Chez Froggy’s Delight, on est toujours ravi de se retrouver avec un nouveau polar de l’anglaise Rachel Abbott qui continue de publier ses ouvrages chez Belfond depuis Illusions Fatales en 2014. Continuant d’engranger le succès qu’elle mérite à chaque publication, il semble évident, à la lecture de son dernier ouvrage, que ce dernier devrait rencontrer le même succès.
Inutile d’avoir lu ses ouvrages précédents pour apprécier son nouveau titre. A chaque fois, l’auteur nous propose de nouvelles enquêtes qui ne se suivent pas. Par contre, il n’est pas impossible que ceux qui découvriront cet ouvrage n’auront pas envie d’aller jeter un œil aux ouvrages précédents de Rachel Abbott.
Venons-en à l’histoire maintenant sans évidemment spoiler le suspense du livre. Cléo North sait qu’elle devrait se réjouir de voir son frère refaire sa vie, devenir père, être enfin heureux. Pourtant, elle en est convaincue, quelque chose cloche dans le couple qu’il forme avec Evie. Quelque chose qui la met terriblement mal à l’aise.
Un soir, la police reçoit un appel d’urgence. Deux corps ensanglantés sont retrouvés dans le lit conjugal des North : celui de Marcus, sans vie, et celui d’Evie, à demi morte avec un bébé qui hurle dans la pièce à côté.
Cléo et Evie vont alors chacune évoquer leur vérité sur Marcus à l’agent Stéphanie King qui va devoir s’atteler à démêler le vrai du faux, pour résoudre une enquête ahurissante pleine de rebondissements. Elle va devoir faire face aux apparences trompeuses, aux obsessions amoureuses et à la jalousie qui vire souvent à la folie.
L’intérêt et l’intrigue de l’ouvrage tiennent autour du personnage d’Evie, délicieusement construit par l’auteure. On la découvre page après page, avec une folle envie de mieux la cerner, on perçoit au fur et à mesure sa grande perversité. Et pour autant, le lecteur se retrouve touché par une forme d’empathie à son égard sans forcément comprendre et sans qu’elle soit non plus totalement légitime.
L’évolution de l’intrigue de l’ouvrage est assez bluffant et le final assez saisissant aussi. Après une première partie assez classique qui nous fait rentrer très vite dans le drame, le livre nous fait remonter le temps pour mieux comprendre le déroulement de ce drame tout en mettant en place la psychologie des personnages. La partie suivante déroule l’enquête puis le procès de l’accusé.
La dernière partie, qui voit la résolution finale de l’enquête couvre la période qui suit la fin du procès et son jugement. L’ensemble évidemment couvre des thèmes variés et nombreux, qui ne sont pas tous nouveaux dans cet écrit de l’auteure : la vie conjugale, les violences faites aux femmes, les mensonges, la jalousie, les relations fraternelles aussi. Les révélations vont bon train pour notre plus grand plaisir.
Après, l’écriture limpide de Rachel Abbott fait le reste et le choix de l’auteure que cela soit Evie qui nous raconte l’histoire est plutôt malin, sans pour autant être dans une grande originalité puisque ce procédé est souvent utilisé dans la construction d’un polar.
C’est donc encore du très bon Rachel Abbott que nous proposent les éditions Belfond avec Ce qui ne tue pas. Rachel Abbott sera de son côté présente au festival Quai du polar à Lyon du 29 au 31 mars prochain. Ce sera l’occasion pour ses nombreux fidèles lecteurs de la rencontrer. |