Le Batofar, qui devient tranquillement mais sûrement l'une des meilleures "salles" de concerts parisiennes depuis quelque temps, nous propose ce soir une sympathique affiche, regroupant deux groupes français se connaissant par cœur.
Dead Pop Club, valeur sûre de l'emo punk français depuis de nombreuses années, et Sons Of Buddha, trio rock composé d'Ed chanteur guitariste d'Uncommonmenfrommars (groupe phare du punk français actuel), de Forest des Pookies (et roadie d'Unco) et Pat d'ISP.
Tout ce petit monde a pris l'habitude de se croiser sur les routes et de vider quelques canettes ensemble. Presque une soirée entre potes donc. J'arrive pour le dernier quart d'heure de Generic, qui assure la 1 ère partie. Un duo basse batterie punk noise, rapide et percutant. Une frappe sonique rapide ou lourde, rappelant aussi bien Unsane que Fugazy…une bonne surprise. Un nom à surveiller.
Les Sons Of Buddha prennent ensuite possession de la scène.
C'est parti pour 45 min de rock'n'roll à la sauce punk. Du 100% pur jus, garanti sans fioritures.
L'interprétation des morceaux est excellente. Tout leur très bon 1 er album, The devil, the unknow…, y passe, ainsi que 3 ou 4 nouveaux titres. Ed assure plutôt bien à la batterie, en plus de s'occuper d'une bonne partie des lignes de chants.
Forest (son frère) peine un poil sur la voix, pendant que Pat (basse) arbore une mine patibulaire (jeux de mots ahahah). Musicalement, rien à redire, tout est très bien calé (ça en est même étonnant).
C'est au niveau de l'attitude que le bât blesse. Sous couvert d'une ironie innocente, les Sons Of Buddha (surtout Forest d'ailleurs) prennent un malin plaisir à faire de l'anti-parisianisme. Bien que leur propos soit, à mon sens, pas toujours infondés (sur la froideur du public parisien et son attachement à l'image notamment), les deux frères tapent dans l'option "crachage dans la soupe", pas forcément judicieux quand on a qu'un album au compteur, qu'on est pas les têtes d'affiche et que l'on est plutôt bien accueilli comme c'est le cas ce soir.
Dommage car si les boutades anti-parigots d'UMFM sont pleines d'humour, celles de Sons Of Buddha peuvent être vexantes…car vrais peut être. Moi je dis ça…mais je m'en fous, je ne suis pas parisien. Dans la foulée arrivent les Deap Pop Club.
Beaucoup plus respectueux, peut-être parce que parisiens eux-mêmes, la bande mené à Olivier Portnoi à la guitare (et journaliste pour Rock Sound), séduit le public avec son emo-punk frais et entêtant.
Les Dead Pop Club mélangent anciens titres (d'Autopilot off notamment) et nouveaux morceaux qui figureront sur leur prochain disque (début 2006 sur Crash Disque).
Une bonne dose de bonne humeur et de plaisir, communiqué par un Olivier en grande forme, mais concentré et appliqué car son père est dans la salle. Une bonne soirée pas extraordinaire, mais très plaisante. Le public est resté dans l'ensemble très poli et discret.
Merci au Batofar qui, comme de plus en plus de programmateurs actuellement, se permet des soirées françaises de qualité, qui ramène du monde.
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