'accent sur le legs familial de cet enfant du sérail, dont celui de son père, Roberto Roberti, réalisateur du temps du cinéma muet, et son long apprentissage dans l'assistanat, sur une trentaine de films de 1946 à 1962 en Italie et au Etats Unis, qui a précédé les premiers pas en solo.
Ensuite, entre 1964 et 1984, Sergio Leone livre deux trilogies emblématiques devenues cultes portées par la musique de son complice et ami Ennio Morricone.
Celle du dollar, la "Trilogie de l’homme sans nom" avec "Pour une poignée de dollars"," Et pour quelques dollars de plus" et "Le Bon, la Brute et le Truand" avec Clint Eatswood en tête d'affiche, et celle "Once upon a time avec "Il était une fois dans l'Ouest", "Il était une fois la révolution" et "Il était une fois en Amérique".
Il met en images son thème de prédilection, le mythe. Après la mythologie antique déclinées dans quelques péplums dont le fameux "Colosse de Rhodes", il se focalise sur le western qu'il considère comme le meilleur - et universel - véhicule pour traiter des sujets classiques.qu'il revisite pour traiter des mythes américains.
Et, au fil de sa déambulation, le visiteur retrouvera tous les acteurs de série B de l'époque qui ont des "gueules" choisis par Sergio Leone pour incarner les personnages qu'il a imaginé, "des personnages picaresques dans des situations épiques".
En 1984, il réalise "Il était une fois en Amérique", son dernier opus, qui clôt son intérêt pour l'Ouest et tourne son regard vers l'Est avec le projet d'un film de guerre racontant le siège de Leningrad pendant la Seconde guerre mondiale qui restera dans les cartons la suite de sa mort subite. Bien évidemment, en parallèle, la Cinémathèque française présente une rétrospective de la filmographie de Sergio Leone ainsi que la projection des films dont il assura la production.
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