Qui a dit que la chanson française était passée de mode ? Sûrement pas ceux qui ont écouté les chansons de Leïla Huissoud sur YouTube. De plus en plus, au fil de millions de vues sur internet, habitée par sa gouaille et portée par une voix qui la place parmi les héritières d’Edith Piaf, Leïla Huissoud enthousiasme un public de plus en plus nombreux, sensible à ses textes inspirés et attaché à sa forte personnalité.

Fragilité et innocence : c’est autour de ces deux grandes lignes que se sont dessinés les contours de l’artiste aux yeux du public. Leïla s’est créé un personnage scénique dans la continuité de son premier album enregistré en live en configuration piano, guitare et voix. On la trouve sur scène entre drôlerie, attitude naturelle et spontanéité, toujours en interaction avec son public.

Elle revient maintenant avec un nouvel album, voulant grossir le trait comique que l’on lui prête. C’est l’occasion pour elle de renouer avec ses années passées au cirque. Pas de nez rouge, de maquillage ou de costumes colorés, son envie se limite à porter les douze titres de son album vers plus de gaïeté.

Son album, composé parfois sur la route, c’est avec Simon Mary qu’elle en a affiné les arrangements, s’offrant pour les réaliser les services d’une dizaine de musiciens. Il l’accompagne tour à tour, jamais à plus de deux, pour assurer les arrières de ses histoires à écouter, restant en tête à tête pour les titres plus intimistes et sensibles. Elle nous propose un très bon duo avec Mathias Malzieu.

Les chansons de l’artiste tournent autour des sentiments, autour de personnages attachants ou détestables. Leïla Huissoud manie avec talent le drôle et le cruel, l’émouvant et le sarcastique. Une belle surprise avec ce disque sans prétention si ce n’est de nous séduire. Pari réussi.