Ce cinquième album de Sharon Van Etten marque un changement de cap musical pour cette chanteuse américaine originaire du New Jersey.
Sharon Van Etten avait incontestablement marqué les esprits lors de son troisième opus sorti en 2012, l’excellent Tramp, marqué par un style folk / rock au ton mélancolique. Le précédent sorti en 2014, Are we there restait dans cette même ligne avec toutefois quelques timides incursions vers une musique plus synthétique.
Quatre ans, plus tard, c’est une artiste totalement différente qui se présente devant l’auditeur. La rupture sentimentale est passée. Sharon Van Etten a quitté ce climat tumultueux grâce à la joie de la maternité mais également en suivant des études de psychologie ou en jouant comme actrice dans une série pour Netflix (The OA).
Remind me tomorrow, produit par John Congleton (St Vincent), est donc le fruit de cette évolution personnelle. La guitare y est totalement absente. Elle a laissé place à des synthés, du piano, de la boîte à rythme et des sonorités parfois 80’s. Sharon Van Etten cite parmi les artistes l’ayant influencée sur ce disque, Suicide, Portishead et Nick Cave (pour ce dernier, ce n’est pas très flagrant).
Au final, si c’est un album est déroutant à la première écoute, à la longue, on est touché par l’intensité de la voix, la qualité des compositions et finalement, l’émotion qui en ressort.
Le milieu de l’album est particulièrement marquant avec l’enchaînement du dansant (et oui) "Comeback Kid", du planant "Jupiter 4" et du réjouissant "Seventeen". Ces titres justifient à eux-seuls l’achat de ce disque.
On se balade entre soleil caniculaire et orages dévastateurs de festival en festival mais pas que. Au programme de la semaine, de la musique, des livres, du théâtre et du cinéma. C'est parti.