Avec une moyenne d’un disque par an depuis 2012, Pierre de Bethmann pourrait passer pour un stakhanoviste. Certains parlent beaucoup pour ne rien dire, le pianiste non. Au contraire. Chaque disque ne fait que poursuivre le travail du précédent tout en continuant de creuser plus profondément dans son esthétique et ses recherches mélodiques et rythmiques.
Pour ce disque (double), il resserre son effectif autour de quelques cuivres et s’attache de nouveau aux relations sonores entre les différents instruments avec toujours cette même science de l’écriture "orchestrale". Il joue avec les timbres, les mouvements et les dynamiques. Il s’appuie pour cela sur d’excellents musiciens : Stéphane Guillaume (flûte et saxophone ténor), Sylvain Beuf (saxophone alto), David El-Malek (saxophone ténor), Thomas Savy (clarinette-basse), Sylvain Gontard (trompette et bugle), Denis Leloup (trombone), David Patrois (vibraphone et marimba), Simon Tailleu (contrebasse) et Karl Jannuska (batterie).
Chaque morceau possède son propre univers mais l’on retrouve continuellement sa patte, cette interpénétration mélodique, harmonique et rythmique, ces explosions de couleurs, cette densité harmonique. Pierre de Bethmann est peut-être stakhanoviste mais nous ne nous lassons toujours pas de sa musique !
Après tout ce temps confiné, l'impression d'une liberté quasi retrouvée n'a d'égale que la prudence avec laquelle il faut aborder ses semblables. En attendant des jours meilleurs, voici de quoi se mettre du baume au coeur avec notre petite sélection culturelle hebdomadaire.