Troisième roman déjà pour la britannique Sarah Vaughan qui, après avoir travaillé onze ans comme journaliste au Guardian, s’est lancée dans l’écriture pour connaître rapidement un succès incroyable. Après avoir conquis plus de 300.000 lecteurs avec son précédent roman, La ferme du bout du monde, elle publie en cette rentrée d’hiver un thriller sulfureux, déjà vendus en grand nombre de l’autre côté de la Manche.
Kate vient de se voir confier une affaire importante, de celles que tout le monde voudrait avoir. Un homme particulièrement proche des hautes sphères du pouvoir est accusé d’un terrible crime et elle doit absolument le faire condamner. James Whitehouse ne doit pas passer entre les mailles du filet. Une femme l’accuse de l’avoir violée, une avocate, Kate, tente de le faire condamner et une femme, Sophie, tente de protéger son mari, celui qui se retrouve accusé. Voilà les trois personnages qui gravitent autour de cet ouvrage.
Sophie adore son mari, James. Elle est prête à tout pour le protéger, pour l’aider et sauver sa famille. Ils semblaient mener une vie parfaite, autour de leurs enfants jusqu’à ce que James ait une liaison avec une de ses employées qui va l’accuser de viol.
Un procès s’ouvre. On entre dans l’histoire et les souvenirs de ce couple. On pénètre dans les arcanes du pouvoir car James est député, proche de ministres importants. Le titre de l’ouvrage prend alors rapidement sens, le scandale déclenché par le procès ouvre vers une analyse précise du couple de l’accusé qui se retrouve reposé très rapidement sur des oublis, des mensonges ou des vérités jamais dévoilées. A cela s’ajoutent des passe-droits, des petits arrangements entre gens du pouvoir qui montrent au passage les inégalités profondes existantes dans la société britannique.
Le suspense de l’ouvrage n’est pas monstrueux puisqu’il se limite à savoir si l’accusé va être ou pas condamné. La chute reste pour autant intéressante et l’ouvrage se démarque par une tension grandissante qui s’appuie sur une analyse particulièrement fine des différents personnages au travers de ce qu’ils sont, ce qu’ils étaient dans leur jeunesse et comment ils se sont construits. Même l’avocate est un personnage qui nous dévoile de nombreuses surprises.
Au final, le livre nous montre parfaitement ce que peuvent laisser paraître les gens et ce qu’ils sont vraiment. On se laisse très facilement embarquer par leurs histoires qui se croisent, par leur histoire aussi qui a pour point commun leurs études dans un même lieu, Oxford (c’est aussi d’ailleurs là où a étudié l’auteur de l’ouvrage).
Anatomie d’un scandale est donc un livre intéressant, qui nous apprend de nombreuses choses sur la justice et la société anglaise. On peut le voir comme un thriller psychologique et domestique sulfureux qui mêle radiographie d’un mariage, décryptage des arcanes du monde politique et critique sociale des classes dominantes britanniques.