C’est une véritable question que nous nous sommes toujours posés qui fait office de titre pour le dernier ouvrage de Maxime Rovere : Que faire des cons ? Vaste programme me direz-vous ! "Pour ne pas en rester un soi-même" précise la couverture car c’est bien connu, on est toujours le con d’un autre.

Maxime Rovere est philosophe, professeur d’université et spécialiste de Spinoza. Il a publié chez Flammarion, un ouvrage, Le clan Spinoza, avant se s’intéresser aux cons, au travers d’une démarche philosophique. Avec humour, bienveillance et sagesse, son livre propose une nouvelle éthique pour penser et soigner ce fléau de notre temps, maladie du collectif et poison de nos vies individuelles.

Comme les philosophes n’ont jamais vraiment pris au sérieux le problème de la connerie, préférant s’interroger sur les pouvoirs de l’intelligence, Maxime Rovere a fait le choix de s’intéresser, non pas à la connerie mais aux cons. Pour lui, les cons forment un problème bien plus délicat et bien plus important, d’un point de vue philosophique, que la connerie elle-même.

Le livre part de trois conclusions préliminaires. La première est que l’on est toujours le con de quelqu’un. La deuxième est que les formes de la connerie sont en nombre infini. La troisième est que le principal con est en nous-même. Une fois que l’on a dit ça, on peut enfin commencer à réfléchir sur les cons.

L’auteur se pose alors de nombreuses questions auxquelles il tente de répondre. Comment on tombe dans les filets des cons ? Comment les cons nous entraînant et comment lutter ? Comment écouter un con et comment lui répondre ? Pourquoi les cons préfèrent détruire ? Pourquoi les cons gouvernent ? Pourquoi les cons se multiplient ? Pourquoi les cons gagnent toujours ?

A chaque fois, l’auteur s’évertue à y répondre da façon réfléchie et philosophique. On y trouve des passages rigolos mais l’essentiel du propos reste sérieux. Il nous montre surtout comment les cons nous mettent dans un état d’émotion provoquant, selon un schéma expliqué par le livre, la mise en place d’une perte de confiance. Il nous explique qu’il ne faut pas sombrer dans la guerre contre les cons, qu’il faut mieux négocier avec ceux qui le peuvent, faire évoluer ceux qui se laissent faire et laisser être ceux qui se refusent.

Que faire des cons ? est donc un livre plaisant qui se lit très vite, qui vous permettra de réfléchir et de voir différemment les cons qui vous entourent.