Comédie dramatique de Christophe Botti, mise en scène de Frédéric Maugey, avec Douglas Lemenu, Léa Malassenet et Thomas Violleau. Mathan (Douglas Lemenu), Virginie (Léa Malassenet) et François (Thomas Violleau). Deux garçons, une fille. Christophe Botti, l'auteur d'"Un cœur sauvage" propose un classique jeu à trois... qui n'a rien de classique et qui renvoie "Jules et Jim" dans la lointaine histoire hétérosexuelle.
Ici, on est encore chez des post-adolescents. Mathan et Virginie ne sont pas majeurs et François l'est à peine. Amis d'enfance, Mathan et Virginie ne parviennent pas à franchir le pas, justement au nom de cette amitié, qui transformerait leur proximité en amour.
Survient François qui prend une longueur d'avance sur Mathan... Mais Virgine va apprendre à ses dépens que la femme n'est pas toujours l'avenir de l'homme.
En voulant donner la parole à de très jeunes gens, Christophe Botti ne s'est pas facilité la tâche car ce n'est pas évident de les faire parler avec justesse et de ne pas tomber dans la caricature genre série pour ados.
Autre écueil : ses acteurs vont forcément être plus âgés que le rôle et l'on sait, puisqu'on est tous passé de cet âge à l'autre, qu'il n'y a rien de plus différent qu'un garçon de dix-sept ans et un jeune homme de vingt, la différence étant peut-être encore plus marquée côté fille.
Globalement, on peut dire que l'auteur s'en sort bien, même si on peut lui reprocher quelques dialogues assez naïfs. On pourrait aussi se demander si le personnage de Mathan ne découvre pas ses penchants sexuels un peu tardivement et si l'écriture de celui de Virginie n'est pas à la hauteur des deux autres caractères, donnant ainsi l'impression d'un plaidoyer pro domo pour l'homosexualité.
C'est d'autant plus dommage qu'"Un cœur sauvage" est contemporain des avancées sociétales comme le mariage homosexuel. Dès lors, il aurait pu évoluer vers un "conte moral" d'aujourd'hui, où la femme serait finalement victime de l'évolution masculine. Mais il aurait fallu que les personnages ne se distribuent pas uniquement selon leur sexualité et que ces trois lycéens aient d'autres valeurs à défendre.
Qu'importe. Si l'on accepte leur superficialité, on passera un bon moment en leur compagnie grâce à trois jeunes acteurs capables de la rendre supportable. |