Après cinq ans d’absence, Serge Teyssot-Gay (ex-Noir Désir et explorateur musical) et Khaled Aljaramany (oudiste syrien réfugié en France, ancien professeur au conservatoire de Damas et à l’institut de musique de Homs) sont de retour avec un troisième disque assagi : 4ème jour, Kan Ya Ma Kan.

Kan Ya Ma kan comme la phrase d’introduction des contes et légendes arabes. L’équivalent quelque part de notre : "il était une fois". On y entend du courage, la liberté, des convictions, de la générosité, ce que sont les deux hommes, le plaisir qu’ont les deux musiciens à jouer ensemble, une envie d’aller vers des territoires moins connus, de chercher.

On ne parlera pas de fusion des genres, de leurs cultures respectives, de la musique arabe et occidentale mais d’un véritable mélange, d’échange, d’un nouveau langage, d’une interzone donc. Des pleins, des liés, des déliés, des arabesques, des silences, des jeux de rythmes, de phrasés de timbres entre le oud et la guitare électrique entre thèmes et improvisations libres. Une superbe musique exaltante, poétique, pensive et mélancolique. L’ivresse de la liberté, du dialogue, de la conversation, de la musique...