Victoire de Changy est une jeune auteure qui travaille dans le milieu culturel à Bruxelles. Révélée par son blog d’écriture, elle a publié après une résidence au centre littéraire de La Cambre son premier roman, une dose de douleur nécessaire, qui fut salué par la critique et finaliste du prix Rossel, équivalent belge du prix Goncourt.
Elle publie en ce début d’année son second roman, toujours aux éditions Autrement, L’île longue, qui nous embarque vers un pays assez peu connu du grand public, l’Iran.
Sur un coup de tête, une jeune femme quitte Bruxelles et prend le premier avion pour Téhéran. Là-bas, elle rencontre Tal, qui a vingt ans comme elle. Tala vient de perdre sa mère, dont elle ignore tout. En lisant son journal intime, des indices les conduisent toutes deux sur L’île longue, une île somptueuse de Qeshm, au sable noir et aux eaux troubles.
Entre mer et désert, une histoire tragique va alors se dévoiler avec, en toile de fond, l’histoire de l’Iran. En mettant à jour ce passé douloureux, Tala et la narratrice vont également vivre leur amour naissant.
La première partie de ce court roman ( un peu moins de 200 pages) nous permet de découvrir les deux personnages principaux, la narratrice et Tala. On suit le quotidien de la jeune iranienne, veuve et mère de famille qui vient de perdre sa mère. Les informations concernant la narratrice sont moins précises, nous présentant une jeune européenne un peu perdue, attirée par l’Iran et sa civilisation qui plaque tout pour s’y rendre.
La seconde partie traite de la rencontre entre les deux femmes qui, très vite, semble trouver une complicité entre elle pour aboutir à la lecture commune du journal intime de la défunte. Assez vite, leur complicité franchit d’autres frontières menant à une relation amoureuse (objet de quelques jolies pages) et le journal intime va nous permettre de découvrir l’histoire de l’Iran autour de l’histoire de la mère.
A partir de là, le livre prend une vraie dimension à mon sens car il nous permet d’appréhender avec finesse, la culture de ce pays particulièrement original, sa conception très particulière de la République et la répression qui sévit dans ce pays qui ne cesse de traquer tout ceux qui s’opposent au régime avec, comme outil principal, une police des mœurs aux ordres.
C’est évidemment cette partie du livre et cette analyse de l’Iran qui m’a particulièrement intéressée dans cet ouvrage qui se lit rapidement, nous offrant un voyage vers ses contrées iraniennes peu fréquentées. |