Pour prendre du plaisir autour d’un livre, on n’est pas toujours obligé de se tourner vers des auteurs connus et réputés, vers des auteurs que l’on aime et que l’on suit à chaque ouvrage. On peut aussi, et c’est bien là la force de la littérature, découvrir de nouveaux auteurs, autour d’œuvres sans prétentions apparentes et se régaler autour d’un livre.
John Jay Osborn est un parfait inconnu pour moi. Pas grave, je fais confiance aux éditions de l’Olivier qui ont l’habitude de nous proposer des ouvrages de qualité autour d’auteurs variés. Ici, la couverture de l’ouvrage, plutôt classe et intrigante m’a fortement donné envie d’en savoir plus.
Bon choix donc car j’ai particulièrement aimé cet ouvrage relativement court, un peu plus de 200 pages qui parle d’un sujet de société, le divorce. Gretchen et Steve ont été mariés longtemps. Ils ont deux enfants, des métiers prenants et des vies bien remplies. Tout allait bien jusqu’au moment où ils se sont séparés.
Pour trouver une issue au conflit qui les déchire, ils ont décidé d’aller consulter un conseiller conjugal et de faire une thérapie de couple. Dans une pièce, entre les murs d’un cabinet, ils vont alors se parler et tenter de tout se dire. Ils vont revenir sur les vexations, les rancœurs et les ambiguïtés des sentiments qui ont mené à cette séparation.
La lecture de l’ouvrage est facilitée par la construction de l’ouvrage faite de chapitres assez courts correspondant à une séance de thérapie. Les séances relèvent quasi à chaque fois de dialogues entre les deux époux avec des remarques et des questions posées par le thérapeute. Le lecteur les suit donc dialoguer, essayer de se comprendre, rentrant dans l’intimité de ce couple avec l’envie de savoir si leur couple va tenir, va s’en remettre ou bien se séparer.
C’est donc un huis clos original et spécial que nous propose John Jay Osborn dans lequel il n’est pas question d’un crime mais de la mort d’un amour. La force de ce huis clos tient dans le fait que l’auteur arrive parfaitement à nous faire entrer dans l’intimité de ce couple sans pour autant avoir une impression de voyeurisme. On apprend petit à petit le fonctionnement de ce couple, on les voit petit à petit se livrer, ce qui n’est pas facile au départ et en même temps, on a accès aux pensées de la thérapeute. On voit aussi, et j’ai trouvé cela particulièrement perspicace, l’évolution de leurs interrogations, au départ très matérielles (en gros, qu’est-ce que je vais garder ? Comment va-t-on partager les biens ?) pour ensuite porter sur leurs sentiments.
Le livre est donc tout simplement passionnant, le titre est particulièrement bien choisi et terriblement révélateur de ce que le lecteur va lire. C’est un roman qui nous parle si on est en couple. Il aborde des situations réalistes que tout couple peut traverser. Il nous montre l’importance de communiquer, la nécessité de savoir faire des compromis et la nécessaire gestion de son travail et de sa vie de famille.
Un mariage sur écoute est donc un roman subtil, particulièrement plaisant à lire qui ausculte avec tendresse et férocité les affres du mariage. C’est aussi une belle surprise de lecture pour un auteur que je découvre avec plaisir. |