— Avant de jouer carte sur table, petit préambule : il y a sur ce disque un duo avec Etienne Daho un Duaho donc, et comme Etienne est devenu LA nouvelle caution pop moderne "voix du commandeur" (oui, Bashung est mort), c’est forcément génial, donc pour les fans de Daho : oui, le morceau est bien, vraiment ! Promis, je n’en dis pas de mal, vous pouvez vous arrêtez là si vous voulez mais ça me ferait plaisir si vous continuez à lire d’autant qu’on va parler d’un bon disque alors on passe à la suite... —
Donc, jouons cartes sur table.
Si vous ne le savez pas, j’ai vraiment beaucoup aimé le premier disque de Malik Djoudi UN, donc j’avoue le second disque, enfin le deuxième me fait peur, j’ai peur de ne pas avoir mon petit cœur qui tambourine autant, j’ai peur qu’alors que moins de deux ans se sont écoulés, je sois moins touché, moins transporté, normalement l’effet de surprise ne fonctionne qu’une fois, et on sait ce qu’il en ait de la probabilité quant à la répétition d’un coup de foudre.
D’autant que les deuxièmes disques c’est compliqué si c’est pareil que le premier ça n’a pas d’intérêt, et si c’est complètement différent ça ne va pas non plus, il faut donc faire pareil mais en différent et diffèrent mais en pareil, parce qu’il faut que tout change pour que rien ne change.
Premier constat alors qu’il était invisible sur son premier album, là la pochette représente le visage pleine cadre de Malik dans un éclairage bleu nuit, il se montre, se dévoile, s’assume.
D’ailleurs, si la musique avait une couleur, ce disque serait bleu nuit, c’est un disque lumineux mais pourtant nocturne. On retrouve la simplicité des compositions et des textes, il semble même être encore plus dépouillé que le premier disque, aucun morceau n’est boursouflé, il y a une envie d’aller au plus simple. S’il se dévoile sur la pochette, on notera également qu’on retrouve ce sentiment dans sa musique, il pousse enfin sa voix, toujours douce, parfois segmentante mais il ose plus, elle est moins cachée derrière. On retrouve même du Polnareff dans certaines envolées, on pense à du Christophe sur "Essentiel".
L’écriture est belle, parce que simple sans fioriture inutile encore une fois cette envie d’aller à l’essentiel, les formules sont souvent chocs et font toujours mouche, toujours au service de la chanson sans jamais se perdre en route. Il y est question d’amour, d’histoire qui finissent mal, d’un peu de sexe, de solitude, d’amitié, notamment dans le très réussi duo avec Daho où chacun finit les phrases de l’autre. C’est entêtant, étrangement dansant dans une mélancolie joyeuse, ça rentre dans l’oreille et la tête pour ne plus en sortir. C’est original, viscéral, avec une spontanéité et sans aucune posture alors que la voix peut apparaître à certain maniérée, on ressent une vraie sincérité.
Bref, il réussit l’épreuve du feu du second disque haut la main, on retrouve non seulement le charme du premier comme une continuité mais on y trouve de nouvelles choses comme autant d’expérimentations, cela sent moins la musique faite seul dans sa chambre, c’est plus ouvert, plus organique, plus de guitares, plus de corps… Un disque d’amour à aimer d’amour car contrairement à l’adage populaire, le coup de foudre peut totalement frapper deux fois.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
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