Au-Dessus
(Les Acteurs de l'Ombre Productions) septembre 2018
Cette semaine dans Froggy’s delight, un groupe identifié comme du post black métal et qui, malgré un nom francophone, nous vient de Vilnius en Lituanie.
Au-Dessus s’est fait connaître en 2017 lors de la sortie de leur premier L.P. (End of chapter) par l’excellent label Les Acteurs de l’Ombre Productions (label de l’INCONTOURNABLE groupe de métal français Regarde Les Hommes Tomber). Ils ont ensuite fait une prestation remarquée au dernier Hellfest programmé à l’heure peu avantageuse du midi.
On découvre maintenant que cet album avait été précédé d’un E.P. éponyme d’une durée quand même de 34 minutes et composé de 5 titres avec quelques interludes mystérieuses. Ce disque était sorti a priori en 2015 par un label polonais. Les Acteurs de l’Ombre ont donc l’excellente idée de le ressortir, de surcroît, dans une version subtilement remasterisée.
Dans le métal, il est toujours loisible de classer les groupes dans des sous-catégories et le style en est friand. Pour évoquer le post black métal, certains parlent parfois de blackgaze soit la contraction entre black métal et le shoegazing du rock alternatif de la fin des années 80’s. Il faudrait alors imaginer la rencontre entre My Bloody Valentine pour le shoegaze et les suédois de Mayhem pour la connotation black.
Concernant Au-Dessus, cette "étiquette" de post black métal est trompeuse car leurs compositions sont beaucoup trop riches pour être cantonnées à ce seul style musical.
Il y a indéniablement une fondation black : le quatuor lituanien installe ainsi un univers extrêmement sombre avec une brutalité musicale. Cette noirceur peut toutefois se transformer au fil du titre, grâce à de longues plages musicales, en des ambiances atmosphériques ou aériennes avec toujours une grande cohérence. On se laisse envoûter par des titres de plus de 9 minutes sans la moindre difficulté au cours desquelles on peut entendre parfois quelques notes sludge ou une très discrète voix claire qui nous transporte.
Il faut donc aborder le groupe par ce premier E.P. même s’il faut reconnaître qu’il n’atteint pas l’excellence et la maturité artistique du disque qui les a fait connaître. Les deux albums forment néanmoins un tout notamment à travers la numérotation par des chiffres romains des titres qui se suivent entre les deux disques pour finir par "XII - the end of the chapter". Le chapitre est dorénavant clos. Vivement la suite.