Il n’y a rien de plus dépitant que les musiciens qui trichent en maquillant la pauvreté de leur musique avec des effets (revival psychédélique, faux post-punk, tornades électriques...) mille fois rabâchés, mais qui semblent parfois toujours fonctionner. Il n’y a rien de plus attachant qu’une musique honnête et sincère, qui refuse les effets de manche. Matthew Edwards n’a nullement besoin de maquiller sa musique pour qu’elle sonne harmonieusement. Son sens de l’écriture, son style parle pour lui.
Il y a une humanité chez lui, une sincérité, aucune mystification : la vérité, ce sont même les premiers mots de ce disque, pour un album éminemment personnel. Pourtant, la plume de ce musicien Anglais, et malgré deux bels albums (The Fates en 2012 et Folklore en 2017 plus ceux réalisés entre 2003 et 2009 avec The Music Lovers) est encore méconnue.
C’est la très grande force de Matthew Edwards, cette écriture, très anglaise, à la fois précieuse, poétique élégante et efficace (on pensera à Bowie ou Morrissey) et qui irradie chaque chanson de The Birmingham Poets ("Besides Myself", "California, Can You Wait ?", "Anthony Bold", "The Birmingham Poets", "Rag Trade"). Une écriture, une force dramatique, qui va puiser dans la vie du musicien, dans ses blessures, ses troubles, ses fantômes. Et ses blessures, ses fêlures, ses cicatrices font forcément, dans une sorte d’universalité, résonnances avec les nôtres. Un chouette disque !