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Billy Wilder  janvier 2018

Réalisé par Billy Wilder. Etats Unis. Comédie. 2h01 (Sortie le 9 septembre 1959). Avec Marilyn Monroe, Tony Curtis; Jack Lemmon, George Raft, Pat O'Brien, Joe E. Brown, Nehemiah Persoff et Joan Shawlee.

Marilyn, mèche folle au coin de l'oeil, chante dans le wagon. Elle tient son petit ukulélé, ses hanches chavirent, sa voix monte en puissance. Derrière elle joue l'orchestre de jazz.

Sweet Sue and her society syncopators compte deux nouveaux membres ce soir. Deux femmes, assez grandes, bien bâties. Une saxo et une contrebasse. Deux femmes qui sont en réalité des hommes, déguisés pour passer l'hiver au chaud en Floride, mais ça personne ne le sait.

Le plan était certes un peu désespéré, mais quand on est poursuivi par Colombo-les-guêtres pour avoir été les témoins involontaires d'un meurtre, on sait choisir le moindre mal. Le projet est simple : se tenir à carreau. Mais ce n'est pas si évident pour Joe de faire profil bas quand la plus que charmante Sugar Kane lui avoue tomber immédiatement dans les bras des joueurs de saxo.

Dans "Some like it hot (Certains l'aiment chaud)", tout semble réversible. La comédie de Billy Wilder commence comme un film noir, corbillard, voitures de police et speakeasy en tête. L'auteur de "Double indemnity" et de "Sunset Boulevard" en maîtrise à la perfection tous les codes, et en livre une parodie savoureuse.

Il s'inspire notamment des grandes heures du film criminel des années 1930, redonnant à George Raft un rôle de gangster, faisant réapparaître la pièce de monnaie de Scarface, signature de son personnage, ou réinvenant, au détour d'une scène de banquet, une variante à la scène du pamplemousse de Public Enemy, de William Wellman. Wilder chamboule tous les genres, intégrant le noir à la comédie, le film de gangster au musical.

Le genre, dans ce film de travestissement, est d'ailleurs tout aussi labile. "Elles ont un ressort caché quelque part", se lamente Jerry (Jack Lemmon) en voyant les jeunes femmes progresser à pas bondissants sur le quai de gare, tandis qu'il se tord les chevilles en tentant de les suivre sur ses talons hauts.

Et puis, très vite - l'habit faisant peut-être le mâle - il devient une femme toute à fait crédible, attirant l'attention d'un milliardaire en goguette. "I'm a girl", se répète le malheureux Joe, tassé dans sa couchette et entouré de femmes en chemise de nuit ; "I'm a boy", se répète-t-il à la fin, tenté par son galant enthousiaste (Joe E.Brown).

De telles audaces, il y en a en pagaille dans cette comédie qui ne cesse de jouer avec virilité et fémininité. Déguisé en femme, Joe embrasse Sugar, Jerry rêve de se marier avec Osmond. Tony Curtis, lover boy patenté, joue les impuissants pour conquérir la candide Sugar, mais un pied qui se lève à mesure que leur baiser se prolonge dit bien le véritable état physique du séducteur.

Candide, ingénue, la jeune femme jouée par Marilyn Monroe l'est sûrement. Belle aussi, bien sûr, nimbée du halo qui semble émaner de sa chevelure et de son visage pâle, sa peau si blanche tranchant sur le noir profond de ses robes. Des robes qui sont aussi d'ombres et de lumière, entre transparences et dentelles.

"Elle était de chair, et d'une chair qui se photographiait comme de la chair. On avait l'impression qu'il suffisait de tendre la main pour la toucher*", disait d'elle Billy Wilder. Cette chair attire tous les regards, déclenchant même un jet de vapeur appréciateur et obscène de la locomotive qu'elle longe. Mais c'est également la fragilité de l'actrice qui bouleverse.

Le personnage n'est pas une ravissante idiote, pas plus qu'une croqueuse de diamants ; elle attend, elle espère, se désolant de ne pas être plus maligne, elle qui se réveille au matin abandonnée par les hommes, avec pour tout souvenir les tubes de dentifrice vides.

La comédie se joue avec elle, mais aussi contre elle, dans la mesure où elle est dupée par l'homme dont elle est en train de tomber amoureuse. Les larmes discrètes de Marilyn, chantant "I'm through with love", font glisser l'espace d'un instant la comédie vers le mélodrame.

Mais des glissements, il y en aura en cascades. Des glissades, aussi, des chutes, des courses-poursuites. Dans "Some like it hot", le rythme ne faiblit jamais. Les personnages ne cessent de se chercher les uns les autres, de se changer à toute vitesse, d'apparaître et de disparaître. L'ascenseur devient le point nodal de l'hôtel, le lieu des rencontres et des disputes.

En contrepoint au couple glamour formé par Curtis et Monroe, Wilder impose le tandem Lemmon et Brown, comique et de plus en plus crédible. Ainsi, le cinéaste brise une longue scène de baisers entre Monroe et Curtis en montant en parallèle la nuit de danse de Joe et Osmond. Il évite ainsi la censure, et laisse toute latitude au spectateur pour imaginer ce qui se passe entre les deux personnages.

Ces intermèdes comiques à la scène d'amour permettent de conserver un rythme tendu et de provoquer le rire par le contraste entre les deux couples. Mais on pourrait avancer que Wilder montre ainsi en une même nuit la constitution de deux couples, aussi légitimes l'un que l'autre.

La caméra elle-même, qui glisse en un panoramique d'une extrême rapidité, semble prendre part à cette danse. Car, après tout, comme toutes les bonnes comédies, "Some like it hot" tient aussi du ballet.

 
* Billy Wilder et Helmut Karasek, Et tout le reste est folie. Mémoires, Robert Laffont, 1993 p.366

Anne Sivan         
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# 6 janvier 2019 : Bonne Année ! Que vive la culture !

C'est déjà la rentrée, même si Froggy's Delight ne s'est pas accordé de trêve hivernale. Nous vous souhaitons la plus belle année qui soit, pleine de culture, de découverte. Que votre curiosité ne soit jamais satisfaite et toujours à la recherche de plaisirs inconnus, qu'ils soient musicaux, littéraires, cinématographiques, vidéoludiques, scéniques... Voici donc le premier sommaire de l'année.

Du côté de la musique :

"Maté / Vallancien" de Philippe Maté et Daniel Vallancien
"Princess Thailand" de Princess Thailand
"Peninsular II (The bridge)" de Robin Foster
"Zoot suite Vol 2" de Zoot Octet
"Punk rock academy" de Les Rois de la Suède
"4 A M" de Bryan's Magic Tears
"C'est un joli nom camarade", l'Empreinte de Ferrat
et toujours :
Rencontre avec La Pietà autour de ses "Chapitres V et VI". Nous avons eu la chance de tourner une session 3 titres de La Pietà dont voici une session live magnifique
30 titres concoctés par David Drx. Son résumé de 2018 en musique

Isabelle n'est pas en reste et nous propose une douzaine de titres également à écouter comme vous voulez !
"L'imprévu" de Mathias Bressan
"Couleurs d'Amérique" de Or Not Brass
"Mayerling" de Xavier Plumas
"Pour mémoirequot; de Bertrand Betsch
"Aviary" de Julia Holter
"Devant" de Filip Chrétien
"L'odyssée" de Julien Bensé
"DAY" de KS2: Franck Agulhon et Cédric Hanriot
"Tu ne m'aimes pas de trop m'aimer" de Noel Mattei
"Far east suite" de Pierre Bertrand
"Les tourments du ciel" de Sacha Toorop

Au théâtre :

les spectacles de la semaine :
"Dieu, Darwin, Marcel et moi" à la Comédie Nation
"Ex-Utero" au Théâtre du Guichet Montparnasse
"Philippe Fertray - Pas d'souci ?" au Théâtre de la Contrescarpe
"Max Bird - L'Enclyclo-Spectacle" à l'Européen
et les reprises:
"Déjeuner chez Wittgenstein" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Doreen" au Théâtre de la Bastille
"Lettres non-écrites" au Théâtre de la Bastille
"Deux frères et les lions" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Camille contre Claudel" au Théâtre du Roi René
"Novecento" au Théâtre du Petit Saint Martin
"En ce temps-là, l'amour" au Théâtre Essaion
"La Pluie" au Théâtre Mouffetard
"Les Dézingués du vocal" au Théâtre Les Déchargeurs
et les autres spectacles à l'affiche en janvier

Expositions avec :

"Fernand Khnopff - Le Maître de l'énigme" au Petit Palais
la dernière ligne droite pour :
"Meiji, Splendeurs du Japon Impérial" au Musée Guimet
"Giacometti - Entre Tradition et Avant-garde" au Musée Maillol

Cinéma :

les films de la semaine :
"An elephant sitting sill" de Hu Bo
"L'Ange" de Luis Ortega
Oldies but Goodies avec :
"L'Enfer dans les villes" de Renato Castellani en version restaurée
"Certains l'aiment chaud" de Billy Wilder dans le cadre de la rétrospective à la Cinémathèque française
et la chronique des sorties de décembre

Lecture avec :

"Avalanche hôtel" de Niko Tackian
"Dans l'ombre du brasier" de Hervé le Corre
"Le vieil homme et son chat, tome 1" de Nekomaki
"On dirait que je suis morte" de Jen Beagin
"Pygmalion" de Sandrive Revel
"Tête de tambour" de Sol Elias
"Un bref désir d'éternité" de Didier Le Pêcheur
"Un cadenas sur le coeur" de Laurence Teper
et toujours :
Seconde partie de la rétrospective de nos lectures 2018 et toujours la première Rétrospective d'une année de lecture par Jean Louis Zuccolini ici
"A.D. After Death" de Scott Snyder et Jeff Lemir
"Roman d'amour avec scènes de sexe explicite" de Gilles David Perez

Froggeek's Delight :

"Red dead redemption 2" est là, sur PS4 et Xbox One et on vous en parle nous aussi

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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