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Interview  (Paris)  6 octobre 2005

Le mythique et prolifique Deep Purple sort un nouvel album Rapture of the deep. Entretien avec le myhtique Ian Gillian .

Une grande partie de votre réputation reposait sur vos performances scéniques très énergiques. Trente ans après, est-ce toujours cela qui prédomine par rapport aux albums ?

Ian Gillian : Oui. La seule raison pour laquelle nous faisons des albums c'est d'avoir de nouveaux matériaux pour la scène. En fait, c'est grâce à la scène et à la façon dont est composé le groupe aujourd'hui… Nous avons eu beaucoup de groupes au fil des années, avec de bons et de mauvais moments, mais depuis ces deux dernières années c'est fantastique. Là le groupe est établi. Et il est chaud, très chaud. Nous faisons beaucoup d'improvisation, de voyages. Nous répétons six heures par jour et jouons chaque soir. Quand on arrive, rien n'est planifié. Quand on décide de commencer un nouvel album… on attend de voir.

Il n'y a pas de discussion à propos de l'album, pas de titres, pas de chansons d'écrites, pas de mots d'écrits, rien, juste une feuille de papier. Nous sommes arrivés au studio un jeudi, à midi, avons bu quelques cafés, nous sommes raconté quelques blagues, avons parlé foot, et arrivés dans le studio, nous avons commencé à "jammer". C'est un processus, un processus disciplinaire de six heures, de midi à 18h, six jours par semaine. Et au bout de trois semaines c'était fait, et après cinq semaines tout était terminé.

Ça nous a pris environ trois semaines d'écrire les chansons. Je chante ce que j'appelle du charabia, des paroles, des choses qui n'ont pas de sens, juste des notes, quelques phrases qui me passent par la tête. Mais nous nous connaissons tous maintenant si bien que nous nous faisons confiance. Et nous avons tous un passé différent, donc la musique coule… ça peut aussi bien être du jazz que de la soul, du funk, de la pop parfois. Ce sont des moments formidables.

Par quels groupes avez-vous été inspirés pour cet album ?

Ian Gillian : Aucun. Nous sommes influencés enfants. Mes influences étaient un peu tout de la pop au rock, Lionel Richie, le jeune Elvis Presley, Ray Charles et après Woody Guthrie, Bob Dylan, et tout ce qui a pu attirer l'attention en France comme grands groupes. Enfant, on s'intéresse au rock, à la country, au jazz, au blues. Nos influences sont à la fois individuelles et collectives.

Nous n'avons jamais pensé à un quelconque style, ou à une image qu'on pourrait avoir. C'est tout simplement ce qui émerge. Nous n'en avons jamais parlé, et n'y avons jamais réfléchi. Nous n'écoutons plus la radio. Nous nous intéressons plutôt à la politique et aux faits sociaux, et nous parlons de tout, du sport aux religions. Et ce sont les seules influences que nous ayons maintenant.

Que pensez-vous rétrospectivement de votre carrière?

Ian Gillian : Ah ! C'est difficile de répondre parce que nous ne regardons jamais en arrière. Nous n'en parlons jamais. Quand nous sommes dans un bus ou dans une chambre, au bar d'un hôtel après un concert ou n'importe, nous ne parlons jamais de ce genre de choses. Vous voyez, les voyages les plus incroyables commencèrent au début des années 60. Il y avait une étonnante électricité dans l'air. Il n'y avait pas grand-chose autour et nous avons passé beaucoup de temps à apprendre à maîtriser nos instruments et nos performances scéniques.

Cette période m'a paru courte mais quand on est adolescents, sept ans c'est long. C'était stupéfiant. Nous avons traversé beaucoup de moments difficiles, beaucoup de moments agréables aussi. Le plus souvent, c'était merveilleux de travailler dans la musique, et d'apprendre. Nous apprenons tout le temps, encore aujourd'hui. C'est toujours un challenge.

Que pensez-vous des nouvelles tendances actuelles comme Franz Ferdinand et les White Stripes?

Ian Gillian : Eh bien… Je garde une certaine distance avec ça, et j'aimerais entendre ce que feront ces gars dans cinq ans. Je suis curieux de savoir.

Pensez-vous qu'il y ait un "revival" aux années 70 ?

Ian Gillian : Commercialement je n'en sais rien. Nous n'avons jamais réfléchi à notre style vestimentaire, notre image, nos… Nous ne réfléchissons jamais à ce genre de choses. Selon nous, la commercialisation est dangereuse. Être à la mode est pour nous la pire chose au monde. C'est même effrayant. Parce que si vous êtes à la mode aujourd'hui, par définition vous êtes démodés demain. Donc nous essayons de penser les choses sur le long terme, de penser à ce qui est fondamental. Alors que les tendances, les modes ne sont jamais sûres.

Le jeune public semble se retourner de plus en plus vers les années 70 tant en écoutant d'anciens groupes que de jeunes groupes "imitant" le son 70's. Ressentez-vous ça dans votre public ? Pensez-vous qu'il attend ça de vous ?

Ian Gillian : Absolument pas. C'est complètement l'inverse. Nous devons créer. Bien sûr nous jouons toujours Smoke in the Water. Mais la plupart du temps le public s'intéresse à nos nouvelles compositions, en grande majorité. Deep Purple a dû évoluer. Notre public c'est d'abord nous, le groupe. C'est une expérience très intime. Toujours. Ce n'est pas tant les nouveautés, mais la façon de les interpréter. La même chanson jouée un soir sera différente le lendemain. C'est complètement différent. Quelqu'un manque d'attention à un moment et les autres doivent réagir à ça, le suivre. Il y a beaucoup d'improvisation.

Pensez-vous qu'aujourd'hui tournent des groupes qui sont dans le sillage de Deep Purple ?

Ian Gillian : J'ai quelque chose à dire à ce sujet. Je pense qu'il y a un problème là. C'est un peu comme quand Bob Dylan s'est fait huer quand il et venu en Angleterre avec son groupe de rock électrique. Les Anglais ont lu dans les journaux que Bob Dylan s'était fait huer au festival de Newport parce qu'il jouait pour la première fois avec un groupe électrique, et le public voulait qu'il reste un musicien acoustique. Mais tout ça est complètement faux. Quelques fois, dans l'histoire, les choses deviennent corrompues et la vérité disparaît.

A la fin des années 60, début des années 70, le rock c'était pas juste Led Zeppelin, Black Sabbath et Deep Purple. C'était tout ce qui allait de T-Rex à Jeff Richards, la soul et tout ça. C'était surtout une attitude. Ensuite, au milieu des années 70, la pop arriva, ainsi que toute sorte de magazines musicaux, comme NME, Melody makers. Avec des journalistes spécialisés en musique. Ils cessèrent de parler uniquement de musique rock. Ils s'intéressèrent à d'autres styles de musique, à la mode, aux nouveautés. Ils commencèrent à parler de punk, et c'est aussi bien. Mais il y avait encore beaucoup de groupes de rock, et de fans de rock, et il n'y avait plus de journaux pour en parler. Donc il y a eu un vide. Et pour combler ce vide, les fanzines ont vu le jour. Donc des magazines écrits par des fans.

Et brusquement les journaux n'étaient plus écrits par des journalistes mais par des fans, et d'un point de vue totalement subjectif. Ils interprétaient leur vision du rock. On vit apparaître les tatouages, l'agressivité, et le rock devint bruyant, incontrôlé et agressif. Et de plus en plus extravagant. Et les idées comme sexe, drogue et rock'n roll et toutes ces choses dingues ont pris naissance. Ça n'a jamais été comme ça. Bien sûr il y avait beaucoup de soirées et tout ça. Mais j'étais là ! Et ce n'était pas comme ça. Et donc la vision qu'on avait du rock devint très étriquée et on n'entendait parler que de ces choses concernant le rock, et malheureusement de nombreux jeunes groupes de rock n'ont vu que ça.

Donc c'est important que tout le monde comprenne qu'il ne faut pas prendre pour argent comptant ce que racontent les médias. Tout le monde devrait regarder un peu plus loin que ça. Je pense à des musiciens… Je connais un groupe à Liverpool : un jeune groupe, trois garçons, des musiciens fantastiques. Je tairais leur nom parce que je ne veux pas qu'ils soient mentionnés. Ils jouent chaque soir dans un pub différent et leurs fans les suivent. J'ai beaucoup travaillé dans un studio d'enregistrement de Liverpool. Je connais le pub où ils jouent. J'ai pris une bière avec eux. Je leur ai dit "C'est vraiment bien ce que vous faites, mais expliquez-moi, pourquoi vous faites ça". Ils m'ont répondu "Nous ne voulons pas signer avec un label, nous ne sommes par encore prêts, nous avons déjà douze chansons, mais nous n'avons pas d'expérience, à part dans ce club, nous avons besoin de développé des idées. Nous ne voulons pas passer sur MTV. Nous ne voulons pas travailler avec un label. Vous êtes là aujourd'hui et demain vous disparaissez parce que vous n'êtes plu à la mode". Ils veulent juste être des musiciens. Donc j'ai beaucoup de respect pour eux.

Et je pense que beaucoup de jeunes musiciens devraient penser comme eux, recentrer leur attention sur l'essentiel. Tout arrive secrètement, rien n'a jamais été désigné par la presse et les médias. Tout est toujours né… Un mouvement naît dans un club quelque part, dans une rue, une petite ville, Liverpool, ou Seattle, ou peu importe où. Et après éventuellement, il y a un choc, et l'industrie musicale saute dessus, "Signez là, signez là, faites un disque etc etc…". Et deux ans plus tard, "Bye!". Au suivant, et voilà !

Nous avons eu de la chance au fil des ans parce que nous n'avons jamais prêté attention, comme ces garçons, à tout ce qui touchait à la mode, à l'image. Malheureusement le cercle des médias et des maisons de disque ne font plus qu'un. Prenez EMI par exemple. Ils disent juste à la presse "Qu'est-ce que vous voulez maintenant ?". Je pense que l'idée de groupes développant l'image de, ou influencés par nous est un peu triste, parce que si vous prenez vos influences de groupes comme Led Zepellin, ça deviendrait très étriqué. Un groupe ok mais il y a beaucoup de groupe que les copie et ça devient des clones, toujours la même chose.

Je suis vraiment déçu par la tournure que prennent les choses à ce niveau-là. Mais ça se passe toujours comme ça. Ce n'est pas encore fini, et je pense que tout marche en cercle. Nous pouvons respirer, il n'y avait pas de compétition. Nous n'étions pas obligés de faire la course pour signer des contrats. Je vois des émissions à la télé, incroyables, incroyables ! Que ce soit Bob Dylan, Ozzy Osbourne or Mick Jagger, ou… nous ne sommes jamais passés dans ce genre d'émissions. De toute façon nous ne correspondions pas au format. Mais je reviens quand même sur l'histoire de ce groupe de Liverpool et ça me donne de l'espoir en l'avenir. Il y aura quand même de bonnes choses.

Vous avez réalisé des albums solos et il y en a un qui doit sortir sous peu, “Gillian's Inn” auquel ont participé les membres du groupe. A quoi correspond ce side project ? Quelle différence y a-t-il avec Deep Purple ?

Ian Gillian : C'est complètement différent. C'est un anniversaire. Je veux dire… J'ai intégré mon premier groupe il y a quarante ans et c'est une collection de chansons sélectionnées que nous avons enregistrées pour le plaisir. J'ai invité certains de mes amis, quelques anciens musiciens avec qui j'ai travaillé au cours de ces années. Par exemple, Joe Elliott de Def Leppard chante avec moi sur une chanson de Bob Dylan, "I'll be your baby tonight". Tommy Iommi joue de la guitare avec Ian Paice à la batterie et Roger Glover à la basse. C 'est un peu Black Sabbath et Deep Purple en un seul groupe. Pour une chanson que j'ai écrite appelée "Trashed" quand j'étais avec Black Sabbath pendant trois ans, Joe Satriani joue. Jon Lord est là aussi. C'était des moments poignants et beaux. C'est un album de plaisir. C'est une fête.

En juin 2003 vous avez fait une date unique à Paris au Zénith pour la sortie de l'album Bananas. Y a-t-il une tournée de prévue pour Rapture of the Deep et des dates en France ?

Ian Gillian : Oui. Nous serons à Paris en janvier. Nous faisons une tournée de deux ans. Je crois que nous jouons dans quelque chose comme quarante cinq pays, jusque fin octobre 2007. Et ensuite nous retournerons en studio pour un nouvel album.

Pour cet album vous avez collaboré avec le producteur Michael Bradford (producteur entre autre de Madonna, Terence Trent d'Arby). C'est votre choix ou celui de votre nouvelle maison de disque ?

Ian Gillian : Non c'est notre choix. Il était sur l'album précédent. C'est le deuxième album que nous faisons avec lui. C'est un producteur fabuleux. La production est une étape très importante. C'est très bien d'avoir de bons musiciens avec qui on peut bien jouer et partager des idées, et tout ça. Mais nous avons besoin de quelqu'un qui nous discipline, qui nous recentre. Un cadre. De cette façon on peut contenir l'excitation et se focaliser sur le disque au lieu de s'éparpiller.

Je considère que Michael est un génie. La première fois qu'on a enregistré avec lui, quand j'allais au studio, j'avais des papillons dans l'estomac et je trouvais ça très étrange. Normalement je ressentais ça en concert, quand je montais sur scène. Mais je ressentais bien cette excitation, je devais faire ma méditation, me relaxer. Mais je n'avais jamais eu cette sensation en allant en studio avant ça ! Et j'ai réalisé ce qu'il était en train de faire. Il voulait que nous venions au studio, non pas pour enregistrer un disque, mais pour faire une performance.

Il y a une grande différence entre passer des jours, des semaines, des mois à faire un album, et faire un disque, de l'écriture à l'enregistrement, en trois semaines. C'est complètement différent. Une chanson écrite en dix minutes sera toujours, toujours meilleure qu'une chanson écrite en dix heures ou en dix jours. Elle vient de l'âme, de l'esprit, c'est naturel, pas le temps de réfléchir. On va à l'essentiel. Et c'est ce qu'il nous a apporté, outre ses compétences techniques et musicales. Et je pense que c'est important, un sens de la discipline. C 'était un moment génial.

Le mot "deep" dans Rapture of the Deep : est-ce un jeu de mots autour du nom de groupe?

Ian Gillian : C'est une coïncidence. On retrouve le mot "deep" dans beaucoup d'expressions. Deep Purple, Rapture of the deep. "Rapture of the deep" est une expression inventée par Jacques Cousteau pour désigner cet état confus dans lequel se retrouve le plongeur quand il descend sous trois atmosphères, au-delà de trente mètres de profondeur. C'est un peu comme quand on est ivre, ou stone. On perd le contrôle de ses membres et le contrôle de son esprit, juste un peu, pas complètement. Ça nous fait faire des choses folles, des choses dangereuses. C'est très spirituel. Dans mon disque j'aborde beaucoup de sujets sérieux. Donc ce titre convient très bien. "Deep" est une coïncidence, mais comme c'est une expression, c'est très bien, c'est évocateur. Il y a une connexion, une allitération et ça fonctionne bien. Trouver un titre est très important.

S'il vous fallait donner un seul disque de votre discothèque personnelle à votre meilleur ami que vous ne devriez ensuite jamais revoir. Lequel lui donneriez-vous ?

Ian Gillian : Et je ne le reverrai jamais ? Je ne lui donnerai pas mon préféré (rires) ! De ma collection d'albums ou de Deep Purple ?

De votre collection.

Ian Gillian : Ce serait Paco de Lucia, guitare flamenco.

 

En savoir plus :

Le site officiel de Deep Purple


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