Irina González est une artiste aux multiples facettes. C’est une chanteuse, une musicienne multi-instrumentiste. Elle est née à Santa Clara, située au centre de Cuba, ville célèbre pour la profusion de sa culture musicale.
Irina est tombée dans la musique très jeune, à dix ans elle intègre la Escuela Vocacional de Arte où elle étudie le chant choral et la direction de chœur. Elle y recevra son premier diplôme. Passionnée de musique, elle va étudier le hautbois, le cor anglais. Elle va suivre ensuite un cursus diplômant à la Escuela Profesional de Arte et pendant cette période elle fera de multiples prestations au sein de l’Orchestre Symphonique de Santa Clara.
Son surnom est Toca Todo (touche-à-tout) et pour cause, non contente de sa formation elle apprend la guitare, le piano, l’harmonica, la clarinette, elle va aussi écrire de nombreux arrangements et faire la rencontre de grands artistes : Silvio Rodrigues, Eliades Ochoa, Manu Chao et d’autres. Elle appartient au mouvement cubain de la Novisima Trova et on retrouve dans les métaphores ingénieuses de ses chansons des rythmes jazz et bossa, métissées de sonorités "Criolla" : la racine afro-cubaine.
Je vais passer rapidement sur le reste de sa carrière : 2011, première tournée internationale "Mi Voz para vos" avec son duo Aire y Madura et elle présente alors son premier album Inter-Accion. Elle va rencontrer Axel Matrod, chanteur et guitariste du groupe Gato Negro. Ils enchaînent une série de concerts.
En 2012, installation en France et elle est invitée dans de nombreux festivals comme Le Bout du Monde, Rio Loco où elle jouera entre autres aux côtés de Luz Casal, Fatoumata Diawara, Residente Calle 13.
Elle aime mélanger, mixer, et faire se côtoyer les cultures du monde et en 2016, sous le nom de la Gitana Tropical elle enregistre un premier EP : Mestiza.
En 2018, Irina González décide de jouer sous son nom et nous offre Emigrar. On y retrouve toutes ses influences : guitare brésilienne dès le premier titre, des influences jazz omni présente et bien sûr cette musique cubaine que j’aime et que j’ai découvert à travers le Buena Vista Social Club. Cet album est bien évidemment dédié à tous les migrants du monde, qu’ils le soient de leur plein gré ou non. Ces 13 morceaux vont tour à tour nous faire rire, danser, chanter, pleurer.
Sur cet album, nous retrouvons un quatuor de saxophones, un sitar indien, des choristes gospel. Irina González a elle-même arrangé cet album, qu’elle a composé, qu’elle porte fièrement et elle peut. Cet album qui réunit plusieurs nationalités et forme ainsi un cocktail multiculturel : Cuba, Ile de la Réunion, Guadeloupe, Guinée, Mexique et France.
Si "Emigrar" et "Cubana Soy" te propulsent dans une ambiance brésilienne, le titre suivant est plus feutré et métisse parfaitement jazz et bossa, "Na Lua" pourrait être un morceau composé par Michel Legrand. Le rythme se pose ensuite, puis repart, virevolte. Il est impossible de s’ennuyer avec cet album quand on aime la musique. Ce que j’aime particulièrement, c’est qu’on est loin du cliché de la musique cubaine. Ces compositions sont vives, intelligentes, vivifiantes…
Vous l’aurez compris, l’amoureux de belle musique que je suis est comblé avec ce très bel album. Elle sera en France dès le mois de mars 2019 et je vous invite vivement à regarder de près les dates près de chez vous et d’aller partager avec elle cette passion pour la musique.
On vous parle bientôt du Hellfest, on vous parle déjà du Magnifique Society, on va partir au festival de Beauregard... bref, c'est l'été, la saison des festivals et on va vous tenir compagnie tout l'été, histoire de vous rafraichir les idées pendant que votre corps suera à grandes eaux sous le soleil caniculaire. Voici le programme de la semaine.