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Paddy Breathnach   mars 2019

Réalisé par Paddy Breathnach. Irlande. Drame. 1h26 (Sortie le 13 mars 2019).Avec Sarah Greene, Moe Dunford, Ellie O'Hallora, Sarah Green, Moe Dunfor, Ellie O'Halloran, Ruby Dunne, Darragh McKenzie, Molly McCan, Natalia Kostrzewa et Lochlann O'Mearain.

Rosie Davis a quatre enfants, un portable, un mari, une voiture... mais pas de maison. Tous les jours, elle passe son temps à téléphoner aux hôtels pour savoir s'il y a de la place pour une famille de six personnes.

Son mari travaille, ses enfants sont scolarisés... mais ils ont dû quitter la maison qu'ils habitaient et en attendant, hypothétiquement, d'en retrouver une, ils vivent dans l'incertitude quotidienne.

On pourrait croire que "Rosie Davis" de Paddy Breathnach, filmé à Dublin, comme il aurait pu tout aussi bien être tourné à Paris, Londres, Rome ou Berlin, va être un film "social" répétitif et geignard.

On pourrait aussi penser que c'est un "Ken Loach Irlandais", qu'il va s'en prendre à la société entière et montrer le combat d'une mère courage dents et poings serrés.

Eh bien, non ! Dans sa forme, "Rosie Davis" de Paddy Breathnach n'est jamais ennuyeux ni pleurnichard. On suit chaque journée sans en savoir plus que l'héroïne.

C'est une espèce de suspense très angoissant pour le spectateur, tout aussi angoissant que certaines fictions. Car on connaît les personnages, on s'y est attaché et l'on n'a pas envie de les savoir tous les six dans la voiture à mal dormir, à avoir froid et à ne pas pouvoir changer de vêtements.

Dans le film, on espère - ou on veut croire - que la situation des Davis est provisoire parce qu'autour d'eux, tout tient à un fil : l'amie de Rosie qui lui laisse faire des lessives l'acceptera-t-elle éternellement ?

Le frère de John Paul, son mari, commence à s'impatienter alors que son épouse attend un enfant : viendront-ils bientôt reprendre toutes leurs affaires, alors que les futurs parents manquent de place... Les écoles accepteront-elles encore longtemps des enfants qui arrivent toujours en retard, qui commencent à être traités de "cracra" par leurs gentils petits camarades... ?

Rosie et son mari sont au fond du trou, mais font corps ensemble et avec leurs enfants, et s'aiment profondément. Ils n'accusent personne sauf la fatalité, n'en veulent pas à un propriétaire voulant reprendre sa maison comme il en a le droit. Rosie n'est pas loachienne pour un sou.

Elle se rapproche plutôt de Corinne Masiero dans le très beau "Louise Wimmer" de Cyril Mennegun. Elle a aussi quelque chose des héros des frères Dardenne, et ce n'est pas pour rien que Paddy Breathnach la suit parfois caméra à l'épaule, comme les deux Belges filmaient "Rosetta".

Il y a deux ans, on avait soutenu ardemment un film cubain, "Viva", mélo magnifique sur un fils qui se déguisait en femme pour chanter et faisait face au rejet de son père alcoolique et macho.

Les cinéphiles seront surpris de découvrir que le réalisateur de "Viva" est aussi celui de "Rosie Davis", preuve s'il en fallait que Paddy Breathnach est un cinéaste sensible et capable à chaque fois de traiter des sujets forts même s'ils sont très différents.

Après ce constat, on n'aura pas de superlatif pour cette œuvre forte, émouvante et ouverte sur tous les ailleurs possibles malgré la noirceur de la situation décrit

On dira simplement que "Rosie Davis" de Paddy Breathnach est un beau film, un film simple et jamais dans la vaine compassion pour ses personnages. Il les filme usant de leur liberté, dans leur grandeur à refuser tout ce qu'ils considèrent comme des compromissions.

Il s'est doté d'une héroïne sublime de naturel, jamais dans les excès. Elle ne surjoue rien et paraît animer d'une foi indestructible qui force un grand respect. Paddy Breathnach a su amadouer les enfants et en a fait d'excellents comédiens.

Ce film sur le déclassement réel remuera tous les spectateurs puisque la peur d'être à la rue, de vivre sans adresse et sous le couperet d'un bureaucrate de mauvaise humeur, est la peur de la plupart des français moyens.

En cela, voir "Rosie Davis" de Paddy Breathnach ne peut pas leur faire grand mal mais les tenir éveilles devant cette "misère du monde" évoquée jadis par Pierre Bourdieu. Un film fort et nécessaire.

 

Philippe Person         
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# 12 mai 2019 : Une liste de plus

A l'approche des élections européennes et ses innombrables listes qui ne présagent pas d'un bel avenir, on rajoute la nôtre, celle de la sélection culturelle de la semaine histoire de se changer les idées et se donner tout le plaisir que l'on mérite bien avec de la musique, des spectacles, des films, des livres et même des zombies à dégommer.

Du côté de la musique :

"Beatnik or not to be" de Elias Dris
"Dogrel" de Fontaines D.C.
"Dans le lieu du non-où" de L'Etrangleuse
"Leopold Mozart : Missa Solemnis" de Bayerische Kammerphilarmonie & Alessandro de Marchi
"Traversée" de Chrystelle Alour
"L'odysée remix" de Fred Pallem & Le Sacre du Tympan
Interview de Romain Humeau de Eiffel autour de "Stupor Machine" accompagnée d'un premier titre live, "Chasse Spleen"
présentation du Hellfest Open Air Festival #14
"Les cuivres sur le toit" de Paris Brass Quintet
Hublot EP" de Solal Roubine
"Home is everywhere EP" de Nara
et toujours :
"Foreign lines" de Erevan Tusk
"Seeing other people" de Foxygen
"2029" de Gontard!
"Chopin concertos for piano & string" de David Lively, Quatuor Cambini Paris et Thomas de Pierrefeu
"La poison" de La Poison
"Wasalala" de Madalitso Band
"Children of the slump" de Marble Arch
"Cesar Franck : Piano works quintet" de Michel Dalberto & Novus Quartet
"High strung" de Pamplemousse
"Live bullet song" de Tchewsky & Wood

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Un ennemi du peuple" au Théâtre national de l'Odéon
"Vues Lumière" au Théâtre de la Colline
"Fauves" au Théâtre de la Colline
"La Victoire en chantant" au Théâtre 13/Jardin
"Délivrés de famille" au Théâtre Le Funambule
"Deux femmes pour un fantôme" à l'Aktéon Théâtre
"Mon coeur pour un sonnet" au Théâtre Le Lucernaire
"Le Cabaret de Poussière fait le Zèbre" au Zèbre
Festival des Enfants de Molière à Dieppe
les reprises :
"Tout semblait immobile" au Théâtre de la Bastille
"Providence" au Théâtre Les Déchargeurs
"Aux Délices" au Lavoir Moderne Parisien
et la chronique des autres spectacles à l'affiche en mai

Cinéma avec :

"Versus" de François Valla
Oldies but Goodies avec :
la version restaurée de "Les Lois de l'hospitalité" de Buster Keaton et Jack Blysrone
"Drôles de cigognes !" de Hermina Tyrlova
et la chronique des autres sorties de mai

Lecture avec :

"A jeter sans ouvrir" de Viv Albertine
"Carnets clandestins" de Nicolas Giacobone
"Le sauvage" de Guillermo Arriaga
"Les carnets de guerre de Louis Barthas 1914-1918" de Fredman
"Toute une vie et un soir" de Anne Griffin
"War is boring" de David Axe & Matt Bors
et toujours :
"La bombe humaine" de Olivier Barruel
"La nuit ne dure pas" de Jules Gassot
"Le cri des corbeaux" de Matthieu Parcaroli
"Le jour de ma mort" de Jacques Expert
"Les feux" de Shohei Ooka
"Ombres sur la Tamise" de Michael Ondaatje
"Vraie folie" de Linwood Barclay

Froggeek's Delight :

"Day's Gone" sur PS4

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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