Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Et j'abattrai l'arrogance des tyrans
Marie-Fleur Albecker  (Editions Aux forges de Vulcain)  août 2018

Tous les mêmes les férus d’histoire, tous les mêmes. Des amateurs avertis capables de transporter un auditoire béat dans les antres puants de conspirations royales et de cachoteries consenties. Professeur d’histoire, Marie-Fleur Albecker incarne un de ces rares enseignants qui porte le feu des origines en son sein.

Quelques pages prises au hasard dans son premier roman soulignent l’insolence passionnée avec laquelle l’auteure retrace l’histoire : Et j’abattrai l’arrogance des tyrans. Placé en 1381, en pleine période qualifiée de Moyenne par des linguistes peu avertis de ce qui se joua réellement dans ces arrières âges, le roman brille par le pont qu’il bâtit entre le Moyen-Age et notre époque, qui n’a de contemporaine que le nom.

Les premiers mots ne s’embarrassent pas de languissantes descriptions ni de tristes femmes alanguies sur leur broderie au coin du feu, ni même de pénibles travaux dans des cultures ravagées par des puissants coursant un gibier affolé. Non, Marie-Fleur Albecker ne succombe pas aux clichés médiévaux illustrés par le cinéma, son décor à elle est l’âme de Johanna, simple mortelle au milieu des hommes.

"Voilà donc pour l’histoire officielle : un Roi de quatorze ans, des paysans largement pas libres, une guerre qui n’en finit pas, un Fléau Noir qui a décimé plus du tiers de la population, un pays de ploucs mais riche néanmoins."

Monde phallocrate qui sert encore de religion à bon nombre de "contemporains", 1381 fait regretter à Johanna d’être née dans un corps de femme. Loin de se résigner à sa condition, c’est le cœur rebelle qu’elle décide de se joindre à la marche sur Londres, cortège de révoltés se rebellant contre les puissants belliqueux avides de conquête payées du sang de leurs contribuables.

Féministe jusqu’au bout des ongles, Johanna va où ses convictions la poussent. A se poser des questions sur l’improbable éducation dont elle semble avoir bénéficié dans ces temps reculés où le père vendait ses filles à un mari. Mais là n’est pas la question, le cœur du roman se situe exactement dans la symbolique du personnage : pourquoi un même propos conspué dans la bouche d’une femme est approuvé si issu de la bouche d’un homme ? Qu’est-ce qui fait qu’un service trois-pièces change la portée d’un message ?

Coriace croyance terriblement contemporaine, où la misogynie à grande bouche fait parfois bouger plus de moutons que les égalitaires silencieux. Bien évidemment que le débat ne date pas d’hier. Mais encore. Il n’a pas fini de faire parler de lui.

Délicieusement truffé de formules anachroniques, Marie-Fleur Albecker met ses lecteurs face à leur définition de d’égalité avec effronterie. C’est sans baisser les yeux qu’elle tisse son roman entre injustices passées ordinaires et habitudes quotidiennes installées dont nous devrions avoir honte. Avec fougue et pédagogie, l’auteure nous amène droit vers la révolte, à se soulever contre les idées reçues et les préjugés d’ignorants… Rien que ça.

 
 

Nathalie Bachelerie         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco

• Edition du 2024-03-24 :
Anna O - Matthew Blake
Au nord de la frontière - R.J. Ellory

• Edition du 2024-03-17 :
Récifs - Romesh Gunesekera
La sainte paix - André Marois
 

• Archives :
L'été d'avant - Lisa Gardner
Mirror bay - Catriona Ward
Le masque de Dimitrios - Eric Ambler
Le bureau des prémonitions - Sam Knight
La vie précieuse - Yrsa Daley-Ward
Histoire politique de l'antisémitisme en France - Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
Disparue à cette adresse - Linwood Barclay
Metropolis - Ben Wilson
Le diable sur mon épaule - Gabino Iglesias
Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême #51 (édition 2024) - Morceaux choisis de la Masterclass de Christophe Blain
Archives de la joie - Le vent Léger - Jean-François Beauchemin
Le fantôme de Suzuko - Vincent Brault
Melody - Martin Suter
Camille s'en va - Thomas Flahaut
Tempo - Martin Dumont
Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême #51 (édition 2024) - Thierry Smolderen : "Le scénario est le bricolage"
Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême #51 (édition 2024) - Top 10 subjectif
Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême #51 (édition 2024) - Nine Antico : Chambre avec vue
Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême #51 (édition 2024) - Moto Hagio : Au-delà des genres
Rock me Amin - Jean-Yves Labat de Rossi
Le Sang des innocents - S. A. Cosby
Les Derniers Américains - Brandon Taylor
Une si moderne solitude - Léna Pontgelard
Il était une fois en Amérique - Harry Grey
Birnam Wood - Eleanor Catton
Qui après nous vivrez - Hervé Le Corre
Qui-vive - Valérie Zenatti
Très chers amis - Gary Shteyngart
Histoire économique de la France - Charles Serfaty
La reine du noir - Julia Bartz
- les derniers articles (14)
- les derniers expos (36)
- les derniers films (2)
- les derniers interviews (38)
- les derniers livres (2704)
- les derniers spectacles (1)
           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=