Spectacle musical conçu par Mtatiana, mis en scène par Julien Alluguette et interprété par Mtatiana accompagnée par les musiciens Camille Rossi et Emrah Kaptan.
Pour les spectateurs qui connaissent les qualités vocales et scéniques de la comédienne-chanteuse Mtatiana, nom de scène de Tatiana Matre, interprète de comédie musicale et de "musical story", le spectacle "Femme(s)" lui réserve plus d'une surprise et, pour tous les autres, il sera une révélation.
En effet, dans ce projet personnel dont elle assure tant la conception que l'écriture et la composition musicale des chansons en français, elle présente toutes les facettes de son talent, exprime l'éclectisme de ses goûts musicaux et aborde, avec autant de féminisme au second degré que d'(auto)dérision, la thématique du féminin tout en jouant - et déjouant - les codes de l'éternel féminin.
Elle a bâti une trame dramatique selon le mode de la ronde schnitzlérienne pour raconter la vie d'une femme, qui, pour chaque tableau, n'est ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre, et la condition féminine dans tous ses états et tous les âges.
En ouverture, après un mini-biopic en images, l'ouverture à la Mylène Farmer donne le ton, celui d'un show à grand spectacle sous lumière idoines, même s'il comporte des opus d'émotion tel "Souviens-toi", qui sublime une véritable "belle de scène".
Dans la mise en scène rythme survitaminé de Julien Alluguette, boostée par l'énergie électrique du duo guitare-basse formé par Camille Rossi et Emrah Kaptan et drivée par le danseur-chorégraphe John Têté aguerri à ce registre, Mtatiana délivre une prestation époustouflante que lui permet notamment son imparable technique vocale. Avec les costumes hauts en couleurs confectionnés par Audrey Borca et Sylvain Rigault qui exaltent sa plastique, Mtatiana joue les Fregoli en changeant à vue de personnage et d'atmosphère du rockabilly ("Chaque chose en son temps") au néo-réalisme en femme de chambre aguichante ("Je bosse"), du sexy glam "muy caliente" ("Mes sensibles hormones") au gospel avec une nonne délurée qui évoque celle de "Sister Act", de la pin-up rétro "Les mangeuses de foie" à la rappeuse ("Macho Macho")en passant, entre autres autres, par le cabaret expressionniste. Un coup de maître !
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