Comédie dramatique de Pauline Peyrade, mise en scène de Céleste Germe, avec Antonio Buil, Maxime Gorbatchevsky et Maëlys Ricordeau. Un vieux canapé vintage en simili cuir marron en avant-scène devant un paravent de miroirs sans tain faisant office de porte temporelle et d'écran de projection.
Tel est le décor conçu par le scénographe James Brandily comme un "dispositif kaléidoscopique de "dissolution de soi et invasion du souvenir" qui crée des sensations de perte et fait naitre des abîmes" pour transcrire l'univers des "Bois impériaux" de Pauline Peyrade dont s'empare le Collectif Das Plateau.
L'opus reprend dans une version contemporaine, mais sans dénouement heureux, un motif récurrent des contes, celui des enfants abandonnés dans une forêt, décliné en l'espèce en exclus de la société avec une fratrie borderline, une soeur pratiquant le téléphone érotique qui se nourrit de café et de dragibus et un frère psychotique, au terme d'un glauque road trip nocturne avec halte dans une station-service au milieu de nulle part tenue par un vendeur ogre du consumérisme.
Nonobstant le travail dramaturgique de Jacques Albert et la mise en scène de Céleste Germe, la partition textuelle interprétée par Maëlys Ricordeau, Maxime Gorbatchevsky et Antonio Buil s'avère étique.
Notamment au regard de la pléthore d'intervenants disciplinaires opérant dans "une logique de choc" qui concourt à l'élaboration d'un spectacle-objet qui, sous influence castellucienne assumée, avec pour ambitieux objectif "la recherche d’un nouveau tragique, là où l’intime rencontre le monde", et la mise en oeuvre d'une dialectique "entre épaisseur fictionnelle et déploiement plastique non-verbal". En clair, les fondamentaux du Collectif Das Plateau concernent principalement la recherche formelle telle que pratiquée en art conceptuel.Donc pour public averti. |