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Théâtre Gérard Philippe  (Saint-Denis)  janvier 2019

Spectacle d'après l'oeuvre éponyme de Jean Racine, adaptation et mise en scène de Isabelle Lafon, avec Karyll Elgrichi, Pierre-Félix Gravière, Johanna Korthals Altes, Isabelle Lafon et Judith Périllat.

En mai 2018, Célie Pauthe montait "Bérénice" aux Ateliers Berthier et l'on constatait alors que la pièce de Jean Racine était une "épure de tragédie où les larmes remplacent les armes, où la souffrance des cœurs supplée la souffrance des corps" puisque cette tragédie n'aboutit à aucune mort physique.

On ajoutait donc que "Bérénice est la pièce la plus cérébrale de Racine, la plus formelle, celle où bien dire le texte importe le plus pour que l'on comprenne la vérité des personnages".

Tout part de la mort de Vespasien, le père de Titus. Pour accéder au trône, celui-ci va devoir renoncer à sa liaison avec Bérénice, princesse de Palestine, c'est-à-dire une étrangère qu'un Empereur romain ne peut épouser. D'un trio glorieux, Titus l'aimé, Bérénice l'aimante et Antochius l'ami, cette loi d'airain va faire trois solitudes, trois malheurs et trois âmes perdues.

En transformant "Bérénice" en une séance de travail sur "Bérénice", Isabelle Lafon confirme ce que l'on affirmait : c'est une pièce très intellectuelle, d'une précision quasi mathématique et dont il importe de bien comprendre chaque mot afin d'éviter tout contresens pour en extraire l'intense et vibrante vérité.

Sur la droite de la scène totalement nue, on pourrait presque dire ascétiquement nue dans ses murs faussement noircis et délabrés, une grande table en contreplaqué posée sur des tréteaux est entourée de cinq chaises. Quelques verres d'eau et quelques papiers occupent sa surface.

Les cinq comédiens entrent. Quatre d'entre eux prennent place sur les sièges. Le cinquième personnage reste debout en retrait de quelques mètres de la table.

Commence alors sans tarder l'exploration du texte de Racine, une lecture chronologique de l'oeuvre où les répliques ne s'enchaînent pas à toute vitesse, mais sont soulignées, décortiquées ou répétées par les acteurs quand elles revêtent une importance cruciale pour la compréhension du texte.

Plus que la célébration de sa virtuosité à composer des alexandrins et à les rendre musicaux, ce qu'Isabelle Lafon et ses quatre partenaires (Karyll Elgrichi, Pierre-Félix Gravière, Johanna Korthais Altes et Judith Périllat cherchent à extraire de Racine c'est ce que sa langue veut dire.

A la fois dans le jeu et dans le commentaire, les acteurs sont comme des boxeurs qui se donneraient des coups pour ébranler leurs apparentes certitudes et dévoiler au final, par-delà la brutalité incontestable de ce qu'ils ont énoncé, une simple et lumineuse vérité d'un texte enfin incarné.

Grâce à Isabelle Lafon et à son dispositif spartiate, grâce à ses partenaires dont on lisait en permanence l'extrême et usante concentration, et qui, parfois, en quittant la table pour s'octroyer quelques pas, voire une galopade, reprenaient leur souffle et leur énergie, "Bérénice" prenait vie et sens pour toute une salle captivée*.

Même s'il faut avoir conscience que ce travail didactique ne pourrait se substituer au plaisir d'une représentation "classique", s'il s'attaquait à l'intégralité de l'oeuvre, et ferait forcément décrocher peu à peu bien des spectateurs, le pari d'Isabelle Lafon est ici pleinement réussi.

 
*Pour une fois, on aura recours à l'anecdote : lors de la représentation, étaient nombreux les groupe de collégiens et de lycéens, sans doute préparés par leurs professeurs. On aurait pu craindre que les jeunes gens se dissipent devant cette courte mais austère présentation de Bérénice, sans les ors ni la magie du théâtre à laquelle ils auraient pu revendiquer d'avoir droit. Or, rarement, on ne vit une telle qualité d'écoute.

Philippe Person         
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# 17 mai 2020 : le joli mois de mai

Après tout ce temps confiné, l'impression d'une liberté quasi retrouvée n'a d'égale que la prudence avec laquelle il faut aborder ses semblables. En attendant des jours meilleurs, voici de quoi se mettre du baume au coeur avec notre petite sélection culturelle hebdomadaire.

Du côté de la musique :

"Chante-nuit" de Facteurs Chevaux
"9 songs" de Pierre
"Sex education" de Ezra Furman
"Cage meet Satie" de Anne de Fornel et Jay Gottlieb
Interview de Batist & the 73' réalisé à l'occasion de son live Twitch dont des extraits accompagnent cette entretien
"Hundred fifty roses" de Dune & Crayon
"F.A. Cult" de Hermetic Delight
"Love is everywhere" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Hum-Ma" de Les Enfants d'Icare
"Spirals" de Sébastien Forrestier
et toujours :
"Soir paien" de Alexis Kossenko, Anna Reinhold & Emmanuel Olivier
Interview de Morgane Imbeaud accompagnée d'une belle session acoustique
"Enrique Granados : Oeuvres pour piano" de Myriam Barbaux-Cohen
"For their love" de Other Lives
"Schubert, sonates pour piano D.845 & D.850" de Philippe Cassard
"Nothing is never over" de The Eternal Youth

Au théâtre dans un fauteuil de salon avec :

des créations :
"Cléopâtre in love"
"Affordable Solution for Better Living"
"Queen Blood"
"One night with Holly Woodlawn"
du des classiques revisistés :
"Antigone"
"La Dame de chez Maxim"
des comédies de moeurs:
"La garçonnière"

"Deux hommes tous nus"
du boulevard :
"Panique au Plaza"

"Grosse chaleur"
"Oscar"
du côté des humoristes :
"Shirley & Dino à Marigny"
"Philippe Lelièvre - Givré !"
Au Théâtre ce soir :
"Trois partout"
"Quand épousez-vous ma femme ?"
"J'y suis, j’y reste"
et une échappée opératique de classiques recontextualisés :
"Madame Butterfly" de Puccini
Pelléas et Mélissande" de Debussy

Expositions :

voir et revoir:
la récente exposition "Le Rêveur de la forêt " du Musée Zadkine en vidéo et avec les images commentées sur le site du musee
et la rétrospective "Christian Dior - Couturier du rêve" qui s'est tenue au Musée des Arts Décoratifs avec une visite-reportage réalisée par Benjamin Wu assortie des commentaires des commissaires
sillonner l'Hexagone en direction de l'exposition"Balenciaga, Magicien de la Dentelle" à la Cité de la Dentelle et de la Mode à Calais et du Musée La Piscine de Roubaix
partir ensuite pour l'Europe :
au Pays-Bas avec le Musée Van Gogh à Amsterdam et la visite virtuelle de chacun des quatre niveaux de monstration
puis au Danemark au Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague
et encore plus loin en Turquie au Pera Museum d'Istanbul
et en Corée du Sud pour explorer en 6 étapes le National Museum of Modern and Contemporary Art
enfin revenir à Paris au Musée du Louvre avec les visites commentées par les commissaires des expositions "Vermeer et les maîtres de la peinture de genre" et "Un rêve d'Italie, la collection Campana"
et finir en musique avec un revival musical avec l'exposition en ligne "Mai 68 - De la révolte à la légende" au Musée de la Sacem

Cinéma at home avec :

voir ou revoir :
de la romance avec "Coup de foudre au Caire"
de la comédie musicale hollywoodienne avec "Mariage royal" de Stanley Donen
de la comédie dramatique avec "Coffee and Cigarettes" de Jim Jarmush
du policier avec "Jeff" de Jean Herman
du thriller avec "Volte face" de John Woo
du western avec "Mon nom est personne" de Tonino Valerii et Sergio Leone
du fantastique avec "La femme aux bottes rouges" de Juan Luis Bunuel
de la comédie avec :
"Absolument Fabuleux" de Gabrieh Aghion
"Cash Express" de Jerry Zucker
au Ciné Club avec des films des années 50 :
"Topaze" de Marcel Pagnol
"Sacré jeunesse" d'André Berthomieu
"Vous n'avez rien à délarer ?" de Clément Duhour
une curiosité avec "Le Père Noël contre les Martiens" de Nicholas Webster
et une rareté avec "L'invincible Kid du Kung Fu" de Eddie Niccart

Lecture avec :

"Là où chantent les écrevisses" de Delia Owens
"Les lumières de Tel Aviv" de Alexandra Schwartzbrod
et toujours :
"Faites moi plaisir" de Mary Gaitskill
"La chaîne" de Adrian McKinty
"Incident au fond de la galaxie" de Etgar Keret

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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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