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puce La Double Inconstance
Théâtre 14  (Paris)  mars 2019

Comédie de Marivaux, mise en scène de Philippe Calvario, avec Luc-Emmanuel Betton, Philippe Calvario (ou Roger Contebardo), Maud Forget, Sophie Tellier, Guillaume Sentou et Alexiane Torrès.

Dans "La Double inconstance" de Marivaux, sur le mode fabuleux du conte dans lequel un prince épouse une bergère, le prince amoureux de Silvia, une paysanne, use successivement du rapt, de la séquestration et de l'instrumentalisation, par petit personnel interposé, la convaincre et "désintéresser" Arlequin, son "pays" avec lequel elle est engagée.

La proposition de Philippe Calvario, élaborée avec la collaboration à la dramaturgie de Emanuele de Luca, ne manque pas de déconcerter outre par le choix de vieillir, de la juvénilité à la quarantaine les protagonistes, comme pour sa première - et réussie - incursion dans le répertoire de Marivaux avec "Le Jeu de l'amour et du hasard".

Et non seulement au plan formel et esthétique par la scénographie façon split-screen horizontal peu amène et convenue de Alain Lagarde, un mur végétal au-dessus d'un sol terreux séparé par une passerelle, illustration de la métaphore de la stratification des classes de l'Ancien Régime, et l'hétéroclisme des costumes empruntant à la mode de différentes époques confectionnés par Coline Ploquin qui évoquent le style opéra-bouffe.

Donc, et surtout, par son approche de cette comédie considérée, alternativement, comme une cynique peinture des moeurs, une phénoménologie du cœur, "un jeu de massacre amoureux", la préscience de la dialectique hégélienne maître/esclave, l'illustration de l'inconstance atavique des sentiments ou la fascination plébéienne pour les privilèges de la classe dominante.

En effet, il souligne sinon les invraisemblances du moins les ambiguïtés de la partition qu'il place dans un registre résolument comique par un parti-pris d'accentuation des clichés, s'avérant jubilatoire pour qui accepte de se détacher de l'orthodoxie marivaldienne, tel celui de l'amour aveugle pour le penchant d'un prince à la pâle figure et à la préciosité homo-érotique (Luc-Emmanuel Betton stupéfiant) pour une villageoise courtaude et mal fagotée, et du déterminisme social avec pour corollaire la morphologie de classe.

Ainsi, le peuple est ordinaire et grossier, Silvia (Maud Forget véhémente) et Arlequin (Guillaume Sentou vibrionnant) affichant une petite taille et une physionomie ordinaire, même si, par mimétisme, certains individus, davantage gâtés par la nature, voisinant avec l'élite en acquièrent l'apparente élégance du corps et des moeurs, telles les deux soeurs, filles de domestique, Lisette (Alexiane Torrès étonnante en bergère façon Marie-Antoinette) et Flaminia (Sophie Tellier magistrale en superbe emperruquée rousse en robe Belle Epoque).

Cette dernière comme le valet Trivelin (Philippe Calvario réjouissant) mandaté pour corrompre les intéressé connaissent bien les faiblesses de leurs semblables, dont la vanité pour Silvia, la gourmandise pour Arlequin et, pour tous deux, la cupidité qui caractérise le pragmatisme pécuniaire. Et la vie de château dénouerait plus d'un engagement que Marivaux décrit toutefois comme contingent. Ainsi, Arlequin a-t-il été élu de l'aveu même de sa promise parce "garçon le plus passable de nos cantons".

Efficace et subtile, la mise en scène bi-dimensionnelle de Philippe Calvario, tant les personnages semblent glisser sur le décor d'arrière-plan, repose sur la combinaison de différentes tonalités dramatiques qui concourt à une impression d'hétérogénéité de l'ensemble et laisse accroire à une inégalité de jeu entre les différents interprètes.

Ce qui, bien évidemment, non seulement est intentionnel mais convient à cette comédie de la ruse et résulte de sa composante méta-théâtrale dans lequel, outre le prince travesti, le trio ancillaire s'improvise comédien pour orchestrer la duplicité de l'entreprise.

 

MM         
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# 24 février 2019 : comme un air de vacances

L'arrivée précoce du soleil donne à ce mois de février des airs de vacances. Ajoutons à cela une sélection culturelle au petits oignons encore une fois cette semaine et vous devriez passer une semaine plutôt chouette, avec de quoi vous en mettre plein les yeux et les oreilles entre 2 bains de soleil. C'est parti !

Du côté de la musique :

"Bright shadows" de Anne Paceo
"Hallelujah !" de Frédéric Lo
"Comme le froid EP" de Kerguelen
"Billy believe" de Stuck in the Sound
"Les bruyères session" de The Marshals
"Prokofiev, Cinderella" de Wilhem Latchoumia
"Let it burn EP" de Captain Obvious
"Fabulous sheep" de Fabulous Sheep
et toujours :
"Gallipoli" de Beirut
"Ulysse et Mona" de Minizza
Rencontre avec Miossec autour de son album "Les Rescapés"
Une discographie d'Hector Berlioz par Jérôme Gillet
"Been meaning to tell you" de Ina Forsman
"4eme jour, Kan Ya Ma Kan" de Interzone
"A thousand days" de June Bug
EP de Bertille
"Morning room EP" de Catfish
"Souviens toi" de Laurent Montagne
"Blood siren" de Sarah McCoy
"Complètement flippé" de 16 Kat

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Les couteaux dans le dos" au Théâtre Les Déchargeurs
"Interview" à la Manufacture des Abbesses
"Edna, délinquante" à la Manufacture des Abbesses
"Les beaux ardents" au Théâtre de l'Opprimé
"Hors Jeu" au Théâtre de la Reine Blanche
"22 novembre 1963" au Théâtre des Béliers parisiens
"Aux Délices" au Lavoir Moderne Parisien
"Les Mousquetaires au couvent" au Théâtre Saint-Léon
"Qui va garder les enfants ?" au Théâtre de Belleville
"Marie Tudor, God save the Queen" à l'Espace Beaujon
"Je ne me souviens pas" au Théâtre Les Déchargeurs
"Revue électrique n°69" au Cirque Electrique
une reprise à ne pas rater :
"Madame Klein" au Théâtre des Abbesses
et la chronique des autres spectacles à l'affiche en février

Expositions avec :

prolongation pour "Rodin - Dessiner, Découper" au Musée Rodin
et dernière ligne droite pour "Japon - Japonismes 1867-2018" au Musée des Arts Décoratifs

Cinéma avec :

Ciné en bref avec :
pour la production française :
"Grâce à Dieu" de François Ozon
"Doubles vies" de Olivier Assayas
"Une intime conviction" de Antoine Raimbault
"Les Fauves" de Vincent Mariette
"Au bout des doigts" de Ludovic Bernard
"Continuer" de Joachim Lafosse
pour la production américaine :
"My beautiful boy" de Felix Van Groeningen
"Vice" de Adam McKay
"La Favorite" de Yorgos Lanthimos
"Green book" de Peter Farrelly
"La Mule" de Clint Eatswood
"Si Beale Street pouvait parler" de Barry Jenkins
et Oldies but Goodies avec "Les Recrues" de Bernardo Bertolucci en version restaurée

Lecture avec :

"Ce que savait la nuit" de Arnaldur Indriðason
"Enfer portatif" de François Ayroles
"Le chant des revenants" de Jesmyn Ward
"Le zéro et le un" de Ryan Ruby
"Les amis" de Aja Gabel
"Terminus Berlin" de Edgar Hilsenrath
et toujours :
"Dans la neige" de Danya Kukafka
Interview de Nylso dans le cadre du festival de la Bande Dessinée d'Angoulême
"L'île longue" de Victoire de Changy
"La main noire" de Robert Vincent illustré des musiques de Anthony Reynolds
"Le manufacturier / responsabilité absolue" de Mattias Köpling / Jocko Willink & Leif Babin
"Sans compter la neige" de Brice Homs
"So sad today" de Melissa Broder

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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